Éducation (psychologie analytique) - Définition

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Les concepts développés

L'Education

La bonne éducation commence par soi même

Selon, David Lucas, docteur en philosophie, dans « Carl Gustav Jung et la révolution copernicienne de la pédagogie », Le Portique, Numéro 18 - 2006. écrit :

« … L’œuvre de Carl Gustav Jung conduit à considérer que la relation pédago­gique ne met pas seulement en jeu des contenus ou des consignes ration­nelles, mais aussi une influence tenant à la sensibilité et à la personnalité du pédagogue. L’éducation n’est alors plus de l’ordre du seul discours, mais tient également aux dispositions psychiques de l’adulte. Or ces dispositions échappent largement aux méthodes pédagogiques programmées d’avance, et dépendent au contraire de ce que l’éducateur est dans le plus intime de sa psychologie. Cette attention portée à l’équation personnelle de l’adulte cons­titue une véritable révolution copernicienne de la pédagogie, car si l’être de l’éducateur devient la principale détermination de l’influence qu’il exerce sur l’enfance, ce sera tout d’abord lui qui devra être éduqué… »

Ainsi l'éducation, au sens junguien du terme, commence donc par soi même et en général par un travail sur sa propre douleur, son histoire pour investir l'action.

La signification de l’inconscient dans l’éducation individuelle

Dans La signification de l’inconscient dans l’éducation individuelle C.G.Jung, décrit trois type d'éducation in Collected Works (p. 147-164), (§253-283) :

« … Trois types d’éducation sont présentés, et l’analyse des rêves est discutée en tant qu’aide à l’éducation individuelle : Le premier des trois types, l’éducation par l’exemple, est considéré comme la base de toute éducation, tirant sa force du phénomène de l’identification psychique. Le second type, l’éducation collective, est fondé sur des principes, des méthodes et des règles et son but est de réprimer les pulsions destructrices et antisociales chez l’homme. Si les élèves résistent à l’éducation collective à cause d’attitudes acquises à la maison qui les rendent inadaptés à ce type d’éducation, le troisième type, l’éducation individuelle, est requise. Le troisième type, l’éducation individuelle : C’est là que l’analyse des rêves est recommandée : puisque la conscience de l’enfant se développe à partir de l’état inconscient, on peut comprendre que les influences précoces de l’environnement restent souvent à demeure dans l’inconscient sans être modifiées par l’éducation collective. Les rêves étant le produit de l’activité psychique inconsciente, l’analyse des rêves est vue comme un moyen d’amener à la lumière de la conscience le contenu caché de l’inconscient qui doit être modifié. Pour illustrer les bénéfices thérapeutiques pouvant être tirés de l’analyse des rêves, une analyse de cas est rapportée, présentant l’analyse de deux rêves….» . »

Le bon moment dans sa vie pour l'introspection et l'action

C'est dans ce que l'on nomme « la seconde partie de la vie » que Carl Gustav Jung situe ce bon moment pour apprendre de soi sur soi même. Selon l'ouvrage, « Psychologie et éducation », la première des éducation vient de celle que l'on se doit a soit même.

Mais cette éducation de soi, en ce qu'elle concerne l'adulte ne se décide pas d'un point de vue intellectuel, elle apparait au cours de ce que l'on nomme le processus d'individuation.

C'est au cours de la seconde partie de la vie, où l'adulte se met a réfléchir sur lui et sur sa vie dont sa vie intérieure que le processus d'individuation peut être approché par l'homme ou la femme adulte. Finalement,

« … L'individuation n'a d'autre but que de libérer le Soi, d'une part des fausses enveloppes de la persona, et d'autre part de la force suggestive des images inconscientes. »

Selon des auteurs comme, René Barbier, chercheur en sciences de l'éducation qui se retrouve clairement sur cette approche jungienne, il s'agit d'une quéte adaptative liée à l'age. Cité par l'un de ces étudiants en thèse de doctorat  :

« … René Barbier explique que l'âge est également un vecteur de transformation de son approche. Il estime que l'étape de vie qu'il atteint le prédispose davantage à l'approfondissement de son rapport à l'absolu, à la densification de sa reliance au monde, qu'à la multiplication des actions de terrain. (…) Il cite, alors, la vision de Carl Gustav Jung, recoupant la sagesse indienne, déclinant trois tendances majeures se succédant, lors d'une trame existentielle. La première est la propension à l'aventure. La seconde se caractérise par le fait de chercher à relier sa personnalité au fonctionnement sociale (…) Elle est une quête adaptative, parsemée de conflits enrichissants. La troisième, générée par la perspective de la mort individuelle, consiste en un mûrissement, sans doute une relativisation des approches pugnaces au profit d'une recherche de sens. L'homme vise alors à apporter sa pierre à la conciliation des éléments du vivant. »

