En terre étrangère (roman) - Définition

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Introduction

En terre étrangère
Auteur Robert A. Heinlein
Genre Science-fiction
Version originale
Titre original Stranger in a Strange Land
Éditeur original G. P. Putnam's Sons
Langue originale Anglais
Pays d'origine États-Unis États-Unis
Date de parution originale 1961
ISBN original 0-399-10772-X
Version française
Traducteur Frank Straschitz
Éditeur Robert Laffont
Collection Ailleurs et Demain
Date de parution 1970
Nombre de pages 504
ISBN 10 2-221-09103-5

En terre étrangère (titre original : Stranger in a Strange Land) est un roman de science-fiction, écrit en 1961 par Robert A. Heinlein (États-Unis).

Par les thèmes qu’elle aborde (l'importance de l'amour physique et la valorisation du désir sans tabous, le refus de toute violence, la critique de l'État, du rôle de la presse et de la religion), cette œuvre a exercé une influence majeure sur la pensée de la contre-culture des années 1970 aux États-Unis.

Argument

Lors de la première mission spatiale humaine vers Mars, le vaisseau spatial Envoy emporte à son bord huit scientifiques, hommes et femmes. Il ne pourront jamais rentrer sur Terre. Quelques dizaines d’années plus tard, la Terre envoie sur Mars le navire fédéral Champion avec un équipage de quarante-et-un hommes. C’est le Champion qui ramène sur Terre Valentin Michaël Smith, le dernier survivant de la mission Envoy qui a été élevé pendant plusieurs années par les Martiens. L’arrivée de « L’Homme de Mars » sur Terre fait sensation.

Résumé

Chronologie des événements

Lors de la première mission spatiale humaine vers Mars, le vaisseau Envoy emporte à son bord huit scientifiques, hommes et femmes, qui ne rentreront jamais sur Terre. Quelques dizaines d’années plus tard, la Terre envoie sur Mars le navire fédéral Champion avec un équipage de quarante-et-un hommes. C’est le Champion qui ramène sur Terre Valentin Michaël Smith, le dernier survivant de la mission Envoy qui a été élevé pendant des années par les Martiens. Très faible, souffrant physiquement de la gravité terrestre, il est immédiatement transféré sous bonne garde dans une chambre d’hôpital. Pendant que le Haut Conseil de la Fédération statue sur son cas, la presse tente l’impossible pour entrer en contact avec l’« Homme de Mars » et s’assurer l’exclusivité de ses interviews.

Ben Caxton, journaliste au Post, contacte l’infirmière Gillian Boardman. Il lui explique que Mike, l’Homme de Mars, est l’héritier d’une immense fortune, de parts importantes des Lunar Enterprises de son père et, surtout, qu’il pourrait même être considéré comme l’unique propriétaire légal de la planète Mars. Ben Caxton, persuadé que le gouvernement tente d’extorquer les biens de Mike, réussit à convaincre Gillian Boardman de l’aider. L’infirmière place alors un magnétophone dans une chambre attenante à celle de l’Homme de Mars et Ben Caxton utilise les bandes ainsi enregistrées pour rédiger des articles corrosifs sur les manœuvres frauduleuses et sans scrupules du gouvernement.

Lorsque Gillian Boardman constate que l’Homme de Mars présenté par le secrétaire général Joseph Edgerton Douglas à la télévision est un imposteur, elle contacte Ben Caxton. Le journaliste décide d’en avoir le cœur net et se rend à l’hôpital accompagné de son avocat et d’un « juste témoin » à l’objectivité irréprochable. Peu après leur visite, l’Homme de Mars est prétendument transféré dans un autre hôpital et Ben Caxton est enlevé par les services spéciaux de de police. Inquiète de l’absence prolongée du journaliste, Gill Boardman décide de faire sortir Mike de l’hôpital sous un déguisement de femme. Lorsque la police les retrouve au domicile du journaliste où ils s’étaient réfugiés, Mike révèle son étrange pouvoir : il peut faire disparaître des personnes ou des objets par la seule force de sa volonté. Après la disparition de Gilbert Berquist, l’agent du secrétaire général, et des agents de police qui l’accompagnaient, les deux fugitifs partent finalement en Pennsylvanie chez Jubal E. Harshaw, un ami de confiance du journaliste Ben Caxton.

Jubal E. Harshaw décide d’aider les deux fugitifs. Le vieil avocat et médecin acariâtre s’occupe de l’éducation humaine de l’Homme de Mars. Grâce à lui, Mike apprend à lire et dévore bientôt l’Encyclopedia britannica. Pendant ce temps, Gillian Boardman s’entretient avec Harshaw des moyens de retrouver Ben Caxton qui a disparu. Tandis que Mike aborde la lecture de William Shakespeare ou de Casanova et découvre les joies humaines du baiser, les forces de police atterrissent dans le jardin de la propriété de Jubal E. Harshaw pour arrêter Mike et Gillian. Caché au fond de la piscine, Mike fait disparaître les forces de police, corps et âmes.

Lors d’une réunion au sommet avec les politiciens les plus importants de la planète, Jubal E. Harshaw réussit à présenter Mike comme l’ambassadeur officiel de Mars et à protéger les droits de Mike par contrat, faisant du secrétaire général Douglas son administrateur attitré. En échange, le secrétaire général fait libérer le journaliste Ben Caxton. Jubal emmène ensuite l’homme de Mars à l’Église fostériste qui l’a invité à assister à l’une de ses cérémonies à grand spectacle.

