El Niño - Définition

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Un phénomène considéré comme mondial

Effet mondial du El Niño.

Dans les années 1990 une corrélation entre la période chaude et les changements climatiques planétaires à court terme a été mise en évidence. Un des résultats obtenus est la découverte du prolongement d’El Niño dans les régions tropicales de l’océan Indien et de l’océan Atlantique. Elle a été rendue possible grâce à une analyse de la surface de ces océans avec plus de 650 000 mesures effectuées par bateau. La somme de données utilisées couvre une période d’environ quinze ans. On a ainsi observé, de 12 à 18 mois après la fin du phénomène El Niño dans le Pacifique, un réchauffement cyclique de la surface de l’océan Atlantique équatorial. Il semblerait qu’il s’agisse d’une réponse passive au changement de pression atmosphérique et des alizés (entraînés par El Niño) dans la région. Cette réaction de l’océan Atlantique n’est pas vraiment expliquée à ce jour, mais tend à montrer la propagation à l’échelle mondiale des conséquences d'El Niño.

Le fait qu’El Niño soit désormais considéré comme un phénomène mondial, avec des répercussions dans les trois principaux océans tropicaux, devrait faciliter l’explication des perturbations du climat sur toute la planète. Les modifications de la température océanique peuvent donc, à l’échelle locale, modifier l'humidité absolue de la circulation atmosphérique, entraînant l’augmentation de la pluviométrie des régions environnantes. Cela permet de donner de façon intuitive une idée des mécanismes qui entraînent les conséquences observées surtout dans la région du Pacifique, mais aussi dans une moindre proportion dans le reste du monde. Cette modification est d'autant plus grande, fréquente et durable, que l'énergie de l'atmosphère augmente, avec la température, par effet de serre.

El Niño contribue à ces anomalies ou modifications de l’hygrométrie d’une manière que l’on ne s’explique pas bien, mais dont on est presque sûr qu’il est le responsable et c’est en ce sens que l’humidité peut être considérée comme un des moteurs de l’atmosphère. Les applications de ces recherches permettront alors de mieux prévenir les conséquences désormais indéniables d'El Niño sur le système climatique global.

Observations

Route emportée au Pérou lors de pluies diluviennes durant le El Niño de l'hiver 1997-98

El Niño provoque de nombreux bouleversements climatiques. Les océans et l’atmosphère sont en continuelle interaction. Les modifications induites sur la température de surface de la mer vont affecter les vents.

Ainsi, l'El Niño de 1982-1983 a produit des effets dramatiques sur les continents. En Équateur et dans le nord du Pérou environ 250 cm de pluie tombèrent pendant 6 mois. Plus vers l’ouest, les anomalies du vent ont dérouté les typhons de leurs routes habituelles, vers Hawaii ou Tahiti non préparées à de telles conditions météorologiques.

Effet du El Niño et de La Niña dans le Pacifique Nord et sur l'Amérique du Nord

Le phénomène peut affecter par ondes de choc les conditions climatiques dans les régions les plus éloignées du globe. Ce message d’échelle planétaire est convoyé par des déplacements des régions de pluies tropicales, qui affectent ensuite les structures de vent sur toute la planète. Les nuages tropicaux porteurs de pluie déforment l’air qui les surplombe (8 à 16 km au-dessus du niveau de la mer). Les vents qui sont formés dans l’air au-dessus de ces nuages vont déterminer les positions des moussons et les routes des cyclones et ceintures des vents intenses séparant les régions chaudes et froides à la surface de la Terre. Pendant des années El Niño, quand la zone de pluie habituellement centrée sur l’Indonésie se déplace vers l’est, vers le Pacifique central, les ondes présentes dans les couches hautes de l’atmosphère sont affectées, causant des anomalies climatiques sur de nombreuses régions du globe.

Les impacts d'El Niño sur le climat aux latitudes tempérées sont les plus évidents pendant l’hiver. Par exemple, la plupart des hivers El Niño sont doux sur le Canada occidental et sur des régions du nord-ouest des États-Unis, et pluvieux sur le sud des États-Unis (du Texas à la Floride). El Niño affecte également les climats tempérés durant les autres saisons. Mais, même pendant l’hiver, El Niño n’est qu’un des nombreux facteurs qui influencent le climat des régions tempérées.

Ainsi, la version 1997 d'El Niño provoqua des sècheresses et des feux de forêts en Indonésie, de fortes pluies en Californie et des inondations dans la région du sud-est des États-Unis. La température moyenne estimée du globe, en surface, pour les zones terrestres et maritimes, a également augmenté. Fin de décembre 1997, une tempête battant des records a déversé jusqu’à 25 cm de neige dans le sud-est des États-Unis. Des vagues atteignant 4 mètres de haut ont déferlé au sud de San Francisco. De violentes tempêtes engendrées ont sévi en Floride, avec des tornades atteignant 400 km/h. Selon le rapport de l'ONU, El Niño a en 1997-98 fait plusieurs milliers de morts et blessés, et provoqué des dégâts estimés entre 32 et 96 milliards de dollars.

En juin 2002, un certain effet de El Niño se faisait sentir dans les régions tropicales d’Amérique du Sud. De violents orages, les pires des huit dernières décennies, ont détrempé le Chili. Vers la fin du mois de décembre, l’Australie subissait la pire des sécheresses d’un siècle surnommé la « super-sèche ». Des tempêtes meurtrières se sont également déchaînées sur la côte ouest des États-Unis. Cinq journées entières de grosses pluies et de grands vents.

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