English Electric Canberra - Définition

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Introduction

Pix.gif English Electric Canberra B.6 Silhouette d'un avion militaire
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Constructeur Royaume-Uni English Electric
Rôle Bombardier
Premier vol 13 mai 1949
Mise en service 1951
Date de retrait 15 septembre 2006
Nombre construit Environ 1 430
Équipage
3
Motorisation
Moteur Rolls-Royce Avon R.A.7 Mk.109
Nombre 2
Type Turboréacteurs
Poussée unitaire 36 kN
Dimensions
Envergure 19,51 m
Longueur 19,96 m
Hauteur 4,77 m
Surface alaire 89 m²
Masses
À vide 9 820 kg
Avec armement 21 000 kg
Maximale 25 000 kg
Performances
Vitesse maximale 933 km/h (Mach 0,88)
Plafond 15 000 m
Vitesse ascensionnelle 1 020 m/min
Rayon d'action 1 300 km
Armement
Interne 900 kg de charge (bombes, réservoirs, etc.)
Externe 2 700 kg de bombes ou un pack contenant 4 canons de 20 mm

Le English Electric Canberra est le premier bombardier à réaction conçu par le Royaume-Uni, juste après la Seconde Guerre mondiale. Dérivé en versions de reconnaissance ou d'appui feu, il a été construit à plus de 1400 exemplaires de 27 versions différentes, utilisés par une quinzaine de pays. L'Australie et les États-Unis l'ont produit sous licence. Aux États-Unis, l'avion était dénommé Martin B-57 Canberra et des versions spécifiques ont été développées par ce pays.

Le Canberra aura connu une carrière d'une durée rare pour un avion militaire : alors que les premiers exemplaires ont été mis en service en 1951, cet avion était encore à l'inventaire de plusieurs armées de l'air au début du XXIe siècle, bien qu'en nombre limité. Le Royaume-Uni et l'Inde l'ont utilisé respectivement jusqu'en 2006 et 2007.

Conception

English Electric Canberra

En 1944, le ministère de l'Air du Royaume-Uni émet une demande pour un bombardier à haute vitesse et haute altitude, non armé et propulsé par un moteur à réaction. La compagnie English Electric débauche un ingénieur de chez Westland et lui confie une équipe chargée de concevoir un tel appareil. Après avoir envisagé un monoréacteur, les ingénieurs finissent par arriver à la formule du Canberra, avec ses deux réacteurs placés dans les ailes à la façon du Gloster Meteor, ce qui libère le fuselage pour la soute à bombes et le carburant. La formule du bi-réacteur est également un avantage à une époque où ce type de moteur est encore peu puissant et d'une fiabilité moyenne.

Le premier des quatre prototypes fait son vol inaugural le 13 mai 1949, alors qu'une centaine d'avions de série ont déjà été commandés. Le système de visée par radar prévu n'étant pas prêt, le Canberra reçoit un nez vitré accueillant un troisième membre d'équipage, chargé de la visée avec des systèmes visuels classiques. Désignée Canberra B.2, cette première version est mise en service en 1951. Elle est rapidement suivie d'une version PR.3 de reconnaissance (premier vol 19 mars 1951) et d'une version T.4 d'entraînement (premier vol 12 juin 1952).

Canberra PR.9 montrant la verrière adoptée à partir de la version B(I).8

L'arrivée de réacteurs Avon plus puissant permet de réaliser les versions B.6 et PR.7, équivalentes aux B.2 et T.4 à part leur motorisation. L'adaptation du Canberra à des missions d'attaque au sol est cependant en cours avec l'installation d'un pack contenant 4 canons de 20 mm dans la soute ventrale et la possibilité d'emporter des bombes sous les ailes. Si un dérivé du B.6 est réalisé avec ces modifications, la première véritable version de ce type est le B(I).8 qui fait son premier vol le 23 juillet 1954. C'est un avion biplace, avec un membre d'équipage chargé de la visée à l'avant et un pilote sous une nouvelle verrière offrant une meilleure visibilité. Le B(I).8 est également la première version capable d'emporter une bombe atomique.

Premier avion de ce type et doté de bonnes performances, le Canberra n'eut aucun mal à décrocher des contrats à l'export. De plus, sa conception modulaire facilitait le développement de versions spécifiques. Au total, 27 versions différentes du Canberra ont été développées, que ce soit pour la Royal Air Force ou pour la quinzaine de pays qui s'en portèrent acquéreurs.

En 1950, l'Australie signa une commande pour 48 Canberra, qui devaient être construits sous licence localement par la Government Aircraft Factory. Le premier d'entre eux fit son vol inaugural en mai 1953 et la production se poursuivi jusqu'en septembre 1958. Désignés Canberra Mk 20, les avions australiens n'avaient que 2 membres d'équipage, emportaient plus de carburant, leurs réacteurs étaient plus puissants et leur avionique modifiée.

Un gros acheteur du Canberra fut l'Inde, qui commanda 108 exemplaires de 6 versions différentes à la fin des années 1950 et racheta d'occasion une dizaine de Canberra à la Nouvelle-Zélande en 1970.

