Le nombre e est égal à la somme de la série de l'exponentielle de 1 :
Ce développement peut être employé pour montrer qu'il est irrationnel.
Démonstration.
Il s'agit de prouver que pour tout entier , le nombre
Pour cela, montrons que
où les nombres x et y sont définis par :
Puisque
. Ainsi
Une autre démonstration consiste à établir le développement en fraction continue du nombre e. Si la preuve est plus complexe, elle offre aussi plus de possibilités de généralisation. Elle permet de montrer que si x est un nombre rationnel non nul, alors ex est irrationnel. Elle permet aussi d'établir que e n'est pas un irrationnel quadratique, c'est-à-dire n'est solution d'aucune équation du second degré à coefficients rationnels (cf. Fraction continue et approximation diophantienne). En revanche, pour aller plus loin, c'est-à-dire que pour montrer que e n'est solution d'aucune équation du troisième degré à coefficients rationnels, puis qu'il est transcendant, ce qui signifie qu'il n'est solution d'aucune équation polynomiale à coefficients rationnels, de nouvelles idées sont nécessaires.
Les considérations précédentes montrent que e peut être défini de plusieurs façons différentes
L'équivalence de ces quatre définitions provient des relations qui lient la fonction exponentielle, la fonction logarithme et les limites de suites.
La constante de Néper apparaît largement dans la théorie des nombres. Les mathématiciens se sont très tôt intéressés à la nature du nombre e. L'irrationalité de e fut démontrée par Euler en 1737 et l'irrationalité de ses puissances entières par Lambert en 1761. La démonstration peut se faire grâce à son développement en série (voir la , ci-dessous) soit par son développement en fraction continue.
La preuve de la transcendance de e fut établie par Hermite en 1873. On en déduit que, pour tout rationnel r non nul (ce qui inclut les entiers naturels), er est aussi transcendant ; le théorème de Gelfond-Schneider permet de démontrer également que, par exemple, eπ est transcendant, mais on ne sait pas encore (2009) si ee et πe sont transcendants ou non.
Les propriétés de ce nombre sont à la base du théorème d'Hermite-Lindemann.
Il a été conjecturé que e était un nombre normal.
Pour tout réel x, exp(x) = ex où exp est l'unique fonction y vérifiant l'équation différentielle y' = y et y(0) = 1. Cette fonction est appelée fonction exponentielle de base e.
Elle permet de donner toutes les solutions de l'équation différentielle y' = ay qui sont les fonctions définies par f(x) = Ceax.
La fonction exponentielle admet le développement en série suivant :
La recherche de l'unique solution complexe à l'équation différentielle u' = iu et u(0) = 1 conduit à la fonction u(x) = eix = cos(x) + isin(x) et à l'identité d'Euler :
qui selon Richard Feynman est « la formule la plus remarquable du monde » (e représentant l'analyse, i l'algèbre, π la géométrie, 1 l'arithmétique et le nombre 0 les mathématiques). Euler lui-même aurait également été émerveillé de cette relation rassemblant cinq nombres fondamentaux : 0, 1, e, i, π.