Pour certaines spécialités et notamment la chirurgie, il est nécessaire de réaliser des études complémentaires. Il s’agit d’un clinicat universitaire (de deux à quatre ans) ou d’un assistanat de spécialité (d’au moins 1 an). La durée de formation totale pour ces spécialités est donc de 12 à 15 ans.
Les études se déroulent en trois cycles au sein d’une université ayant une unité de formation et de recherche de médecine (parfois mixte entre la médecine et la pharmacie), associée à l’un des 29 centres hospitaliers universitaires. Leur durée totale varie de neuf ans (médecine générale) à 12 ans (autre spécialité + sous-spécialisation).
Le premier cycle des études médicales (en abrégé PCEM) se fait en deux ans, un concours en fin de première année permet de sélectionner les étudiants admis à poursuivre des études médicales ou dentaires.
Les textes nationaux précisent que l’enseignement du premier cycle et de la première année du deuxième cycle porte obligatoirement sur les disciplines ou ensembles disciplinaires suivants:
L’enseignement doit également porter sur les langues étrangères, l’épistémologie, la psychologie, l’éthique médicale et la déontologie.
La première année du premier cycle d’études médicales est commune aux études médicales, odontologiques, et de sage-femme.
L’enseignement porte obligatoirement sur la physique et la biophysique, la chimie, la biochimie et la biologie moléculaire, la biologie cellulaire, la physiologie, l'anatomie, l'histologie et l'embryologie..
La première année des études de santé (PAES) est commune aux études médicales, odontologiques, pharmaceutiques et de sage-femme (parfois de kinésithérapie). Elle se divise en deux semestres.
Pour être admis à s’inscrire en première année des études de santé, les candidats doivent justifier :
Comme pour toute formation du système LMD, l’année est découpée en deux semestres et en « unités d’enseignement » (UE) qui se voient attribuer un certain nombre de crédits ECTS.
Au premier semestre, les enseignements sont communs à toutes les fillières. Des épreuves sont organisées à la fin de celui-ci; les étudiants mal classés peuvent être réorientés dans d’autres fillières de l’université.
Au second semestre, les étudiants choisissent une ou des UE spécifique(s) à une filière, en plus de la formation commune. Les étudiants passent un concours à la fin de l’année débouchant sur quatre classements.
A noter que le doublement de cette première année n'est autorisé qu'une et une seule fois. A la suite de deux échecs à ce concours, il est alors définitivement impossible de se représenter.
La deuxième année (en abrégé PCEM 2 ou P2) comporte un stage infirmier obligatoire et non-rémunéré d’une durée de quatre semaines, à plein temps. Il a lieu pendant les vacances précédant la rentrée des étudiants admis en deuxième année de médecine ou d’odontologie.
Enfin, une matière plus médicale, la sémiologie, traditionnellement enseignée en troisième année, est à l’heure actuelle transférée en deuxième année dans la majorité des universités, afin d’améliorer la portée des stages cliniques de deuxième et troisième années (appelés couramment « stages de check-list » ou « stage de sémiologie »).
Le premier cycle des études médicales suit un programme national, mais l’organisation entre les deux années varie entre les universités. De même, il existe trois types d’enseignement :
En quatre ans, l’étudiant reçoit une formation théorique et pratique sur les différentes pathologies segmentées en modules : modules transversaux (plus ou moins interdisciplinaires) ou modules d’organe. Ces modules sont le programme officiel de l’examen classant national (voir plus bas), et comprennent une liste d’items numérotés qui correspondent soit à des pathologies, soit à des situations cliniques ou thérapeutiques.
La troisième année de médecine (en abrégé DCEM 1 ou D1) est une année de transition où l’étudiant apprend les sciences biocliniques (pharmacologie, bactériologie, virologie, parasitologie, etc.) qui font l’interface entre sciences fondamentales du premier cycle et enseignements de la pathologie. Il apprend également à mener l’anamnèse (interrogatoire) et l’examen clinique d’un patient lors de ses stages cliniques (surnommés « stages de check-lists », car l’examen clinique est linéaire et structuré, avec des cases qu’on coche) associés à l’enseignement de la sémiologie. Il entame les premiers modules.
Certaines universités font commencer les stages hospitaliers en troisième année, le stage clinique de deuxième année est alors plus développé.
Cette année est particulièrement propice aux échanges Erasmus.
Les trois années suivantes constituent l’« externat ». Ce terme d’usage courant (qui est une survivance de l’ancien concours de l’externat supprimé suite aux manifestations de 1968) n’existe officiellement pas. Les textes officiels et les textes internes des CHU et des universités parlent d’« étudiants hospitaliers », car les étudiants sont rémunérés par le groupe hospitalier auquel l’université est rattachée. Ils sont salariés sous contrat à durée déterminée, rattachés à une caisse de sécurité sociale non étudiante.
L’étudiant, sous la responsabilité d’un interne (non officiel) ou d’un senior (chef de clinique ou praticien hospitalier), apprend à reconnaître les différents signes d’une maladie. Il n’a pas à ce stade de responsabilité thérapeutique, ni le droit de prescrire. L’étudiant est cependant responsable de ses actes (responsabilité civile, qui nécessite la souscription d’une assurance idoine).
