Envenimation - Définition

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Premiers secours

Les recommandations concernant les premiers soins en cas de morsure de serpent changent, en partie parce que les différents serpents ont différents types de venin.

Certains ont peu d'effet local, d'autres des effets systémiques représentant un danger vital. Dans ce dernier cas, contenir le venin dans la région de la morsure (par exemple, par immobilisation par une pression, par l'utilisation d'un point de compression, etc.) est fortement souhaitable. D'autres venins créent des dommages localisés aux tissus autour du secteur mordu, et l'immobilisation peut augmenter la sévérité des dommages dans ce secteur, bien qu'elle réduise également la surface totale affectée. Ces différents points restent sujets à polémique. Puisque les serpents changent d'un pays à l'autre, les méthodes de premiers soins changent également ; les méthodes de traitement adaptées aux morsures de serpents à sonnette aux États-Unis pourraient être mortelles si appliquées à une morsure de serpent-tigre en Australie.

Ce qu'il faut faire

  1. Immobiliser la victime, la mettre à l'aise, la rassurer. La position assise ou allongée semblent les meilleures.
  2. Protéger le patient (et d'autres, y compris vous-même) contre d'autres morsures. Tandis que l'identification des espèces est souhaitable, ne pas risquer d'autres morsures ou ne pas retarder le traitement médical approprié en essayant de capturer ou tuer le serpent. Si le serpent ne s'est pas déjà sauvé, il serait souhaitable de déplacer le patient, sans qu'il bouge par ses propres moyens, hors du secteur où se trouve le serpent.
  3. Calmer le patient et demander de l'aide, par exemple à l'aide du téléphone cellulaire ou satellite afin d'obtenir le transport, dans les plus brefs délais, du patient vers l'hôpital le plus proche, hôpital où l'antivenin pour les serpents communs au secteur sera souvent disponible.
  4. Veiller à garder le membre mordu dans une position fonctionnelle et au-dessous du niveau du cœur de la victime afin de réduire le flux de sang retournant au cœur et à d'autres organes du corps.
  5. Enlever tous les vêtements ou objets qui peuvent resserrer le membre mordu s'il gonfle (bracelet, montre, chaussure, etc.)
  6. Garder toujours le patient autant que possible immobile, à moitié allongé, la tête et le haut du corps (en particulier le cœur) au-dessus du reste du corps (le dos et la tête calés vers le haut, avec des vêtements, un sac à dos, des coussins).
  7. Nettoyer la plaie à l'eau ou au savon. Ne pas utiliser d'alcool, ni de désinfectant coloré.
  8. Les secouristes australiens recommandent de bander le membre atteint (souvent un bras ou une jambe) avec une bande élastique en partant de l'extrémité à la base du membre. Ce bandage ne doit jamais bloquer la circulation sanguine, mais uniquement la circulation lymphatique qui est très souvent le seul réseau atteint par la morsure (la morsure d'une veine ou d'une artère est très rare). Dans ce cas, il est impératif de ne pas retirer le bandage tant que la victime n'est pas prise en charge par une équipe médicale. Selon le docteur Xavier Maniguet, en plus d'une immobilisation totale du patient, pour éviter la diffusion du sang (voire diminuer l'effet toxique du venin), le corps de la victime peut être semi-immergé dans l'eau fraiche d'une rivière en attendant les secours.

Ce qu'il ne faut pas faire

  1. Ne pas inciser l'emplacement mordu. Beaucoup d'organismes, y compris l' Association médicale américaine et la Croix-rouge américaine, recommandent de laver la morsure avec de l'eau et du savon. Cependant, ne pas essayer de nettoyer le secteur avec un produit chimique, quel qu'en soit le type.
  2. Ne pas donner au patient quelque chose à manger ou boire. C'est particulièrement important avec l'alcool, un vaso-dilatateur connu qui accélère l'absorption du venin. Il a été prouvé que l'alcool fixe le venin sur le système nerveux, rendant les neurotoxines beaucoup plus efficaces. Ne pas administrer des stimulants ou des antalgiques à la victime, à moins que cela ne soit prescrit par un médecin. On pourra éventuellement proposer de l'eau au patient, si ce dernier ne présente pas de troubles neurologiques qui pourraient le faire avaler de travers et compliquer une détresse respiratoire.
  3. Comme les protéines des toxines de venins sont en général détruites par la chaleur, certains préconisent, immédiatement après la morsure (dans les secondes qui suivent), l'application d'une chaleur soudaine et intense sur la morsure, obtenue par exemple par une décharge électrique créée, sur le lieu de la morsure, par l'application de deux câbles reliés aux pôles d'une batterie de voiture, par une cigarette, un fer rouge, etc. Ces pratiques ne présentent aucun intérêt médical et, en dehors du possible réconfort qu'elles pourront apporter à la victime stressée persuadée que ces pratiques aussi inutiles qu'héroïques représentent son seul salut, n'auront pour conséquences que des complications locales dues aux infections qui vont en résulter.
  4. L'administration de sérum anti-venimeux en dehors d'une structure de soin suffisante prête à polémique. En effet, 50 % des morsures de serpents venimeux sont « blanches », c'est-à-dire sans inoculation de venin. Malgré les progrès tant en termes de spectre d'espèces concernées par le même sérum qu'en termes de purification du sérum qui tend à réduire les risques de réaction, la meilleure voie d'administration d'un sérum est l'intraveineuse lente (ou perfusion), opération difficilement praticable en situation de survie. Dans tous les cas, il est indispensable de consulter un médecin habitué à ce genre de traitement (centre anti-poison, médecin local spécialisé) avant d'envisager d'en emporter avec soi.
  5. L'aspi-venin et autres pompes à venin sont d'une inefficacité technique notoire. Cependant, leurs effets secondaires sont moins dévastateurs que ceux décrits plus haut, liés à la chaleur ou au débridage de la plaie. Cet appareil peut être utilisé pour rassurer et calmer la victime.
  6. Les pierres à serpents, préparations parapharmaceutiques en tous genres et autres grigris sont à oublier, leur utilisation pouvant parfois entraîner des complications.
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