Un État en déliquescence ou État défaillant ou État failli ou État déstructuré ou État en échec (anglais : failed state) est un État qui ne parvient pas à assurer ses missions essentielles, particulièrement le respect de l’état de droit. Une proposition de définition des États déstructurés est donnée par le Fund for Peace, qui a construit un indicateur, le « Failed State Index », au moyen de 12 indicateurs.
La notion — controversée — d’« État en déliquescence » est apparue au début des années 1990 lorsque, après la chute de l'URSS et sa rapide décomposition, les théoriciens de la géopolitique internationale constatent que, depuis 1945, ce sont plus souvent des guerres civiles que conventionnelles que les États auront eu à affronter. Au premier rang de ces penseurs du nouvel ordre mondial, l'historien israélien Martin Van Creveld postule dans son ouvrage La Transformation de la guerre que la guerre « non-clausewitzienne » est désormais le type de conflit dominant.
D'abord appliqué à l'exemple somalien, le concept d'« État failli » ou en déliquescence s'est rapidement étendu aux zones de crise humanitaire intense (Haïti, Liberia, Rwanda, etc.), puis aux anciennes républiques soviétiques n'exerçant plus de contrôle sur des parties significatives de leur territoire (Géorgie, Moldavie, etc.).
Un état en échec n’a pas de puissance légitime sur son territoire. Cependant, cette définition au sens strict désigne la situation des deux tiers des États au monde, par exemple, l’Italie qui a sur son territoire des organisations mafieuses très bien structurées.
La désignation d'un État comme « déliquescent » n'est pas anecdotique et comporte, bien souvent, un certain poids politique. Les auteurs s'accordent cependant sur un certain nombre de paramètres - c'est l'interprétation du poids relatifs de ceux-ci qui est plus matière à débats.
Un État en déliquescence « est confronté à de sérieux problèmes qui compromettent sa cohérence et sa pérennité ». D'autres indicateurs probants sont :
À l'opposé, un État est reconnu capable d'assurer sa propre pérennité s'il peut maintenir un monopole de la violence physique légitime à l'intérieur de ses frontières. Une première difficulté à affirmer ou pas l'existence de ce monopole – ou sa légitimité – se retrouve par exemple lorsque l'État ou certains de ses éléments soutiennent des milices locales. Ou lorsque l'inefficacité de l'administration, du système judiciaire, la présence d'une économie informelle étendue et d'interférences de l'armée dans la politique nationale permettent, même en l'absence d'une rébellion armée constituée, de douter de la capacité du l'État à s'imposer dans une compétition pour le pouvoir avec certains acteurs locaux. De fait, même dans un État en déliquescence certaines de ses fonctions peuvent être assurées.