Faits sous très faible charge, les essais de microdureté permettent des mesures très localisées (sur environ 100 µm2). À l'aide d'un microduromètre, on peut par exemple déterminer la dureté d'une phase donnée dans un échantillon polyphasé ou celle d'un échantillon très fragile et mince.
Il s'agit des essais les plus couramment pratiqués. Le principe est toujours identique : un pénétrateur indéformable laisse une empreinte dans le matériau à tester. On mesure les dimensions de l'empreinte et on en déduit la dureté.
Dans une première approche, on peut relier de manière assez simple la limite d'élasticité Re avec la surface de l'empreinte : plus l'objet pénétrant s'enfonce, plus la surface S de pression s'agrandit, donc la force F étant constante, plus la contrainte diminue. Lorsque la contrainte n'est plus suffisante pour déformer plastiquement le solide à tester, l'objet pénétrant s'arrête, et on a donc :
Les valeurs de dureté obtenues grâce aux différents protocoles et dispositifs d'essais indiqués ci-dessous sont cette limite d'élasticité Re mais les résultats ne sont pas identiques car ces calculs simplifiés prennent en compte la surface de la projection de l'empreinte (comme un disque ou un carré) au lieu de prendre en compte la vraie surface de l'empreinte (comme la surface de la calotte sphérique ou des facettes de l'empreinte pyramidale). Un essai Brinell et un essai Vickers sur la même éprouvette ne donnent pas la même valeur en résultat, mais en ramenant par le calcul la valeur de la force à la vraie surface de l'empreinte (respectivement un calotte sphérique ou une pyramide), on tombe dans les deux cas sur la même valeur qui est la valeur « de pression » du matériau solide.
Elles ne prennent pas en compte l'écrouissage qui est différent pour chaque type d'essai.
La mesure de dureté Vickers se fait avec une pointe pyramidale normalisée en diamant de base carrée et d'angle au sommet entre faces égal à 136°. L'empreinte a donc la forme d'un carré ; on mesure les deux diagonales d1 et d2 de ce carré à l'aide d'un appareil optique. On obtient la valeur d en effectuant la moyenne de d1 et d2. C'est d qui sera utilisé pour le calcul de la dureté. La force et la durée de l'appui sont également normalisées.
![]() | HV = Dureté Vickers. |
Le degré de dureté, noté Hv, est ensuite lu sur un abaque (une table) ; il y a un abaque par force d'appui.
Norme Européenne pour la dureté Vickers:
L'essai consiste à faire pénétrer en appliquant une force F un pénétrateur ayant une forme de bille diamètre D, généralement du carbure poli, dans un métal afin d'en déduire la dureté du matériau.
![]() | HB = Dureté Brinell. |
La surface doit être plane et nettoyée (sans lubrifiant, oxyde ou calamine). Il est nécessaire d'avoir une épaisseur suffisante afin que la pénétration de la bille ne déforme pas le matériau. Dans le cas contraire, la mesure ne serait pas fiable. Il faut une épaisseur d'au moins huit fois la profondeur h de l'empreinte.
Placer le pénétrateur en contact avec la surface du matériau. Appliquer la force. Maintenir cette charge pendant 10 à 15 secondes.
Mesurer sur l'empreinte deux diamètres à 90° l'un de l'autre. La mesure est effectuée à l'aide d'un dispositif grossissant et d'une règle graduée tenant compte du facteur de grossissement.
Le pénétrateur est identique au pénétrateur de la dureté Brinell. D'une manière plus générale, on utilise le même duromètre que celui utilisé pour la dureté Brinell.
La mesure est effectuée avec les mêmes principes que la dureté Brinell. Les valeurs de dureté Meyer sont calculées avec la formule suivante :
avec
Les essais de dureté Rockwell sont des essais de pénétration. Il existe en fait plusieurs types de pénétrateurs qui sont constitués d'un cône en diamant ou d'une bille en acier trempé polie. Pour obtenir une valeur de dureté Rockwell, on mesure une pénétration rémanente du pénétrateur sur lequel on applique une faible charge.
