Euthanasie - Définition

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Euthanasie et religion

Catholicisme

Pour le catholicisme, dont la doctrine à ce sujet a été rappelée par la lettre encyclique Evangelium vitae (L'Évangile de la vie) du pape Jean-Paul II en 1995, l'euthanasie est en opposition directe avec le 5e commandement : « Tu ne tueras point » (Exode XX/13). En conséquence, toute forme d'euthanasie est prohibée.

« (...) l’euthanasie est donc un crime qu’aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience ». Evangelium vitae, n°73.

Cette interdiction entre dans le cadre plus général de la dénonciation d'une « culture de mort » des sociétés occidentales pour lesquelles « une incapacité irréversible prive une vie de toute valeur ». Au contraire, pour les catholiques, la profondeur de la vocation surnaturelle de l'Homme révèle la grandeur et le prix de sa vie humaine, même dans sa phase temporelle.

Par ailleurs, les soins palliatifs sont acceptés, il est notamment « licite de supprimer la douleur au moyen de narcotiques, même avec pour effet d'amoindrir la conscience et d'abréger la vie » (affirmation de Pie XII rappelée dans Evangelium Vitae, 65). Le Vatican a réaffirmé en septembre 2007 que l'alimentation des patients dans un "état végétatif" était "obligatoire", à propos du cas de Terri Schiavo, une Américaine dans le coma pendant 15 ans et décédée en 2005 après que son alimentation eut été interrompue.

Protestantisme

Certains courants du protestantisme ne partagent pas la doctrine catholique sur ce point. Ils soutiennent l'idée que Dieu n'est pas exclusif dans le fait de disposer du droit à la vie. L'homme participe, avec Dieu, au maintien de la vie. Ainsi, des pays historiquement protestants (Pays-Bas, Suisse, Suède, Grande-Bretagne), ont parfois donné un sens légal à l'euthanasie, admis l’euthanasie active ou le suicide assisté.

En effet, la vie divine ne peut être conçue comme purement physiologique ou biologique. Elle représente plutôt un dynamisme issu de l'amour et du lien qu'entretiennent les humains entre eux. Aussi, Jésus précise « je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance » (Jean X/10). L'être humain ne peut être réduit à la seule vie physique, mais à la vie renouvelée et portée par la présence intérieure du saint Esprit. Lorsque Jésus souligne « Ne vend-t-on pas deux moineaux pour un sou ? Cependant, il n’en tombe pas un à terre, sans que votre Père le sache » (Matthieu X/29), cela ne signifie pas que Dieu seul ait le droit de vie et de mort, mais qu'Il accompagne même les oiseaux dans leur chute.

Aussi, Dieu accompagne avec amour l'homme dans ses drames, ses souffrances, ses chutes et ses actes qui parfois peuvent être dramatiques.

Islam

Dans l'islam, l’homme représente l’œuvre divine la plus importante et la plus complexe. Il est la créature qui porte l’empreinte divine et qui représente son pouvoir sur la terre.

L’euthanasie active est interdite juridiquement (shar’an), car elle est vue comme un meurtre, même lorsqu’il agit à selon le souhait du demandeur, en ayant l’intention d’abréger sa souffrance. Le médecin ne pourrait pas être plus miséricordieux envers le patient que Dieu qui lui a donné la vie et qui la lui reprend dans les conditions qu’il veut. La seule chose permise est de laisser la personne mourir naturellement.

L’euthanasie passive ne peut pas être interdite, dans ces cas précis, du fait que la majorité des juristes musulmans n’impose pas les soins médicaux même dans des cas où l’on espère la guérison. Ils considèrent que se soigner fait partie du permis (mubâh), et nullement de l’obligatoire.

Bouddhisme

Pour le bouddhisme, la mort n'est pas la fin du continuum de l'esprit d'une personne et, en conséquence, le suicide est déconseillé. D'une manière générale, le bouddhisme considère la suppression de la vie comme un acte négatif. Par contre, du point de vue du médecin, l'euthanasie peut être un acte de compassion, et son analyse devient délicate et complexe; la condamnation d'une euthanasie n'est pas automatique.

De grands maîtres du bouddhisme tibétain comme Kalou Rinpoché ou Dilgo Khyentse Rinpoché ne sont pas défavorables à l’euthanasie passive. Par contre, le 14e Dalaï Lama met en garde contre l’euthanasie active, expliquant qu’en essayant d’échapper aux souffrances de cette vie, nous pourrions être confronté à ces mêmes souffrances dans une vie future dans des conditions plus difficiles.

Le bouddhisme theravada a une position semblable : selon le code monastique (Vinaya), l'euthanasie active ou le suicide assisté sont des fautes graves, alors que l'euthanasie passive est une faute légère.

Judaisme

"Le respect de la vie humaine est absolu, inconditionnel. C'est Dieu qui donne la vie. Le Talmud (compilation de commentaires sur la loi mosaïque fixant l'enseignement des grandes écoles rabbiniques) dit : celui qui détruit une vie, même d'un instant, c'est comme s'il détruisait l'univers entier. Il est donc défendu de faire quoi que ce soit qui puisse hâter la fin d'un agonisant. " Rabbin Guggenheim.

"On peut atténuer les souffrances par des calmants si ceux-ci ne hâtent pas la mort à coup sûr. " Rabbin Klug.

Les Juifs font cependant une concession : le renoncement à des actes médicaux manifestement sans espoir (euthanasie passive) doit être distingué de l'euthanasie active, laquelle est condamnée sans appel.

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