Engrais - Définition

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Application

Généralement, les engrais sont incorporés au sol, mais ils peuvent aussi être apportés par l'eau d'irrigation. Cette dernière technique est employée aussi bien pour les cultures en sol, traditionnelles, que hors sol, sur un substrat plus ou moins inerte, tel que terreau, tourbe, laine de roche, perlite, vermiculite, etc. Une autre technique particulière, la culture hydroponique, permet de nourrir les plantes avec ou sans substrat. Les racines se développent dans une solution nutritive, eau plus engrais, qui circule à leur contact. La composition et la concentration de la solution nutritive doivent être constamment réajustées.

Dans certains cas, une partie de la fertilisation peut être réalisée par voie foliaire, par pulvérisation. En effet, les feuilles sont capables d'absorber des engrais, s'ils sont solubles, et si la surface de la feuille reste humide assez longtemps. Cette absorption reste toutefois limitée en quantité. Ce sont donc plutôt les oligo-éléments qui peuvent être ainsi apportés, compte tenu des faibles quantités nécessaires aux plantes.

Sur des sols acides, on peut procéder au chaulage pour augmenter le pH. Cette mesure augmente l'efficacité des engrais en favorisant l'assimilation par les plantes des éléments nutritifs présents dans le sol.

Les engrais doivent être utilisés avec précaution. Il est généralement suggéré

  • d'éviter les excès, car au-delà de certains seuils les apports supplémentaires, non seulement n'ont plus aucun intérêt économique, mais de plus, risquent d'être toxiques pour les plantes, particulièrement en oligo-éléments, et de nuire à l'environnement;
  • de maîtriser leurs effets sur l'acidité du sol;
  • de tenir compte des interactions possibles entre les éléments chimiques;
  • de tenir compte des limites imposées par les autres facteurs de production.

Consommation mondiale

Entre 1972 et 1992, l'utilisation mondiale d'engrais est passée de 73,8 à 132,7 millions de tonnes. Au Canada, l'utilisation des engrais est passée de près d'un million de tonnes en 1960 à environ quatre millions de tonnes en 1985, tandis que le pourcentage des terres ayant reçu des engrais est passé de 16% en 1970 à 50% en 1985.

La consommation mondiale d'éléments fertilisants s'est élevée à 179,4 millions de tonnes en 2007 : 61,6% d'azote, 23,1% de phosphates, et 15,3% de potasses. En 2007, les principaux pays consommateurs sont les suivants (en millions de tonnes de nutriments):

Consommation des engrais
Pays Millions de tonnes
Chine 46,6
États-Unis 29,2
Inde 22,6
Brésil 11,3
Canada 4,7
France 3,8
Indonésie 3,7
Pakistan 3,6
Viet Nam 2,7
Pologne 2,7
Allemagne 2,3
Turquie 2,2
Espagne 2,0
Australie 1,8
Argentine 1,8
Thaïlande 1,8
Russie 1,7
Mexique 1,6
Égypte 1,6

Effets sur l'environnement et la santé

Voir aussi : Impacts environnementaux des phosphates, Pollution de l'eau par les nitrates

L'utilisation des engrais entraîne deux types de conséquences qui peuvent comporter des risques sanitaires (atteinte à la santé de l'homme) ou des risques environnementaux (dégâts sur les écosystèmes).

Le risque sanitaire le plus connu est celui relatif à la consommation d'eau riche en nitrate, résultant de la fertilisation azotée, par le nourrisson.

Le risque environnemental le plus cité est celui de la pollution de l'eau potable ou de l'eutrophisation des eaux, lorsque les engrais, organiques ou minéraux, répandus en trop grande quantité par rapport aux besoins des plantes et à la capacité de rétention des sols, qui dépend notamment de sa texture, sont entraînés vers la nappe phréatique par infiltration, ou vers les cours d'eau par ruissellement.

Un risque environnemental moins cité, et pourtant très important lui aussi, est la contribution au réchauffement climatique, dûe aux fortes émissions, après épandage, d'oxydes d'azote, notamment le protoxyde d'azote (N2O), qui est un puissant gaz à effet de serre, à fort potentiel de réchauffement global et à durée de résidence élevée (de l'odre de 100 ans).

Plus généralement, les conséquences de l'utilisation des engrais, qui peuvent comporter des risques et qui sont soumises à la critique, sont les suivantes :

  • effets sur la qualité des sols, leur fertilité, leur structure, l'humus et l'activité biologique ;
  • effets sur l'érosion ;
  • effets liés au cycle de l'azote et à la toxicité des nitrates dans l'eau potable ;
  • effets liés à la dégradation des engrais inutilisés, qui émettent des gaz à effet de serre, oxydes d’azote (protoxyde d'azote N2O et N2O4), dans l’atmosphère ;
  • effets liés au cycle du phosphore ;
  • effets liés aux autres éléments nutritifs : potassium, soufre, magnésium, calcium, oligo-éléments ;
  • effets liés à la présence de métaux lourds : cadmium, arsenic, fluor, ou d'éléments radioactifs, significativement présents dans les phosphates, et dans les lisiers de porc par les métaux lourds ;
  • effets sur les parasites des cultures ;
  • eutrophisation des eaux douces et marines ;
  • effets sur la qualité des produits ;
  • pollution émise par l'industrie de production des engrais ;
  • utilisation d'énergie non renouvelable ;
  • épuisement des ressources minérales ;
  • effets indirects sur l'environnement, par la mécanisation pour l'agriculture intensive, et les épandages.
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