L'essai se déroule en trois phases :
La valeur de r étant l'enfoncement rémanent obtenu en appliquant puis en relâchant la force F1.
La valeur de dureté est alors donnée par la formule suivante :
Une unité de dureté Rockwell correspondant à une pénétration de 0,002 mm.
Échelle | Symbole | Pénétrateur | Valeur de la force totale F0 + F1 (N) | Application |
---|---|---|---|---|
A | HRA | Cône de diamant de section circulaire à pointe arrondie sphérique de 0,2 mm | | Carbure, acier et en épaisseur mince |
B | HRB | Bille d'acier de 1,588 mm (1/16 de pouce) de diamètre | | Alliage de cuivre, acier doux, alliage d'aluminium Matériaux ayant une résistance à la rupture comprise entre 340 et 1 000 MPa |
C | HRC | Cône de diamant de section circulaire à pointe arrondie sphérique de 0,2 mm | | Acier, fonte, titane Matériau ayant une dureté résistance à la rupture supérieure à 1 000 MPa |
D | HRD | Cône de diamant de section circulaire à pointe arrondie sphérique de 0,2 mm | | |
E | HRE | Bille d'acier de 3,175 mm (1/8 pouce) de diamètre | | Fonte, alliage d'aluminium et de fonte |
F | HRF | Bille d'acier de 1,588 mm de diamètre | | Alliage de cuivre recuit, fine tôle de métal. |
G | HRG | Bille d'acier de 1,588 mm de diamètre | | Cupro-nickel, alliage cuivre-nickel-zinc |
Les deux échelles les plus utilisées sont les échelles B et C.
Ces échelles sont utilisées pour des produits très minces et pour la mesure de dureté de revêtements.
Les deux échelles utilisées sont l'échelle N (cône de diamant) et T (bille en acier). Dans les deux cas, la charge initiale (F0) est de 29,4 N. Chaque échelle peut être utilisée en utilisant une charge totale de 147 N, 294 N ou 441 N. On notera qu'il existe également des échelles W (bille de diamètre 3,175 mm), X (bille de diamètre 6,350) et Y (bille de diamètre 12,70 mm).
Dans ce cas, une unité de dureté Rockwell correspond à un enfoncement de 0,001 mm.
Pour les échelles N et T, la dureté est donnée par la formule :
Échelle | Symbole | Pénétrateur | Valeur de la force totale F0 + F1 (N) | |
---|---|---|---|---|
N | HR15N | Cône de diamant de section circulaire à pointe arrondie sphérique de 0,2 mm | | |
N | HR30N | Cône de diamant de section circulaire à pointe arrondie sphérique de 0,2 mm | | |
N | HR45N | Cône de diamant de section circulaire à pointe arrondie sphérique de 0,2 mm | | |
T | HR15T | Bille d'acier de 1,588 mm de diamètre | | |
T | HR30T | Bille d'acier de 1,588 mm de diamètre | | |
T | HR45T | Bille d'acier de 1,588 mm de diamètre | | |
T | HR15Y | Bille d'acier de 12,7 mm de diamètre, utilisée principalement pour les revêtements de type abradables | |
Type d'essai | Préparation de la pièce | Utilisation principale | Commentaire |
---|---|---|---|
Brinell | La surface de la pièce ne nécessite pas une préparation extrêmement soignée (tournage ou meulage). | En atelier | La méthode ayant la mise en œuvre la plus facile des trois méthodes. |
Rockwell | Bonne préparation de surface (au papier de verre OO par exemple). La présence de rayures donne des valeurs sous estimées. | En atelier | L'essai est simple et rapide. Convient bien pour des duretés plus élevées (supérieures à 400 Brinell). Elle est plutôt utilisée pour les petites pièces (il est nécessaire que la pièce soit parfaitement stable). |
Vickers | État de surface très soigné (on obtient de petites empreintes, la présence d'irrégularité gène la lecture). | En laboratoire | C'est un essai assez polyvalent qui convient aux matériaux tendres ou très durs. Il est utilisé généralement pour des pièces de petites dimensions. |