L’externat consiste le plus souvent en trois stages par an de quatre mois chacun dans des services de spécialités, choisis par grilles en début de chaque année ou trimestre, soit par classement au mérite, soit par classement alphabétique. Les stages consistent en cinq matinées par semaines dans les services. Certains stages sont obligatoires de par la loi (pédiatrie, gynécologie obstétrique...), et peuvent alors intégrer l’enseignement théorique (l’externe est alors présent à l’hôpital toute la journée). Inversement, certaines spécialités n’ont pas d’externes
Certaines universités ont remplacé le mi-temps (matinées) permanent par un temps plein par alternance : les externes sont alors présents toute la journée mais seulement deux mois sur quatre, les deux mois restant étant consacrés aux enseignements, aux examens, à la préparation des ECN...
Pendant l’externat, l’enseignement magistral, de plus en plus remplacé par des travaux dirigés, se fait en alternance avec des stages hospitaliers : cet enseignement est un véritable compagnonnage, où l’externe aborde par « cas cliniques » de véritables situations vécues dans les services.
L’externe doit, au cours de ses trois années d’externat, effectuer 36 gardes de 12, 18 ou 24 heures (selon le service et le jour de la semaine), soit environ une garde par mois, rémunérée 20 euros en semaine et 40 euros les jours fériés.
La rémunération des stages est quant à elle « symbolique » (rémunération brute : 122 euros par mois en quatrième année, 237 euros en cinquième année, 265 euros en sixième année), mais l’étudiant externe a le statut de salarié et cotise au régime salarié de la sécurité sociale, et à la caisse de retraite. La caisse de retraite complémentaire des externes est l’IRCANTEC, comme c’est le cas pour les internes et les praticiens hospitaliers. Les externes, comme tout salarié, ont cinq semaines de congés payés.
Depuis 2004, le deuxième cycle des études médicales est sanctionné par un diplôme (reconnu dans l’Union européenne). Le module 11 du deuxième cycle est l’ancien certificat de synthèse clinique et thérapeutique, indispensable pour remplacer un médecin généraliste.
Peuvent accéder au troisième cycle des études médicales (TCEM) :
Des épreuves sont organisés pour les candidats cités ci-dessus.
Suivant son classement, l’étudiant choisit son centre hospitalier universitaire (et donc sa ville) d’affectation, ainsi que sa filière. Ce choix s’effectue d'abord par internet (phase de pré-choix et simulations), le choix définitif ayant lieu au cours d'un « amphithéâtre de garnison » qui réunit tous les étudiants par tranches de classement. Cette procédure permet à l’étudiant de choisir son poste en ayant pleinement connaissance des places disponibles.
Les 11 filières existantes en 2008 sont, avec le nombre de places disponibles, sur 5704 postes au total :
En 2005, un millier de postes, tous en médecine générale n’ont pas été pourvus, certains étudiants préférant redoubler plutôt que de devenir généralistes ou médecin du travail voire santé publique - les postes dans les autres spécialités étant tous pourvus.
Bien qu’il ait le statut d’étudiant et qu’il ait une tutelle, l’interne est déjà un professionnel autonome, puisqu’il peut prescrire et effectuer des remplacements dans des cabinets libéraux (sous réserve qu’il ait d’une part validé un certain nombre de semestres, et d’autre part obtenu une « licence de remplacement » auprès du conseil départemental de l’Ordre des médecins). Il s’agit plus d’une expérience professionnelle initiale que de réelles études (d’autant plus que la France est un des rares pays à considérer les internes comme des étudiants).
L’internat de médecine générale dure trois ans, et est validé quand l’ensemble des stages de six mois requis ont été effectués (diplôme d'études spécialisées de médecine générale) et il est suivi d'une thèse d'exercice. Il est constitué de stages de six mois rémunérés, pouvant être hospitaliers, mais aussi auprès d’un médecin généraliste, ou d’une structure de soins extra-hospitalière. L’étudiant prend totalement en charge ses patients, mais reste sous la responsabilité d’un « senior » (voir supra) : examen clinique, prescription d’examens complémentaires et traitement. L’enseignement y est essentiellement pratique.
L’internat de spécialité dure quatre ans ou plus. Suivant la spécialité choisie, l’étudiant doit faire un nombre minimum de stages rémunérés dans des services hospitaliers où son rôle est similaire. Son internat est validé quand l’ensemble des stages de six mois requis ont été effectués. Il soutient également une thèse d’exercice portant le plus souvent sur un thème de la spécialité, généralement dans la dernière année d’internat. La spécialité est sanctionnée par le diplôme d'études spécialisées, après soutenance d’un mémoire, qui est parfois confondu avec la thèse (thèse-mémoire, lorsque celle-ci est soutenue dans la dernière année d'internat et porte sur un sujet de la spécialité).
Le diplôme d’État de docteur en médecine est conféré après soutenance avec succès de la thèse d'exercice.