Effet placebo - Définition

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Conséquences pratiques

L'effet placebo illustre l'influence du mental sur l'organisme, le psychosomatisme, et complique par là l'évaluation de l'efficacité de nouveaux produits pharmaceutiques. C'est la raison pour laquelle les tests sont effectués par la méthode dite en double aveugle. Celle-ci consiste à composer plusieurs groupes dans lesquels ni le patient, ni le médecin, ne savent si le produit administré est un médicament ou un placebo, permettant ainsi d'avoir un avis objectif sur l'efficacité réelle de la molécule étudiée par comparaison statistique des deux échantillons. Pour être mis sur le marché, un médicament doit prouver qu'il est significativement plus efficace qu'un placebo.

En 1997, le Dr K. B. Thomas, médecin généraliste à Southampton, fit une expérience sur 200 de ses patients qui se plaignaient de céphalées, mal de dos ou fatigue sans que des examens eussent pu les justifier. À une première moitié, il fit un diagnostic précis et affirma que leur état s'améliorerait rapidement ; à l'autre moitié, son diagnostic resta vague et il proposa à chacun de revenir si la situation perdurait : l'état des malades s'améliora pour 64 patients du premier groupe et seulement 39 du second groupe.

Après vingt ans d'étude du placebo, sur le modèle des homéopathes, le Dr Jean-Jacques Aulas, psychiatre à Saint-Étienne, a créé le premier placebo officiel. Cette spécialité, vendue sous le nom de Lobepac — anagramme de placebo — et déclarée élixir psycho-actif, est présentée comme sédative (bleue) ou tonique (rouge). La notice précise qu'elle contient une solution hydro-alcoolique, du glycérol et un colorant (respectivement, E 131 ou E 124) ; sa posologie est de dix gouttes par jour maximum, respectivement le soir ou le matin ; il est recommandé de diluer les gouttes dans de l'eau sucrée ou non et de laisser en bouche une dizaine de secondes et il est souhaitable, lors de la prise, de se concentrer sur les bienfaits attendus.

Effet nocebo

L'effet placebo n'est pas toujours bénéfique, il peut être de nature dommageable pour l'individu : c'est l'effet nocebo (du latin : « je nuirai »). On a ainsi pu observer l'apparition de troubles chez des riverains d'une antenne-relais de téléphonie mobile, alors même que l'installation n'avait pas encore été mise en service. Il a été étudié également l'influence de la prière sur la guérison d'un malade. Si ce dernier était au courant que des prières étaient exercées en sa faveur, le malade avait plus de chance d'avoir des complications médicales. Le stress supplémentaire serait la cause des risques de complications.

Cet effet nocebo peut aussi prendre la forme des effets indésirables d'un vrai médicament. Il est présent car le patient, sachant qu'il prend un médicament, recrée inconsciemment les effets indésirables dont il a pu entendre parler auprès de ses amis, dans les médias, ou simplement lus sur la notice. Ces effets, distincts des effets secondaires réels d'un médicament, sont de nature purement psychologique - même si la distinction entre les deux n'est pas toujours aisée.

Selon un article de Courrier international, les femmes se croyant sujettes au risque d'arrêt cardiaque présenteraient quatre fois plus de chances de mourir de maladie cardiovasculaire que celles ayant les mêmes facteurs de risque.

Présentation du placebo et effet placebo

La façon dont est donné un placebo à un patient a une incidence sur son effet.

Il semble que plus le coût du placebo est élevé pour le patient, plus l'effet placebo est important : 85 % des bénévoles du groupe ayant avalé une pilule à 2,50 dollars notent une réduction de la douleur causée par des décharges électriques, contre seulement 61 % pour ceux ayant pris la même pilule présentée en promotion.

Le docteur en économie Dan Ariely explique suite à cette étude qu'il a dirigé que « le prix n'est qu'une des variables du marché, au même titre que l'emballage ou la marque, qui peuvent accentuer l'effet placebo ».
Jean-François Bergmann, spécialiste de thérapeutique à l'hôpital Lariboisière, à Paris avance que « la façon dont un médicament est donné participe pleinement à l'effet pharmacologique. Il doit l'être avec conviction ».

Il est possible de modifier les doses en fonction des effets observés.

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