Extinction des espèces - Définition

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Évolution de la compréhension scientifique

Le Dilophosaurus, une des nombreuses espèces disparues de dinosaures. Les causes de l'extinction du Crétacé ont toujours été (et sont encore) un sujet de débat parmi les scientifiques.

Dans les années 1800, lorsque le phénomène d'extinction fut décrit pour la première fois, l'idée même d'extinction était effrayante pour les partisans de la Grande chaîne de la vie, une position théologique qui n'admettait pas la possibilité de l'existence de « chaînons manquants ».

La possibilité de l'extinction n'était pas largement acceptée avant le XIXe siècle. Le célèbre naturaliste Carl von Linné pouvait « difficilement concevoir » l'idée que les hommes puissent causer l'extinction d'une espèce.

Tant que certaines régions du monde restaient partiellement inexplorées ou non cartographiées, les chercheurs ne pouvaient pas éliminer la possibilité que les animaux retrouvés seulement sous forme fossile ne se cachaient pas simplement dans des zones inexplorées du globe. On attribue à Georges Cuvier la présentation de l'extinction en tant que fait dans un cours magistral de 1796 à l'Institut de France. Les observations de Cuvier d'ossements fossiles l'ont convaincu qu'ils n'appartenaient pas à des animaux existant encore. Cette découverte fut primordiale pour la diffusion de l'uniformitarisme et conduisit au premier ouvrage publiant l'idée d'évolution.

En France un appel à projet a été lancé en 2009 dans le cadre d'un programme dit "la 6ème extinction" sur les facteurs de perte de biodiversité et sur ses conséquences écosystémiques et socio-économiques.

Extinctions massives

Il y a eu au moins six grandes extinctions de masse au cours de l'histoire de la vie sur Terre, s'échelonnant de -500 millions d'années (ordovicien) à -65 Ma (crétacé), au cours desquelles de nombreuses espèces disparurent en une période de temps relativement courte (à l'échelle des temps géologiques).

Dans l'ordre chronologique :

  • fin du Cambrien (-500 Ma) ;
  • fin de l'Ordovicien (-440 Ma) ;
  • fin du Dévonien (-365 Ma) ;
  • fin du Permien (-250 Ma) ;
  • fin du Trias (-200 Ma) ;
  • fin du Crétacé (-65 Ma) : extinction des dinosaures.

Extinction massive de l'époque moderne

D'après un sondage fait en 1998 auprès de 400 biologistes par le Muséum d'histoire naturelle américain de New-York, près de 70 % des biologistes pensent que nous sommes actuellement au début d'une extinction de masse causée par l'homme, connue en tant qu'extinction de l'Holocène. Dans ce sondage, la même proportion de personnes interrogées était d'accord avec la prédiction selon laquelle jusqu'à 20 % de toutes les populations vivantes pourraient s'éteindre d'ici une trentaine d'années (vers 2028). Le biologiste Edward Osborne Wilson a estimé en 2002 que si le taux actuel de destruction de la biosphère par l'homme se maintenait, la moitié de toutes les espèces en vie sur Terre seraient éteintes d'ici 100 ans. De façon plus significative, le taux d'extinction d'espèces à l'heure actuelle est estimé entre 100 et 1000 fois plus élevé que le taux moyen d'extinction qu'a connu jusqu'ici l'histoire de l'évolution de la vie sur Terre, et est estimée à 10 à 100 fois plus rapide que n'importe quelle extinction de masse précédente.

En 2004, une étude parue dans Nature réalisée sous la direction de Chris Thomas et basée sur un échantillon de régions couvrant 20 % de la surface terrestre montre que les changements climatiques entraîneront la perte de 15 à 37 % des espèces vivantes d'ici 2050, suivant les scénarios. Soit un rythme dépassant très largement l'échelle des temps géologiques ; ce qui annonce la septième crise d'extinction massive des espèces que la Terre ait connue (les précédentes étant énumérées en préambule), cette fois pour des raisons anthropiques.

D'après l'Union mondiale pour la conservation, 784 extinctions ont été enregistrées depuis l'année 1500, la date arbitraire choisie pour définir les extinctions de l'époque moderne, bien que de nombreuses autres extinctions aient pu passer inaperçues. Cette étude ne fait pas l'unanimité dans la communauté scientifique : pour Joseph Wright (Smithsonian Tropical Research Institute) et Helene Muller-Landau (University of Minnesota), la croissance des forêts tropicales qu'on observe actuellement fait que de nombreuses espèces ne sont plus en danger. Le mouvement de migration vers les villes et l'extension de la forêt qui en découle invalide selon eux les prévisions alarmistes.

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