Après un entretien privé avec l’évêque Digby qu’il fait finalement disparaître, Mike rentre chez Jubal E. Harshaw, réfléchit aux concepts de Dieu et de religion et découvre l’amour physique avec Gillian. Les deux amants quittent ensuite la Pennsylvanie. Ils s’intègrent pendant un temps à une troupe de forains et gagnent leur vie avec des tours de magie grâce aux dons psychiques de Mike. Leur lien télépathique se renforce et leur expérience sexuelle s’enrichit encore avec la rencontre de Patricia Paiwonski. Ils quittent ensuite le milieu forain et se fondent dans la masse des joueurs de Las Vegas où Mike utilise ses pouvoirs kinesthésiques pour gagner au jeu tout en étudiant les motivations des clients des casinos. Après Las Vegas, Jill et Mike se dirigent vers Palo Alto, puis vers San Francisco. Enfermé dans une bibliothèque, Mike y dévore les livres des grandes religions terriennes : le Talmud, le Livre des morts tibétain, etc. C’est lorsqu’il accompagne Jill dans un zoo, en voyant se battre des singes, que Mike comprend enfin le rôle social du rire et son lien intime avec la souffrance humaine. Il décide alors d’ôter la douleur du monde en créant sa propre église : l’« Église de Tous les Mondes », explicitement œcuménique et universelle.

Avec le succès grandissant de son Église qui autorise et encourage tous les plaisirs de la chair, Mike se fait également de nombreux ennemis, parmi lesquels l’évêque Short de l'Église fostériste - qui le traite publiquement d'Antéchrist - et la mafia new-yorkaise qui n'apprécie pas qu'il gagne à tous les coups dans ses tripots et casinos clandestins. Mike se fait dès lors régulièrement arrêter par la police pour incitation à la débauche ou sous le coup de plaintes individuelles. Lorsque le grand Temple de l’Église de Tous les Mondes brûle dans un incendie à l’origine douteuse, Jubal E. Harshaw qui n’avait plus de nouvelles de l’Homme de Mars décide de se rendre à New York pour y rejoindre Mike. Après avoir redécouvert les joies de sa jeunesse et les plaisirs de l’amour physique malgré son grand âge, Jubal E. Harshaw abandonne sa posture néo-pessimiste pour se convertir lui aussi à l’Église de Tous les Mondes.

Lorsqu’une foule déchaînée s’amasse au pied de l’immeuble où résident les responsables de l’Église de Tous les Mondes pour protester contre le message obscène que diffuse selon eux l’Église de l’Homme de Mars, Mike décide d’affronter son destin et descend affronter la foule et les médias qui lui sont devenus hostiles. Mike, insulté et conspué par la foule, meurt en martyr sous les coups d’opposants acharnés, mais sans jamais cesser de répéter « Oh mes frères, je vous aime tant. »

Valentin Michaël Smith

Les noms des personnages suggèrent différents niveaux de lecture de l’œuvre. Ainsi, celui du protagoniste, Valentin Michaël Smith, résume l’argument du roman (le paradoxe d’un "Martien nommé Smith"), tout en fournissant un indice sur les bases théoriques sur lesquelles repose la satire (la théologie gnostique de Valentin d'Alexandrie et la Sémantique générale d’Alfred Korzybski, qui désigne les sujets de ses expériences de pensée "Smith_1", "Smith_2", etc.)

Valentin Michaël Smith a été élevé par les Martiens. La seule force de sa volonté et de son psychisme lui permet de modeler son corps, d’utiliser la télékinésie et de faire disparaître à son gré les personnes ou les objets qu’il juge « mauvais ».

Mike ne supporte pas les émotions fortes, n’ayant pas appris à les vivre comme les humains. Il se retire alors dans une sorte de paralysie corporelle, éloignant son esprit de la réalité afin de se protéger de ses émotions.

Mike n’a pas peur de la mort, s’en réjouit au contraire, car ce n’est pour lui que le passage à un stade ultérieur, celui des Anciens de Mars. Comme tout Martien, Mike est cannibale et considère le corps comme de la nourriture qu’il s’agit de ne pas gâcher.

Sur Mars, l’eau est une denrée précieuse qui se retrouve au cœur de rites sacrés des Martiens. Ainsi le « partage de l’eau » (le fait de boire un peu d’eau dans un même récipient) est pour Mike un rituel qui lie deux personnes d’une amitié indéfectible. Deux personnes qui ont partagé l’eau sont ensuite des « frères d’eau ». Les deux premiers frères d’eau du roman sont Mike et Gillian Boardman.

Les Martiens

Les Martiens naissent dans des nids. Après avoir été un œuf, le jeune Martien se transforme en nymphe. Pendant leur période d’apprentissage, à cause de leur caractère plutôt turbulent, beaucoup de nymphes meurent et celles qui survivent sont ensuite fécondées par les Martiens adultes. Une fois qu’elles ont pondu leurs œufs, les nymphes se transforment en adultes. Toutes les nymphes martiennes sont femelles, tandis que tous les Martiens adultes sont mâles. Les mâles adultes sont énormes, physiquement passifs et mentalement actifs, tandis que les nymphes femelles sont des sphères grasses couvertes de fourrure, pleine d’énergie, mais dénuée de pensée. Au stade ultime, les adultes quittent leur enveloppe corporelle pour devenir des Anciens. Le corps du défunt est alors mangé par ses frères d’eau.

S’ils ne sont pas réellement belliqueux, les Martiens ont pourtant détruit une civilisation entière, celle de l’ancienne cinquième planète du système solaire. Les Martiens ne connaissent ni l’argent, ni la propriété. L’art des Martiens se divise en deux catégories : celui des adultes, vigoureux, primitif et souvent révolutionnaire, et celui des Anciens, conservateur et complexe.

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