Escadron de chasse 3/3 Ardennes - Définition

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Historique de la BR44

En 1994, la restructuration fait disparaître le niveau escadre et les escadrons passent de 15 à 20 avions. Une troisième escadrille est alors créée au sein de l’EC 3/3 le 1er août 1994. Cette escadrille reprend, en filiation indirecte, les traditions de la BR 44, illustre escadrille de la Première Guerre mondiale ayant également le sanglier pour emblème, mais sur fond vert.

La Première Guerre Mondiale

L’escadrille 44 est formée à Toul le 4 avril 1915 à la veille de l’offensive générale sur la Woëvre. Initialement dotée de six avions de reconnaissance biplaces Maurice Farman F40, elle prend l’appellation de MF 44. Mise à la disposition de la Première Armée, les missions d’observation commencent immédiatement sur le secteur Pont-à-Mousson, Saint-Mihiel, Étain. Ces missions périlleuses visent à repérer les objectifs, régler et constater les effets des tirs d’artillerie, fixer la ligne de contact et renseigner le commandement sur l’évolution du champ de bataille à l’aide de photographies. Quelques équipages inaugurent avec succès des vols de reconnaissance puis de bombardement de nuit. Le 15 juin 1915, la MF 44 devient escadrille organique du 31e Corps d’Armée : durant toutes les hostilités, elle accompagnera cette unité sur tous les théâtres où elle sera engagée. Les missions d’observation sont régulièrement interrompues par l’irruption de chasseurs ennemis et les premiers combats aériens se multiplient. Le 1er janvier, le Ltt Pupat et son pilote survolent les tranchées à dix mètres du sol pour souhaiter la bonne année à nos fantassins dont eux-mêmes sont issus : « A eux des baisers, et aux boches des coups de mitrailleuses ».

La Bataille de Verdun fait rage depuis février, lorsque le 31e C.A. y est engagé. La MF 44 suit et quitte Toul le 8 juin pour rejoindre, après une brève escale de deux jours à Behonne, dans la banlieue nord de Bar-le-Duc, le terrain de Froidos à environ 15 km au sud-ouest de Verdun. Les équipages survolent désormais un secteur situé au nord-ouest de Verdun (la côte 304, le Mort-Homme, le bois des Forges et la Meuse) et doivent se défendre vaillamment pour accomplir leurs missions. Au début de janvier 1917, le 31e C.A. se déplace et occupe un secteur du front au nord de Clermont-en-Argonne. La MF44 décale alors son champ d’action vers l’ouest sur la forêt d’Argonne. En mai, un Morane Parasol est affecté à l’escadrille pour l’exécution de missions photographiques en profondeur. Puis, à partir du 11 juin 1917, ce sont des F40 fatigués qui sont enfin remplacés par des appareils plus performants, les Dorand AR. L’AR44 choisit alors l’animal symbolique de la forêt d’Argonne, le sanglier, comme insigne pour ses nouveaux appareils en remplacement du fer à cheval. Les missions continuent alors depuis le terrain de Grigny, 10 km au sud ouest de Froidos, où cantonne l’escadrille à partir du 9 juillet 1917. Après un dernier coup d’éclat le 19 septembre quand deux appareils ennemis sont abattus, l’escadrille se replie sur Lanthelles à l’est de Sézannes, le 29, pour goûter à l’instar du 31e C.A. un repos bien mérité.

Après le désastre de Caporetto, le 24 octobre 1917, les Alliés décident d’envoyer un corps expéditionnaire au secours de l’armée italienne en déroute dans les Alpes. Et le 4 novembre, le 31e C.A. s’installe à Brescia, au sud-ouest du lac de Garde. L’AR 44 suit : elle part le 30 octobre par voie ferrée, passe à Vérone le 5 novembre et s’installe le 9 à Ghedi, 18 km au sud de Brescia. Lorsque le 31e C.A. part relever les unités italiennes du front de la vallée de la Piave (Monte Tomba), l’escadrille rejoint le 8 décembre Castello di Godego, 30 km à l’ouest de Trévise, son terrain de stationnement durant tout le reste de son séjour en Italie. Le mauvais temps rend les missions  d’observation délicates. Néanmoins, elles se multiplient et se concentrent sur la vallée de la Piave, plus particulièrement lors de l’offensive sur le Monte Tomba lancée le 30 décembre. Fin mars, le 31e C.A. est rappelé d’urgence dans la Somme et l’AR 44 s’installe le 9 avril 1918 à Bovelles, 8 km à l’est d’Amiens. Elle passe alors sur Bréguet XIV A2 le 11 avril et la BR 44 est aussitôt engagée dans la bataille de Picardie. Les combats sont violents et l’escadrille enregistre plusieurs pertes. C’est d’ailleurs à cette époque qu’elle reçoit ses deux citations. Avançant avec les troupes françaises victorieuses qui attaquent désormais la redoutable Ligne Hindenburg, la BR 44 opère de Libermont à partir du 19 septembre. Les équipages de la BR 44 sont toujours sur la brèche et rendent compte quotidiennement à l’état-major de la débâcle allemande. A l’armistice, l’escadrille pleure quinze morts au champ d’honneur et prend un repos bien mérité successivement à Brasseuse dans l’Oise, Roville-aux-Chênes dans les Vosges et enfin Habsheim en Alsace délivrée, où elle est dissoute le 1er mai 1919.

