L’Église Notre-Dame (autrefois Saint-Dominique) est une église construite dans un style baroque à la fin du XVIIe siècle dans la ville de Bordeaux, située place du Chapelet dans la rue Mably, en retrait et à proximité du Grand Théâtre.
L’église est classée monument historique le 18 mai 1908, ainsi que le buffet de son orgue depuis le 12 janvier 1971.
De 1971 à 1981, l’église a été fermée à la suite de l’effondrement d'une partie des voûtes. Elle a été entièrement rénovée en 1982 par le service des Monuments Historiques, découvrant la belle pierre blonde d'origine.
Elle possède une acoustique remarquable d’où le nombre élevé de concerts organisés dans cet endroit.
L’Église Notre-Dame est desservie par la ligne du tramway de Bordeaux : Station Grand Théâtre
Sous le règne de Louis XIV, Bordeaux connaît une période troublée. En 1675 une révolte éclate et le roi décide d’agrandir la forteresse du château Trompette (situé alors à l’actuelle place des Quinconces) et d’en dégager les abords : le couvent des Dominicains et son église (érigés au XIIIe siècle dans le faubourg Saint-Germain, actuelles allées de Tourny) sont donc rasés en 1678 pour faire place au glacis du château.
La communauté des Dominicains prospère et décide de reconstruire un grand couvent, avec deux cloîtres (le seul restant est l'actuelle Cour Mably). Une église spacieuse y sera adjointe, Saint-Dominique (devenue Notre-Dame en 1802 après le Concordat).
L’église a été conçue par les architectes Pierre Duplessy-Michel (architecte du roi et grand urbaniste de Bordeaux, également maître d’œuvre de la forteresse toute proche) (architecte principal, remplacé à sa mort en 1693 par le père Jean Fontaine) et Mathieu Labat. Elle est inspirée de l’église du Gesù à Rome.
L’église fut bâtie à partir de 1684 sur un terrain que les Jacobins venaient d’acquérir. En raison de la proximité d’un autre couvent, celui des Récollets, les Dominicains s’engagent à ouvrir l’édifice à l’est, à l’inverse de l’orientation habituelle des églises. La construction fut terminée en 1707, date inscrite sur la clef de voûte de la chapelle.
À l’intérieur de l’église, on pénètre dans une large nef de 60 mètres long, avec voûte en berceau ornée de fenêtres possédant de très beaux vitraux. Ses sept grandes arcades ovales sont surmontées d'une corniche très saillante qui fait le tour du bâtiment. Deux larges balcons arrondis, en ferronnerie, surplombent la nef. À cette hauteur, on apprécie particulièrement la vue plongeante sur le chœur et le maître-autel en marbres blanc et colorés, accosté de deux anges et d'un tabernacle, datant de 1751, œuvre du sculpteur avignonnais Jean-Bapstiste Péru (fils de Jean Péru). Autour du chœur, les grilles en fer forgé dédiées aux évangélistes sont du serrurier bordelais Jean Moreau et datent de 1781. Ornées de rubans Louis XV et de médaillons, elles sont couronnées de deux bas-reliefs dorés : L’Ascension du Seigneur et L’Assomption de Marie. Derrière l’autel, les fresques de l’abside, plus tardives (1834), représentent des scènes de la vie de Notre-Dame (Présentation au Temple, mort de Jésus, Visitation).
On peut aussi voir dans cette église six tableaux du peintre André Jean, en religion dit : le Frère André, datés de 1712, 1714, 1718, 1731, 1732 et 1735.
De chaque côté, la nef est bordée par des bas-côtés sur lesquels s’ouvrent des chapelles peu profondes. Les deux plus grandes chapelles, à droite et à gauche de l’autel, comportent deux magnifiques retables bien caractéristiques de l’époque.
À gauche, dans la chapelle Notre-Dame du Rosaire, également chapelle du Saint Sacrement, le retable met en valeur une statue de la Vierge à l’enfant. Mais l’intérêt de la chapelle vient surtout d’une série de tableaux de Frère André :
En avançant dans le bas côté, vers le fond de l’église, on trouve deux autres tableaux de Frère André : saint Pierre de Vérone, martyr dominicain, et saint Thomas d’Aquin, qui refuse l’épiscopat pour se consacrer à son œuvre doctrinale.
En remontant l’autre bas-côté, à droite de la nef à partir de l’entrée, on remarque d'abord un tableau récent consacré à sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, œuvre du peintre M. Roganeau. Puis, de nouveau, un tableau de Frère André représentant sainte Catherine de Sienne, grande figure dominicaine qui exerça une forte influence sur l’Église de son temps. Enfin, dans la chapelle saint Joseph, près du chœur, trois autres tableaux : un très grand représentant l’Annonciation puis saint Raymond de Peñafort, traversant miraculeusement la mer; et saint Hyacinthe, dominicain de Kiev, en Ukraine, qui fuit l’invasion tartare en sauvant le Saint Sacrement et la statue de Notre Dame.