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Autre nom | Anémie Falciformes | |||
Référence MIM | 603903 | |||
Transmission | Codominance | |||
Chromosome | Chromosome 11 11p11.5 | |||
Gène | β-globine | |||
Empreinte parentale | Non | |||
Mutation | Substitution | |||
Mutation de novo | ? | |||
Nombre d'allèles pathologiques | S | |||
Anticipation | ||||
Porteur sain | Atteint en forme atténuée | |||
Incidence | 300 000 cas/an dans le monde. 300/an en France | |||
Prévalence | ||||
Pénétrance | ||||
Nombre de cas | 120 000 000 cas | |||
Maladie génétiquement liée | ||||
Diagnostic prénatal | Possible | |||
Article principal | - | |||
Liste des maladies génétiques à gène identifié |
Drépanocytose Classification et ressources externes | ||
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CIM-10 | D57. | |
CIM-9 | 282.6 | |
OMIM | 603903 | |
DiseasesDB | 12069 | |
MedlinePlus | 000527 | |
eMedicine | med/2126 oph/490 ped/2096 emerg/26 emerg/406 | |
MeSH | C15.378.071.141.150.150 |
La drépanocytose (du grec drepnos, faucille), également appelée hémoglobinose S, sicklémie, ou anémie à cellules falciformes (sickle-cell anemia en anglais), est une maladie héréditaire qui se caractérise par l'altération de l'hémoglobine, la protéine assurant le transport de l'oxygène dans le sang.
La drépanocytose n'est pas une maladie très rare. Elle est particulièrement fréquente dans les population d'origine africaine subsaharienne, des Antilles, d'Inde, du Moyen-Orient et du bassin méditerranéen. On estime que 50 millions d'individus en sont atteints dans le monde.
C'est la première maladie génétique en France, et probablement dans le monde.
En 1904, James Herrick, médecin à Chicago, fait la première description médicale de la drépanocytose : il examine un étudiant noir âgé de 20 ans, hospitalisé pour toux et fièvre. Le sujet est faible, a des vertiges et souffre de maux de tête. Depuis un an, il ressent des palpitations et un essoufflement comme certains membres de sa famille. L’examen du sang montre que le malade est très anémique, le nombre de ses hématies n’atteignant que la moitié de la valeur normale. L’observation d’un frottis sanguin montre des hématies inhabituelles en forme de faucille ou feuille d'acanthe.
En 1949, James Neel démontre que la transmission de cette maladie est mendélienne. La même année Linus Pauling montre qu'elle est due à une structure anormale de l'hémoglobine, caractérisée par une moindre solubilité. C'est ainsi la première fois qu'on découvre l'origine moléculaire d'une maladie génétique.
En 1956, le Britannique Vernon Ingram montre qu'elle est due à un remplacement d'un acide aminé dans l'hémoglobine anormale. Cela a démontré pour la première fois que les gènes déterminaient la nature de chaque acide aminé dans une protéine.
En 1978, Tom Maniatis isole le gène de la bêta globine.
En 1980, Yuet Wai Kan met au point un test génétique prénatal de la drépanocytose.
Selon l'OMS, 300 000 enfants naissent avec cette maladie dans le monde chaque année. En France métropolitaine, 10 000 personnes sont touchées, 2000 en Martinique et 1500 en Guadeloupe.
L'allèle S, responsable de l'anomalie, est surtout répandu dans le continent africain (atteignant dans certaines populations la fréquence de 30%); on le trouve également dans d'autres régions du bord de la Méditerranée, en Italie (surtout en Sicile), en Grèce et en Anatolie.
Cette distribution se superpose assez bien avec celle d'une autre maladie, le paludisme ou malaria, qui, elle, a une origine infectieuse: le Plasmodium falciparum.
La présence élevée de cette maladie en Afrique semble être un cas de polymorphisme génétique équilibré entraîné par une sélection naturelle : en effet, les personnes porteuses saines hétérozygotes (A/S) ou atteintes de la drépanocytose homozygotes (S/S) sont protégées des affections neurologiques de Plasmodium, le parasite responsable du paludisme aussi appelé malaria. Au cours des générations, les individus porteurs sains de l'allèle S se sont donc mieux reproduit que les autres, ce qui a provoqué l'augmentation de la fréquence de cet allèle.