En 1856, le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace donne une description des saveurs du durian :
« Les cinq quartiers du fruit sont d'un blanc soyeux au dedans, et sont constitués d'une texture à la pulpe ferme de couleur crème, contenant environ trois noyaux chacun. Une crème riche au goût prononcé d'amande donne le meilleur aperçu du durian, mais il y a parfois des apparitions occasionnelles d'une saveur qui rappelle une crème au fromage, une sauce à l'oignon, du xérès et d'autres plats incongrus. Ensuite il y a une onctuosité visqueuse et riche dans la pulpe que rien d'autre ne possède mais qui contribue à sa délicatesse. La chair n'est ni acide ni sucrée ou juteuse ; et pourtant le fruit ne revendique ni n'a besoin d'aucune de ces qualités, car il est parfait en lui-même et se suffit à lui-même tel quel. Il ne produit aucune nausée ou autre mauvais effet, et plus vous le mangez, moins vous serez enclin à vous arrêter. En fait, manger du durian est une nouvelle sensation qui vaut à lui-même un voyage vers l'Asie, tant l'Asie a produit un mets d'une saveur aussi exquise et jusqu'ici inégalée. »
Wallace avertit que l'odeur du fruit mûr peut paraître désagréable au premier abord. Des descriptions récentes sont plus précises et graphiques. Anthony Bourdain, bien qu'amoureux du durian, décrit sa rencontre avec le fruit de la façon suivante :
« son goût et sa saveur ne peuvent être décrits que par le qualificatif... d'indescriptible, quelque chose que soit vous adorerez, soit vous détesterez. Votre haleine ressemblera à celle que vous auriez si vous aviez embrassé intensément votre grand-mère morte depuis des lustres. »
L'écrivain féru de gastronomie et de voyages Richard Sterling a cependant des mots plus durs :
« … son odeur peut être décrite comme celle des excréments de porc, de térébenthine et d'oignons, le tout garni par une vieille chaussette. On peut le sentir loin à la ronde. Malgré sa grande popularité locale, le fruit est interdit dans certains établissements comme les hôtels, les métros et les aéroports (y compris les bagages à main et autres valises, accompagnés ou non), ainsi que les transports publics du sud-est asiatique. »
L'odeur inhabituelle force les gens à trouver des comparaisons pour la décrire. Des analogies avec les égoûts, le vomi, l'odeur du putois. La large gamme d'odeurs du durian fait que les comparaisons sont nombreuses. Les espèces ne dégagent pas toutes la même odeur, par exemple le durian rouge (D. dulcis) a des relents de caramel avec de la térébenthine alors que le durian à chair rouge (D. graveolens) émet des senteurs proches des amandes grillées. Le degré de maturité contribue grandement à l'odeur. Trois études scientifiques de la composition de l'arôme du durian ont eu lieu (en 1972, 1980 et 1995). À chaque fois, le mélange détecté était différent, avec des esters, cétones et différents composés organo-sulfurés, sans toutefois arriver à déterminer le composant qui a la plus grande responsabilité dans l'odeur distinctive du fruit.
L'odeur peut être détectée à plus d'un kilomètre par les animaux. Le fruit est très apprécié par les écureuils, les cochons, les orang-outans, les éléphants et même certains carnivores comme le tigre. Si certains de ces animaux mangent le fruit et laissent les graines de côté, d'autres avalent tout le fruit et rejettent les graines dans leurs excréments, contribuant à la dispersion du durian. Il est possible que le fruit ait évolué au cours du temps avec l'apparition des pointes visant à décourager les petits animaux, moins susceptibles de transporter les graines que les gros animaux.