Europe - Définition

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Population et civilisation

Population

Évolution de la population européenne
Année Population
1150 50 000 000
1300 73 000 000
1400 45 000 000
1750 140 000 000
1800 187 000 000
1850 266 000 000
1900 420 000 000
1995 728 000 000
2005 732 380 859
2007 732 938 773

Le Conseil de l'Europe soulignait en 2005 que depuis quelques décennies l’UE doit sa croissance démographique (pour tout ou partie) à l'immigration qui dans les années 2000 est devenue le premier, puis le seul facteur d’augmentation de la population totale de l’UE. Ainsi deux millions de personnes sont venues s'installer en Europe en 2004 alors que l'accroissement naturel était négatif de 63 000 personnes. L’Europe est au début du XXIe siècle le troisième foyer de peuplement derrière la Chine et l'Inde, avec des densités de populations parmi les plus élevées au monde dans certaines zones des Pays-Bas, de la Belgique, du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou de l'Italie, d’autant que l’exode rural s’est renforcé ainsi que l’attractivité des littoraux avec des populations de plus en plus urbaines. En 2007, 70 millions de personnes, soit 16 % de la population de l'UE, résident dans des communes côtières.

Réfugiés en Europe

Selon le World Refugee Survey 2008  publié par le Comité américain pour les réfugiés et les immigrants, il y avait environ 252 600 réfugiés et demandeurs d'asile en Europe à la fin de 2007.

Toujours selon le World Refugee Survey 2008, l'Europe fait partie des dix « pires endroits pour les réfugiés ». Ces pays ont élaboré des politiques d'immigration et des accords avec les pays à la périphérie de l'Europe, qui rendent difficile l'entrée sur le territoire européen. L'Union européenne a établi que les demandeurs d'asile doivent déposer leur demande d'asile dans le premier pays européen où ils entrent, ce qui entraine que la plupart des réfugiés déposent leur demande dans des pays comme la Grèce, l'Ukraine, la Pologne et la Slovénie, qui ont des politiques d'immigration et d'offre d'asile plus strictes que les autres pays européens.

Histoire démographique récente

Malgré les dizaines de millions de morts des deux guerres mondiales, l’Europe a connu une période d’explosion démographique aux XIXe et XXe siècles, qui s’est accompagnée d’une forte pression sur l’environnement et les ressources non renouvelables (cf. empreinte écologique, empreinte énergétique, pression urbanistique, pollutions, etc.). Depuis quelques décennies, la population européenne tend à se stabiliser, suite à une forte diminution de la natalité, qui reste toutefois encore largement compensée par la natalité de certains pays, par le recul de l’âge auquel les femmes font leurs premiers enfants, et surtout par une immigration régulière.

Les études prospectives pour 2050 varient d’une population diminuant de 3 % (dans l'hypothèse d'un ICF remontant à 2,34), à -22 % voire -50 %. Les experts parlent alors de retournement démographique ou d'hiver démographique. Que la diminution soit due à la natalité est un phénomène inédit jusqu'à nos jours dans le monde. Ces chiffres ci-dessus doivent tous être utilisés avec prudence, la prospective démographique ayant toujours été prise en défaut et pouvant elle-même influer en retour sur les comportements individuels et collectifs et sur les politiques de soutien à la natalité ou à l’immigration. Pour d'autres, la population de l'Union européenne (UE) serait de 470 millions de personnes en 2050 selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et 506 millions en 2060 selon Eurostat. La population de l'UE dépasserait ainsi celle des États-Unis (468 millions de personnes en 2060 selon le Centre américain d'études sur l'immigration).

Disparités géographiques

Toutefois, la situation démographie diffère pour chaque pays européen. À l'inverse des pays de l'Ouest, les pays de l'Europe de l'Est se sont prématurément préoccupés des évolutions démographiques et à partir des années 1960, ils ont mis en place des politiques de stimulation de la natalité. Cependant, les moyens utilisés n'étaient pas toujours compatible du point de vue des libertés occidentales moderne comme l'interdiction de l'avortement. Des mesures qui ont cependant produit des effets peu satisfaisant. À rebours, la Pologne n'a pas connu de baisse de population du temps du communisme mais qui faut nuancer car l'influence de l'Église catholique imprègne la société polonaise et peut être plus considérable que la politique familiale.

Variation démographique des pays européens et de la Turquie

Pour les pays de l'Ouest, personne se risque entre autres en Allemagne de mettre sur la place publique l'évolution de la population sur la longue durée. Pour les responsables, tout passe par la politique d'immigration. Ils ne veulent pas toucher au tabou de la politique familiale en faveur de la fécondité, compte tenu du poids de la mauvaise conscience des années hitlériennes. La situation démographique empire en Europe pourtant : un rapport annuel sur la situation démographique des pays membres demandé autrefois par les autorités communautaires a été abandonné depuis 2000, désormais remplacé par un « Rapport social », où l'on communique à propos de chômage et de pauvreté sans jamais plus effleurer la dimension démographique. Autrement dit, l'UE s'interdit de voir la situation démographique de ses pays membres.