La campagne de France

Les traditions de la BR 44 sont reprises en mars 1938 par la 1re escadrille du Groupe de Bombardement II/11 créé à Toulouse Francazal alors que la menace allemande grandit. Initialement équipée de sept Bloch MB.200, l’escadrille passe sur Bloch MB.210 à partir d’octobre 1938. Ces appareils fatigués restent néanmoins toujours largement dépassés par les avions allemands lorsque la guerre se déclenche. Le 1er septembre 1939, le GB II/11 stationne à Istres en vue de son engagement contre l’Italie. Les équipages profitent alors de la “Drôle de guerre” pour s’entraîner au bombardement, de jour comme de nuit, ainsi qu’à échapper aux projecteurs et à la DCA de Toulon. C’est sur le terrain du Mas du Rus qu’elle occupe depuis le 7 décembre, que l’ex BR 44 perçoit ses premiers Léo 45. La transformation suit son cours quand survient l’assaut allemand du 10 mai 1940 et le 27 mai l’escadrille suit le GB II/11 à Avignon-Châteaublanc. Avec l’entrée en guerre de l’Italie le 11 juin, les missions de bombardement commencent essentiellement de nuit pour pallier la vulnérabilité des avions français. Le 18 juin, c’est le repli sur l’AFN : tous les avions disponibles rejoignent Blida. Enfin, quatre Léo 45 se déplacent à Youks-les-Bains, près de Constantine, le 21 juin en vue d’un dernier raid : le bombardement de Palerme en Sicile le 23 juin. L’armistice intervient et un magnéto par moteur est démonté afin de dissuader ceux qui voudraient rejoindre l’Angleterre. Suite à la tragédie de Mers El-Kébir, le 3 juillet, ils seront temporairement remontés et les bombes chargées en vue d’une attaque immédiate de la flotte anglaise. L’opération sera reportée au 10 juillet depuis Saint-Denis-du-Sig près d’Oran. C’est un fiasco complet : à cause d’une confusion de méridiens, l’escadre britannique n’est pas trouvée et les bombes finissent en mer ! Enfin, l’ex BR 44 rejoint Marrakech le 13 juillet où elle disparaît avec le GB II/11 le 15 août 1940, en application des clauses de l’armistice.

L'ère du ravitailleur

C135 portant l'insigne de la BR44

Le 20 février 1967, l’Escadron de Ravitaillement en Vol IV/94 reprend les traditions de l’ancien GB II/11. Ainsi, l’ex BR 44 renaît au sein des FAS (Forces aériennes stratégiques) sur Boeing C-135FRavec pour vocation première de ravitailler en vol les bombardiers Mirage IVA dans le cadre de la dissuasion nucléaire. Rebaptisé ERV II/93 le 1er juillet 1973, l’escadron participe à l’entraînement des pilotes de la FATAC (Force Aérienne TACtique) et du CAFDA (Commandement Air des Forces de Défense Aérienne) en ravitaillant Jaguar, Mirage 2000 et Mirage F1. Cela amène l’ex BR 44 sur tous les théâtres  d’opérations extérieures avant d’être à nouveau dissoute le 1er juillet 1993. Enfin, elle renaît sur Mirage 2000 D au sein de l’EC 3/3 “Ardennes”. Elle s’y trouve parfaitement à sa place puisque ses “anciens” pratiquaient déjà en 1915 le bombardement de nuit en équipage, l’appui des troupes au sol et le recueil de renseignement. La technologie a évolué, mais le cœur de la mission demeure le même…

Un escalator sous l'océan
Il y a 12 heures
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