Les éphémères font partie des insectes qui ont fortement régressé depuis une cinquantaine d'années, probablement suite à la dégradation de la qualité de l'eau et à la pollution générale de l'environnement par les pesticides. Jusqu'au milieu du XXe siècle, ils étaient partout présents en essaims de millions d'individus à proximité des eaux douces, obligeant parfois à couper quelques jours les routes longeant les cours d'eau, par exemple la haute Seine, l'accumulation des corps provoquant des accidents de la route.
Par contre, au Québec, dans la période du mois de mai à juillet, on en dénombre plusieurs milliards près des cours d'eau. Ils sont si nombreux, qu'ils nuisent à la visibilité routière et ensevelissent le sol lorsqu'ils meurent. Ils vont même jusqu'à obstruer les unités de condensation et de climatisation sur les toits des immeubles à proximité, réduisant leur rendement et en obligeant un nettoyage.
Un petit ver parasite, le nématode Gasteromermis, pousse les éphémères mâles qu'il infecte à adopter un comportement de femelle, ce qui les conduit à simuler la ponte dans les lits des rivières. C'est l'occasion pour le nématode de quitter son hôte pour poursuivre son cycle de vie. Si l'éphémère mâle n'avait pas été transformé, il ne serait jamais retourné dans l'eau et le ver n'aurait pu survivre. Une découverte de l'entomologiste Sarah Vance, de l'université Cornell aux États-Unis.