La croissance démographique s’est globalement poursuivie pour les 27 États membres de l'Union européenne, la population décroît déjà en Russie, Ukraine et Roumanie (-247 000 personnes au total pour ces pays en 2004) depuis 200. Ce déclin démographique semble plus important et plus rapide dans les ex-pays de l’Est, dans quelques pays où la pauvreté et le renforcement des inégalités ont suivi l’effondrement du communisme, et aussi dans les régions touchées par la catastrophe de Tchernobyl (la Biélorussie qui a reçu 70 % environ des retombées d'iode et de césium radioactifs et connaît depuis 20 ans le plus fort taux d’avortement et le taux d’abandon d’enfants y est élevé).

Langues

Avec plus de 720 ou 980 millions d'habitants et sur une surface réduite pour une moyenne d'une langue pour 4,3 millions d'habitants, l'Europe bénéficie d’une grande richesse ethnoculturelle et une pluralité de langues. Les cultures germaniques, slaves, latines et finno-ougrienne sont traduites par la diversité des langues parlées : 120 langues et dialectes ont des racines indo-européennes ; latines et grecques au sud, germaniques au nord et au nord-ouest ; slaves à l'est et en Europe centrale, seul le groupe des langues finno-ougriennes (regroupant le finnois, estonien et le hongrois) et la langue basque ne font pas partie des langues indo-européennes.

Administrativement, l’allemand, l’anglais, le russe, le français et l’italien dominent mais l’Europe est linguistiquement beaucoup plus riche puisque les 50 États européens (tous souverains, hormis Gibraltar) de la grande Europe géographique regroupent 35 langues officielles, enrichies de 225 langues secondaires non officielles. À tel point qu'Umberto Eco dit : « la langue de l'Europe, c'est la traduction ». Ces précédents chiffres peuvent paraître élevés, mais il ne représente que 3 % du total des langues vivantes encore parlées sur la planète.

En Europe de l’Ouest (France, l’Espagne, Royaume-Uni, Italie, etc.) les langues vernaculaires sont souvent régionales et très minoritaires, parfois au bord de l’extinction, mais certaines (breton, basque, flamand, le dernier étant un dialecte du néerlandais, sont plus reconnues, et enseignées en France, plutôt à l’Université, mais parfois dès l’enfance : école Diwan en Bretagne). En Espagne, c’est le cas du basque, du catalan et du galicien. Pour le Royaume-Uni, c’est le gallois, l’écossais et l’irlandais. Le français est reconnu en Italie dans le Val d’Aoste, comme le sont le féroïen aux îles Féroé, ou le frison aux Pays-Bas, etc.

Une langue unique n’est officiellement parlée que dans 3 petits États : l’Islande (où l’on parle islandais), le Liechtenstein (où l'on parle allemand), et la République de Saint-Marin (où l'on parle italien). L'État de la Cité du Vatican (plus petit État européen) est un cas à part : l’italien y est la langue véhiculaire, le latin (réputé langue morte) y est la langue juridique, le français y est la langue diplomatique (le Vatican se fait enregistrer comme État francophone auprès des organisations internationales), et l'allemand est la langue en usage dans l'armée (la Garde suisse). Les autres États comptent tous plusieurs langues vernaculaires, tant dialectes que langues à part (plus ou moins reconnues et souvent non enseignées) et jusqu’à plus de 10 pour l'Allemagne (21 langues), l'Azerbaïdjan (13), la Bulgarie (11), l'Espagne (14), la France (25), l'Italie (33), la Roumanie (14), le Royaume-Uni (12). La vaste Russie regroupe à elle seule 43 langues (à statut officiel) sur son territoire.

Certaines langues régionales, sans statut officiel (bien que doublant parfois les noms de communes ou de rues) persistent et sont parfois protégées et enseignées, souvent avec le soutien de collectivités locales ou régionales (breton, corse, occitan en France, sarde en Italie, lapon en Scandinavie).

Les systèmes d'écriture en Europe reposent sur l'alphabet latin (sous diverses variantes), l'alphabet grec, l'alphabet cyrillique (sous diverses variantes).

Le rêve d'une langue commune en Europe, tel que Ursprache ou espéranto, ne s'est pas concrétisé au cours du XXe siècle.

Aux langues originaires des pays d’accueil s’ajoutent les langues maternelles des populations circulantes (Roms), migrantes ou réfugiées, et tout particulièrement l'arabe, le berbère, le turc, l'hindî, etc. Il existe aussi des mélanges qui naissent dans les banlieues du continent ou dans les territoires d’outre-mer (créole), des adaptations (verlan), des langues spécifiques à des corps de métier (Louchébem) ou des communautés y compris virtuelles sur l'internet.

L'Europe fut dès l'antiquité avec Galien l'initiatrice de la création des langues dites artificielles. Ces langues furent un réel objet d'études à partir de la Renaissance (à l'exception notable de la langue de Hildegarde de Bingen qui fut créée au moyen age) où l'on connaît à partir de cette époque une explosion du nombre de projets visant à créer une langue de communication internationale auxiliaire dont la plus connue, l'espéranto, créée en 1880, est toujours et de plus en plus utilisée. Outre ces langues planifiées il existe des langues qui furent créées sans rationalité, telles que la lingua franca (mélange d'arabe, de français, portugais, espagnol, italien), utilisée par les marins et dans les ports de la Méditerranée durant leurs échanges. Certaines langues créées sont devenues des langues d'État, on peut citer à titre d'exemples l'allemand et le norvégien pour l'Europe ainsi que l'indonésien en Indonésie.

Religions

Carte des religions en Europe

Le Christianisme est la religion dominante en Europe et y est divisée en trois grandes confessions (Protestantisme, Orthodoxie et Catholicisme) réparties géographiquement de la façon suivante :

  • L'Europe du Nord, à tendance protestante (Royaume-Uni, Scandinavie, Pays-Bas, Allemagne du Nord, Pays Baltes…)
  • L'Europe de l’Est, à tendance orthodoxe (Grèce, Russie, Ukraine, Roumanie, Serbie, Bulgarie…)
  • L'Europe du Sud, de l'ouest et du centre, ainsi que la Pologne à tendance catholique (Portugal, Espagne, Suisse, Italie, France, Belgique, Allemagne du sud, Irlande, Pologne, Autriche, Croatie, Slovénie, Ouest de l'Ukraine…)

Les catholiques sont majoritaires dans 23 pays, les orthodoxes dans 10 pays, les protestants dans 9 pays, les musulmans 2 pays (Bosnie-Herzégovine, Albanie), et également dans la partie européenne de la Turquie avec Istanbul.

Il existe des minorités religieuses à l'intérieur de ces grands ensembles :

  • Les juifs sont présents en Europe depuis l'Empire romain, ils ont été persécutés depuis le Moyen Âge et pendant la Seconde Guerre mondiale (voir shoah). Et ils ont été expulsés de la péninsule ibérique et du sud de l'Italie en 1492 suite au Décret de l'Alhambra.
  • Les musulmans sont fortement présents dans les Balkans, autrefois sous l'ancien Empire ottoman (Albanie, Bosnie, Kosovo, Macédoine, Turquie), ainsi que dans le Caucase (Azerbaïdjan) et, des suites de l'immigration, en France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Belgique…
  • Les religions extrêmes orientales, connaissant un succès grandissant, par goût de l'exotisme ou du fait des communautés asiatiques immigrées en Europe.
  • L'évaluation de l'athéisme est variable selon les enquêtes.
    • Anciennement en Albanie, la religion était prohibée.
    • Selon l'ouvrage de J. Baubérot (dir.), Religion et laïcité dans l'Europe des 12, 1994, page 259 : un quart de la population de l'Union européenne serait « non religieuse » et 5 % des Européens seraient des athées convaincus.
    • Une enquête menée dans 21 pays sur 21 000 personnes et publiée en décembre 2004 annonce que 25 % des Européens de l'ouest se disent athées contre 12 % dans les pays d'Europe centrale et orientale. Toujours selon cette enquête publiée dans le The Wall Street Journal version européenne, 4 % des Roumains et 8 % des Grecs se disent athées. Au contraire, 49 % des Tchèques et 41 % des Néerlandais sont athées.
    • Selon une récente enquête du Centre public de recherches sociologiques (Le Monde, juillet 2005), 82,4 % des Espagnols se disent catholiques et 47,7 % d'entre eux pratiquants.
  • La laïcité a été formalisée particulièrement en France (voir laïcité en France) et en Turquie (voir laïcité en Turquie), mais la séparation des Églises et des États est établie dans presque tous les pays. Cependant, au sein de l'Union européenne, divers pays ont des systèmes confessionnels, c'est-à-dire que l'État reconnaît une religion officielle ou dominante : entre autres, le Royaume-Uni (Église anglicane et Église d'Écosse, cette dernière étant presbytérienne) ; le Danemark et la Finlande (Église du Danemark et Église évangélique-luthérienne de Finlande, rattachées au luthéranisme) ; l'Irlande, la Belgique, l'Espagne, Monaco, l'Italie, Saint-Marin, (catholicisme) ; la Suisse (variable selon les cantons), la Grèce (voir Organisation de l'Église orthodoxe en Grèce). Dans ces cas, il n'y a pas égalité de traitement entre les religions mais des prérogatives (souvent d'ordre financier, parfois juste d'ordre honorifique) sont accordées à l'une d'entre elles. Des débats préparatoires à la constitution européenne ont évoqué la possibilité d'inscrire l'« héritage chrétien » dans le préambule du texte, mais cela fut écarté.
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