Éruption de la montagne Pelée en 1902 - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Suites

Affiche pour une représentation de bienfaisance au profit des sinistrés.

La montagne Pelée continua son éruption jusqu'au 4 juillet 1905.

Le 20 mai, une éruption semblable à la première par le type et la force eut lieu. Lors d'une puissante explosion le 30 août 1902, une nuée ardente s'écoula plus à l'est que celles du 8 et du 20 mai. Bien que moins puissante que les deux premières, elle tua au moins 800 personnes au Morne-Rouge, 250 à L'Ajoupa-Bouillon, 25 à Basse-Pointe et 10 à Morne Capot. C'est la dernière éruption mortelle jusqu'à nos jours.

Les conséquences sur la vie sociale, politique et économique de la Martinique furent considérables. C'est Fort-de-France qui allait remplacer Saint-Pierre comme ville principale de la Martinique. De nombreux enfants se retrouvèrent orphelins, d'où la création de l'orphelinat de l'Espérance à Fort-de-France. Enfin, une partie de la population sinistrée fut relogée dans d'autres communes de Martinique, sur la côte nord-atlantique et dans le sud de l'île. D'autres partirent vers la Guadeloupe, Sainte-Lucie, la Guyane, le Panama et le Venezuela.

L'étude des causes de ce désastre marque le début de la volcanologie moderne avec la définition et l'analyse du risque volcanique le plus mortel : les écoulements pyroclastiques ou nuées ardentes. L'éruption a aussi donné son nom au type d'éruption péléen. Parmi ceux qui ont étudié la montagne Pelée, il y a Angelo Heilprin et Alfred Lacroix. Lacroix est le premier à avoir décrit précisément une nuée ardente.

Les destructions causées par l'éruption de 1902 sont rapidement publiées grâce aux moyens modernes de communication. Elles attirèrent l'attention du public et des gouvernements sur les risques et les dangers d'un volcanisme actif.

L'éruption principale

L'éruption prise en photo.
La ville en ruine après l'éruption

Le matin du jeudi 8 mai, jour de l'Ascension, les habitants observent des incandescences au sommet du volcan. L'opérateur du télégraphe de nuit transmet le rapport sur l'activité du volcan à un opérateur de Fort-de-France, sans déclarer de nouveaux développements ; son dernier mot est « Allez », rendant la ligne à l'opérateur de distance. Il est 7 h 52 ; la ligne est coupée la seconde suivante. Un bateau de réparation de câble voit directement la destruction de la ville ; un dense nuage noir s'est réparti horizontalement au-dessus du volcan. Un second nuage noir forme un panache monstrueux en forme de champignon visible à 100 km à la ronde. La vitesse initiale des deux nuages a été calculée plus tard à 670 km/h.

Une nuée ardente, composée de poussières, de vapeurs et de gaz volcaniques surchauffés avec des températures de l'ordre de 1 000 °C, dévale les pentes du volcan à une vitesse considérable, noire et lourde d'aspect, mais rouge et brûlante à l'intérieur. Elle atteint la ville en une minute, enflammant tout combustible et couvrant la ville entière.

Des précipitations surviennent alors, entraînant des torrents de boue qui achèvent la destruction de la ville. Pendant de nombreuses heures, toute communication est coupée aussi bien par terre que par mer. Personne ne sait ce qui s'est passé, ni qui a autorité sur l'île, le gouverneur étant lui aussi dans la ville. Quelques rescapés sont tirés de la mer ; le plus souvent des marins, tous affreusement brûlés, qui ont été emportés par le souffle dans la mer et se sont accrochés à quelque débris flottant.

Un premier navire de guerre arrive à 12 h 30, mais la chaleur l'empêche de s'approcher avant 15 h. La ville brûle durant plusieurs jours.

La nuée ardente a dévasté une superficie de 16 km2 et le reste de la ville est la proie des flammes.

Il y eut très peu de survivants parmi les 26 000 habitants de la ville, auxquels s'étaient rajoutés les réfugiés des explosions mineures et des torrents précédant les nuées ardentes : Louis-Auguste Cyparis, un prisonnier sauvé par l'épaisseur des murs de son cachot, et Léon Compère-Léandre, un cordonnier qui vivait à la périphérie de la ville. D'autres sources citent Havivra Da Ifrile, une petite fille. Une domestique survécut à la nuée ardente mais périt de ses brûlures ; la seule chose dont elle se souvenait était la brusque montée de chaleur. Elle mourut très peu de temps après qu'on l'eut découverte. Sont aussi considérés comme victimes les passagers et les équipages de bateaux accostés dans le port.

Peu avant l'éruption, le Belem, arrivé du Havre, dut son salut au fait que son emplacement habituel était occupé par le voilier Tamaya (capitaine Mahéo) de l’armement Rozier de Nantes. Ce petit incident va sauver le Belem, qui est resté au large en dépit des protestations de son capitaine Julien-Marie Chauvelon. Le Belem subit néanmoins une pluie de scories, de cailloux et de cendres et quelques dégâts sur le gréement et la mâture, mais put reprendre la mer quelques semaines plus tard.

Page générée en 0.106 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise