Éruption du mont Saint Helens en 1980 - Définition

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Les retombées

Les conséquences directes

Carte des dépôts de l’éruption de 1980.

L'éruption volcanique du 18 mai 1980 fut la plus destructrice de l'histoire des États-Unis, aussi bien humainement qu'économiquement. Cinquante-sept personnes trouvèrent la mort et 200 habitations, 47 ponts, 24 km de chemin de fer et 300 km de routes furent détruits. Le président américain Jimmy Carter vint reconnaître les dommages et déclara que le paysage paraissait plus désolé que la surface de la lune. Une équipe de cinéma fut déposée en hélicoptère sur le mont Saint Helens le 23 mai pour tourner un documentaire sur la destruction. Cependant, leurs boussoles ne cessaient de tourner et ils se perdirent rapidement. Une seconde éruption eut lieu le lendemain, mais l'équipe survécut et fut secourue deux jours après.

Au total, le mont Saint Helens libéra une quantité d'énergie équivalente à 27 000 fois la puissance dégagée par une bombe atomique comme celle d'Hiroshima (soit approximativement 350 mégatonnes d'équivalent trinitrotoluène ou 1,6.1018 joules.) et éjecta plus de 4 km3 de matière. Un quart de ce volume était constitué de lave sous forme de cendres et de pierre ponce, tandis que le reste consistait en fragments de roches plus anciennes. La disparition de la partie nord de la montagne réduisit l'altitude du mont d'environ 400 m et laissa un cratère large de 2 à 3 km et profond de 640 m, à l'extrémité nord ouverte en une large brèche.

Le mont Saint Helens en septembre 1980.

Plus de 9,4 millions de m3 de bois furent endommagés ou détruits, d'abord par l'explosion latérale. Au moins le quart du bois endommagé fut récupéré après septembre 1980. Aux endroits abrités du vent par le volcan, où les cendres s'étaient accumulées, de nombreuses plantations agricoles produisant du blé, des pommes, des pommes de terre et de la luzerne furent détruites. Pas moins de 1 500 élans et 5 000 cerfs furent tués, et on estime à 12 millions le nombre d'alevins de saumons Chinook et Coho qui périrent dans la destruction de leurs élevages. Environ 40 000 autres jeunes saumons furent tués par les pales des turbines des générateurs hydroélectriques, car le niveau des réservoirs le long de la rivière Lewis devait rester bas pour faire face à d'éventuelles coulées de boue ou inondations. Enfin, les spécialistes ont calculé que l'éruption a libéré quelque 540 000 tonnes d'aérosols dans l'atmosphère ce qui a fait baisser de 0,1 °C la température moyenne de l'hémisphère nord.

Le déblayage

La pluie de cendres causa des problèmes majeurs, mais limités dans le temps, pour les moyens de transport, l’évacuation des eaux usées et les équipements de traitement de l'eau. La visibilité grandement réduite durant la pluie de cendres, nécessita la fermeture des autoroutes et des routes. L'autoroute 90 allant de Seattle à Spokane a été fermée pendant une semaine. Les transports aériens ont été interrompus de quelques jours à deux semaines, plusieurs aéroports à l'est de l'État de Washington étant fermés pour cause de l'accumulation de cendres et de la faible visibilité. Plus de mille vols commerciaux furent annulés suite à ces fermetures. Les cendres à grain fin ou graveleuses ont causé des problèmes substantiels aux moteurs à explosion et aux mécanismes et équipements électriques. La cendre contaminait les circuits d'huile, obturait les filtres à air et rayait les surfaces de glissement. Les cendres fines provoquaient des court-circuits dans les transformateurs électriques qui à leur tour provoquaient des pannes d'électricité.

L'enlèvement et le stockage des cendres ont constitué une tâche monumentale pour certaines communes à l'est de Washington. L'État et les agences fédérales ont estimé que 1,8 million de mètres cubes de cendres - équivalentes à environ 900 000 tonnes - furent retirées des autoroutes et des aéroports dans l'État de Washington. Le ramassage des cendres coûta 2,2 millions de dollars et prit 10 semaines à Yakima. La nécessité de ramasser rapidement les cendres des routes et des ouvrages publics dicta le choix des sites d'entreposage. Certaines villes utilisèrent de vieilles carrières ou des décharges existantes ; d'autres créèrent des sites de stockage. Afin d'empêcher la dispersion des cendres par le vent, la surface de certains sites d'entreposage fut recouverte d'humus et réensemencée avec de l'herbe.

Le coût

Une des deux cents maisons détruites par l’éruption.

Les premières estimations du coût de l'éruption se situaient entre 2 et 3 milliards de dollars. Plus tard, l'International Trade Commission détermina à la demande du Congrès qu'elle avait coûté 1,1 milliard. Une enveloppe supplémentaire pour catastrophe naturelle de 951 millions de dollars fut votée par le Congrès : la majeure partie de cette somme alla à la Small Business Administration, au U.S. Army Corps of Engineers, et à la Federal Emergency Management Agency.

L'éruption eut également des conséquences indirectes profondes. Le taux de chômage dans la région du mont Saint Helens fut multiplié par dix dans les semaines qui suivirent l'éruption. Il retomba pratiquement à son taux antérieur après le début des opérations de nettoyage des cendres et de coupe des arbres. Seul un faible pourcentage de résidents quitta la région en raison de la perte de leur emploi suite à l'éruption. Quelques mois après le 18 mai, certains résidents souffrirent de stress et de problèmes émotionnels, bien qu'ils n'eussent pas connu de tels problèmes sur le moment. Les comtés de la région demandèrent des fonds supplémentaires pour des programmes de traitement des problèmes psychologiques.

La réaction initiale du public à l'éruption du 18 mai eut un effet dévastateur sur l'industrie touristique de l'État de Washington, très importante dans cette région. Non seulement, le tourisme chuta dans la Mount St. Helens-Gifford Pinchot National Forest, mais les conventions, réunions et événement sociaux furent également annulés ou déplacés dans d'autres villes ou stations de l'État de Washington ou de l'Oregon. Cet impact sur le tourisme fut toutefois temporaire. Le mont Saint Helens a regagné son attrait touristique, peut-être en raison de son réveil. Le National Forest Service et l'État de Washington ouvrirent des centres d'accueil pour les visiteurs et permirent à ceux-ci de voir les dégâts causés par le volcan.

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