Notre propre personne et ses qualités sensibles permettent alors l'action comme l'indique Frederic Fappani :

«  Le principal outil de notre action réside dans notre propre personne ses qualités sensibles, ses facultés d’inventions et d’imagination, ses intuitions entretenues par la connaissance, que nous allons exister les uns auprès des autres, nos modes d’approches différenciés allant dans le même sens, mais par des chemins diversifiés qui peuvent conduire chacun de ceux dont nous nous occupons à rencontrer le déclic qui lui donnera des raisons d’aller de l’avant.> »

La connaissance de soi

C.G.Jung et ses continuateurs dont les pédagogues invitent alors à la découverte de soi et au dialogue intérieur (psychologie analytique).

Le dialogue intérieur

Pour donner du sens et du nouveau, à soi même, cette théorie préconise le dialogue intérieur. Il faut d'ailleurs élever ce dialogue au niveau d'un art.

Ainsi Carl Gustav Jung disait : «… il faut se cultiver dans l'art de se parler à soi-même, au sein de l'affect, et d'utiliser celui-ci, en tant que cadre de dialogue, comme si l'affect était précisément un interlocuteur qu'il faut laisser se manifester, en faisant abstraction de tout esprit critique…  ».

La psychologie analytique invite à la discussion, au sens littéral du terme. C'est-à-dire « se mettre à se parler avec soi même ».

Ce concept est né chez Carl Gustav Jung à l'époque, où il se trouva rejeté par les autres psychanalystes. Ce qu'il vécu comme un choc.

L'autorisation noétique

Ce concept a été démocratisé en France, par Joëlle MACREZ‎ en 2004 :

« L'autorisation noétique est un cheminement de connaissance de soi, un voyage intérieur (et/ou extérieur) durant lequel un processus interne et continu de transformation de Soi démarre lorsque l'individu s'ouvre (suite à un flash existentiel, une prise de conscience de son ignorance et de sa souffrance, ou à un questionnement sur le sens de la vie) à un profond désir de changement et se confronte à l'inconnu, rencontre des archétypes ou symboles numineux qui le touchent, l'ébranlent et lui dévoilent le réel derrière la réalité, l'esprit derrière la psyché, le monde ontologique derrière le monde des apparences, le monde de l'intelligence derrière le monde de la signification. »

Se consulter

Ainsi chaque archétype peut être consulté, peu prendre la parole et on peut s'adresser à lui. C'est pourquoi les archétypes qui ont été découverts pas cette théorie ont valeur de concept. Ils renvoient directement à une réalité. L' « aspect féminin de l'homme », « une femme présente en l'homme » ou l"Anima« : ces trois expressions renvoient à la même chose. Cet usage d'écrire n'est pas qu'une simple convention d'écriture et de tolérance. Elle est essentielle à une compréhension de la théorie et s'étend à l'ensemble des archétypes. En effet, dans le cadre de cette théorie, on peut dire que les archétypes sont des archétypes vivants. L'exemple le plus célèbre l' »Anima" ( côte féminin de l'homme ou femme en l'homme) :

« … il faut se cultiver dans l'art de se parler à soi-même, au sein de l'affect, et d'utiliser celui-ci, en tant que cadre de dialogue, comme si l'affect était précisément un interlocuteur qu'il faut laisser se manifester, en faisant abstraction de tout esprit critique. Mais, ceci une fois accompli, l'émotion ayant en quelque sorte jeté son venin, il faut alors consciencieusement soupeser ses dires comme s'il s'agissait d'affirmations énoncées par un être qui nous est proche et cher. Il ne faut d'ailleurs pas s'arrêter en cours de route, les thèses et antithèses devant être confrontées les unes avec les autres jusqu'à ce que la discussion ait engendré la lumière et acheminé le sujet vers une solution satisfaisante. Pour ce qui est de cette dernière, seul le sentiment subjectif pourra en décider. Naturellement, en pareil débat, biaiser avec soi-même et chercher des faux-fuyants ne nous serviraient de rien. Cette technique de l'éducation de l'anima présuppose une honnêteté et une loyauté pointilleuses à l'adresse de soi-même, et un refus de s'abandonner de façon prématurée à des hypothèses concernant les desidera ou les expressions à attendre de « l'autre côté ». »
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