Martin B-57 Canberra

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis avaient mis la priorité sur le développement de nouveaux bombardiers stratégiques. Lorsque la Guerre de Corée éclata en juin 1950, ils se rendirent rapidement compte que leurs bombardiers moyens étaient dépassés et devaient être remplacés de toute urgence. Une commission fut donc charger de trouver une solution, y compris en étudiant des avions produits à l'étranger, et fini par retenir deux projets en décembre 1950 : le Martin X-51 américain et le Canberra anglais, tous les deux à l'état de prototypes.

Le premier Martin B-57A
Avant d'un B-57C montrant le nouveau poste de pilotage adopté à partir de la version B-57B
Avant d'un RB-57F montrant les nouvelles nacelles des réacteurs principaux, ainsi que les deux réacteurs d'appoint
Un B-57G au Vietnam

Comme le Royaume-Uni n'avait pas une capacité de production suffisante, il était prévu que le Canberra soit fabriqué sous licence aux États-Unis. Le contrat devait alors être attribué à la firme Martin, en compensation de l'abandon du X-51 qui semblait inférieur. Un Canberra B.2 arriva aux États-Unis le 21 février 1951 pour participer à des essais comparatifs, et sa supériorité était tellement évidente qu'il fut annoncé vainqueur le 2 mars.

Le premier Canberra fabriqué aux États-Unis sortit d'usine le 20 juillet 1953. Il était basé sur le Canberra B.2, équipé de réacteurs Armstrong-Siddeley Saphire également construits sous licence et offrant 10% de puissance supplémentaire, d'une soute à bombes rotative, et avait reçu quelques autres modifications mineures. Il s'agissait d'une version de pré-série désignée Martin B-57A Canberra, qui ne fut construite qu'à 8 exemplaires.

Le développement d'une version de reconnaissance fut lancé dès octobre 1951. Désignée RB-57A, elle accueillait plusieurs caméras dans la soute à bombe. Le premier des 67 exemplaires fit son premier vol en octobre 1953 et un premier escadron fut déclaré opérationnel sur cet avion en juillet 1954. La première version destinée au bombardement à être produite en série fut le B-57B, dont le prototype fit son premier vol le 18 juin 1954. Cette version était sérieusement modifiée par rapport au B-57A, avec entre autres un poste de pilotage entièrement refait (pilote et navigateur/bombardier installés en tandem sous une grande verrière), une avionique améliorée (viseur radar, calculateur de bombardement et détecteur d'alerte radar), une nouvelle soute à bombe, des pylônes d'emport sous les ailes, ainsi que 8 mitrailleuses de 12,7 mm (qui seront par la suite remplacées par 4 canons de 20mm).

La version B-57C (premier vol le 30 décembre 1954) était destinée à l'entraînement et disposait de doubles commandes. Elle fut suivie du RB-57D destiné à la reconnaissance à haute altitude (premier vol le 3 décembre 1955) : pour ce faire, l'avion avait reçu une nouvelle aile, des réacteurs Pratt & Whitney J57 plus puissants, et n'emportait plus de carburant dans le fuselage. Une version B-57E destinée au remorquage de cibles pour l'entraînement au tir fit son premier vol le 16 mai 1956 et fut construite à 68 exemplaires. Quelques années plus tard, ces avions furent convertis en EB-57E de guerre électronique, à l'exception d'une douzaine modifiés en B-57B pour compenser les pertes de la guerre du Vietnam.

Au début des années 1960, le constructeur General Dynamics fut chargé de réaliser une nouvelle version de reconnaissance à haute altitude, par conversion de quelques B-57A, B et D. Désignée RF-57F, la nouvelle version avait une aile entièrement nouvelle de surface plus importante, une dérive agrandie, des réacteurs à double-flux Pratt & Whitney TF33 deux fois plus puissants, deux réacteurs d'appoint Pratt & Whitney J60 sous les ailes (utilisés uniquement à haute altitude), et de nouveaux équipements de reconnaissance. Le premier RF-57F fit son vol inaugural le 23 juin 1963 et le dernier des 21 exemplaires fut livré en mars 1967.

La dernière version du Martin B-57 fut le B-57G destiné à l'attaque nocturne (premier vol en juillet 1969) et réalisé par modification de 16 B-57B qui reçurent une caméra à bas niveau de lumière, un FLIR et un système d'illumination laser. Par contre les canons de 20mm furent supprimés pour compenser l'augmentation de poids.

Les États-Unis rencontrèrent de nombreux difficultés avec leurs B-57 : problèmes de réacteurs, avionique partiellement défectueuse, accidents dus à une commande de vol mal réglée, sans parler de faiblesses structurelles au niveau des ailes sur les RB-57D et RB-57F. En conséquence, les premières versions RB-57A et B-57B furent transférées vers des unités de réserve dès la fin des années 1950, et l'avion aurait probablement eu une carrière très courte sans le déclenchement de la guerre du Vietnam.

En 1959, 24 B-57B et 2 B-57C américains furent revendus d'occasion au Pakistan avec un système de bombardement dégradé. Celui-ci fut cependant mis à jour en 1963 pour retrouver ses capacités initiales. Deux RF-57F furent fournis au milieu des années 1960. Le Pakistan retira ses B-57 du service en 1985. De son côté, Taïwan reçu deux RB-57A qui furent remplacés par des RB-57D en 1959. Enfin, un programme visant à équiper le Sud-Vietnam de B-57 fut initié en 1965, mais finalement abandonné en 1967.

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