Dusenbach - Définition

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Introduction

Le pèlerinage de Notre Dame de Dusenbach remonte au XIIIe siècle. Il se trouve dans un vallon situé entre Ribeauvillé et Sainte Marie-aux-Mines. Les bâtiments pour le culte ont souvent fait l’objet de vandalisme et furent détruits par les différentes guerres du Moyen Âge et de la Révolution avant d'être reconstruits au XIXe siècle dans un style néogothique à l’identique. C’est actuellement l’un des pèlerinages les plus fréquentés d’Alsace.

Accès

Situé à une vingtaine de kilomètres de Colmar, le pèlerinage de Dusenbach est accessible à partir de l'ancienne route nationale 416 (aujourd'hui RD 416) de Ribeauvillé qui va vers Sainte-Marie-aux-Mines. Il existe également quatre chemins forestiers qui contournent le pèlerinage. Le premier appelé "chemin Sarassin" part depuis la sortie ouest de Ribeauvillé. Un autre chemin longe le torrent, qui passe à côté des ruines du premier chemin de croix. Lorsqu'on sort du creux de ce ravin, on aperçoit à l'orée du bois le surplomb majestueux de la chapelle installé sur un pic rocheux. Entre les deux chemins, à mi-hauteur, se trouve le chemin de croix construit sur les ordres du chanoine Raess. Un quatrième chemin a été tracé plus tard. Il quitte la route nationale 416 à la sortie de Ribeauvillé et conduit le pèlerin à travers vignes et forêts vers le sanctuaire. On aperçoit au passage pas très loin des lieux les ruines des châteaux du Girsberg, Ulrich et Haut-Ribeaupierre qui surplombent la montagne et qui sont accessibles après le sanctuaire. Dusenbach provient du nom d'un petit torrent qui longe l'abri des Pèlerins, le couvent des Capucins et la chapelle de Notre-Dame de Dusenbach. Les anciennes cartes mentionnent Dusenbach sous le nom de "Dreykirch". On trouve notamment cette mention sur la carte de Nicolas Sanson (Paris 1667). Ichtertsheim l'appelait sous la dénomination de "Dreykirchen".

géopositionnement : Longitude 7 ° 17’ 35.82’’ Est - 48 ° 12’ 17.38’’ Nord

La statue de la Sainte-Vierge

La statue de la Vierge de Dusenbach - Pieta du XVe siècle exécutée par le sculpteur Lorentz, bourgeois de Ribeauvillé, à la demande de Maximin II

Au début du XIIIe siècle, Egelophe ramena de la croisade une statue de la Vierge. Selon certaines affirmations c'était une icône orientale. D'autres situent son origine en Lorraine. En 1475 on mentionne deux statues de la Vierge à Dusenbach, dont une portait une couronne. À la fin du XVe siècle on ne parle plus que de la statue vénérée actuellement au pèlerinage. C'est une statue en bois polychrome, haute de 53 centimètres. La Vierge est en position assise, sur ses genoux elle tient le corps inanimé du Christ descendu de la croix. Les pieds croisés ainsi que sa main droite tombent à terre. Son bras gauche est posé sur celui de la Vierge. L'œuvre est remarquable par l'élégance du travail, la belle expression du visage et la finition des mains de la Vierge. Elle est attribuée à un sculpteur de Ribeauvillé, mentionné dans les archives de la ville, en 1498, sous le nom de Laurentz, artiste sculpteur, et désigné dans les actes sous le titre d'honorable maître. On ne sait rien de précis sur la première image. Pour le moment on ne peut que se limiter à des suppositions.

Les capucins

Chemin de croix de Dusenbach - Cinquième station

Après sa construction en 1220, la surveillance des lieux fut confiée à deux frères. Les prêtres n'y logeaient que très rarement et pour peu de temps, comme le mentionne un règlement établi pour les frères Hans Kirsener et Hans en 1503. Ils habitaient en ville et montaient à Notre-Dame de Dusenbach pour les offices aux jours et heures fixées. Durant leur présence à Ribeauvillé les pères augustins assuraient régulièrement le ministère. Sur proposition de monsieur le chanoine Raess, Mgr Fritzen appela les pères capucins comme desservants du pèlerinage de Dusenbach. Les premiers pères arrivèrent le 3 avril 1904. Ils mirent un nouvel étage sur la maison contiguë aux chapelles, qui avait servi jusque-là d’habitation au sacristain. Il est intéressant de relever que les capucins assuraient déjà avant la Révolution, temporairement, le ministère à Dusenbach. Une relation de l'évêque de Bâle, présentée à Rome le 26 octobre 1684, mentionne l'activité apostolique des pères capucins à Dusenbach pour les jours de fête.

Les principaux bienfaiteurs

Chemin de croix - Douzième station près de l’entrée de la chapelle

Le plus grand bienfaiteur de Dusenbach fut le chanoine Aimé Raess, curé-doyen de Ribeauvillé. C’est lui qui a restauré le pèlerinage, qui a fait construire les chapelles, la grande église et le chemin de croix. Il a laissé une grande partie de sa fortune. Son portrait se trouve à l’entrée du sanctuaire de la Vierge Douloureuse. Né à Sigolsheim, le 10 novembre 1844, il fut ordonné prêtre en 1867. Pendant plusieurs années, il travailla comme missionnaire aux Indes, Pondichéry. Forcé par la maladie à retourner en Alsace, il fut nommé curé de Gueberschwihr et devint en 1893 curé-doyen de Ribeauvillé. Il mourut le 7 février 1905. Son corps repose à Ribeauvillé vis-à de l’église. Parmi les autres bienfaiteurs de Dusenbach, on peut citer l’abbé Lorentz Jacques, qui contribua surtout à l’embellissement des chapelles et de la grande église. Né à Bergheim, le 22 mai 1842, ordonné prêtre en 1865, il fut curé de Herschbach puis à Breitenbach, où il construisit l’église. Retiré à Bergheim, il mourut le 5 juin 1921.

Les pèlerins

Général Gouraud au Maroc

Les évêques de Strasbourg, Mgr Fritzen et Mgr Ruch ont eu l’honneur de se rendre au sanctuaire dédié à la Vierge. Le 9 avril 1919 le général Henri Joseph Eugène Gouraud (1867-1946) fit avec sa famille le pèlerinage de Dusenbach. Le nombre des pèlerins augmente chaque année. Tous les ans on voit à Dusenbach de nombreuses associations de jeunes gens, d’hommes de jeunes filles, d’enfants. Le 6 mai 1923, l’Avant garde du Rhin conduisit en pèlerinage aux pieds de la Vierge treize cents jeunes hommes. Pour faciliter le pèlerinage, les Pères Capucins construisirent de 1912 à 1913, malgré toutes sortes de difficultés, un abri pour les pèlerins. Le 9 juin 1919, on célébra le 25e anniversaire de la reconstruction des chapelles. Monsieur le chanoine Fahrner, vicaire général et supérieur des Sœurs de la Divine Providence donna le sermon. En 1921 eut lieu le 7e centenaire du commencement du pèlerinage. Par trois fois les sanctuaires ont été détruits et trois fois ils furent reconstruits plus vivants et plus attirants que jamais grâce à l’abnégation et la ténacité de quelques illustres personnages et des pèlerins.

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