Dragon de Komodo - Définition

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Description

Gros plan sur la peau d'un dragon de Komodo.

Dans la nature, un dragon de Komodo adulte pèse habituellement environ 70 kg ; les spécimens vivant en captivité atteignent souvent un poids plus élevé. Le plus grand spécimen sauvage contrôlé faisait 3,13 mètres de long et pesait 166 kg, y compris les aliments non digérés encore présents dans son estomac. Il est de couleur vert foncé, gris ou noir, ce qui lui permet de se fondre dans son environnement et de s'approcher discrètement de ses proies pour les surprendre. Le dragon de Komodo possède une queue aussi longue que son corps, ainsi que près de 60 dents cannelées. Ses dents tombent pour être régulièrement remplacées, et peuvent mesurer jusqu'à 2,5 cm de longueur. Sa salive est souvent teintée de son propre sang, les dents étant presque entièrement couvertes de tissu gingival qui se déchire naturellement lorsque l'animal s'alimente. Cela crée un milieu idéal pour la croissance des souches de bactéries qui colonisent sa bouche. Il possède une longue langue jaune profondément fourchue. Ses pattes se terminent par de longues griffes courbes.

Sens

Le dragon de Komodo ne dispose pas d'une ouïe particulièrement développée, en dépit de ses conduits auditifs bien visibles, et n'est capable de percevoir que les sons dont la fréquence est située entre 400 et 2000 hertz. On pensait même qu'il était sourd après qu'une étude avait montré son absence de réaction à la voix murmurée, à la voix posée ou à la voix criée. Cette théorie fut mise à mal lorsqu'un employé du jardin zoologique de Londres, Joan Proctor, dressa un spécimen du parc à sortir pour se nourrir au son de sa voix, alors que lui-même restait caché.

Le varan de Komodo est capable de voir jusqu'à 300 mètres. Cependant, ses rétines ne contenant que de cônes, on pense que sa vision de nuit est faible. Il est en mesure de distinguer les couleurs mais il souffre d'une faible discrimination visuelle des objets immobiles.

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Dragon de Komodo sur l'île de Komodo se servant de sa langue pour humer l'air.

Comme beaucoup d'autres reptiles, le dragon de Komodo utilise sa langue pour reconnaître les stimuli gustatifs et olfactifs, (organe voméro-nasal ou organe de Jacobson) ; c'est sa langue qui l'aiderait à se déplacer dans l'obscurité. Si le vent est favorable, grâce aux rotation de la tête d'un côté à l'autre lorsqu'il marche, la langue du dragon de Komodo est en mesure de percevoir l'odeur de charognes situées jusqu'à 4, voire 9,5 kilomètres de distance.

Ses narines ne lui sont pas d'une grande utilité pour analyser les odeurs car l'animal ne possède pas de diaphragme permettant de contrôler sa respiration et ainsi de pouvoir renifler avec précision les odeurs.

Il ne dispose que de peu de papilles gustatives au fond de sa gorge.

Ses écailles, qui sont ossifiées, possèdent pour certaines des plaques sensorielles innervées qui accentuent son sens du toucher. Les écailles autour des oreilles, des lèvres, du menton, et de la plante des pattes peuvent présenter trois fois plus de plaques sensorielles que les autres.

Conservation

Un dragon de Komodo se prélassant au soleil au Disney's Animal Kingdom.

Le dragon de Komodo est une espèce vulnérable et figure sur la liste rouge de l'UICN. Il y a entre 4000 et 5000 dragons de Komodo vivant à l'état sauvage. Ils ne vivent que dans les îles de Gili Motang (100), Gili Dasami (100), Rinca (1300), Komodo (1700) et Flores (peut-être 2000). Toutefois, il ne semble plus exister que 350 femelles reproductrices. Pour répondre à une telle préoccupation, le Parc national de Komodo a été créé en 1980 pour protéger les populations de dragons de Komodo, y compris sur les îles de Komodo, Rinca et Padar. Plus tard, le réserves de Wae Wuul et Wolo Tado ont été ouvertes sur l'île de Flores pour aider à la conservation du dragon de Komodo. On a prouvé que les dragons de Komodo sont de plus habitués à la présence humaine, car ils sont souvent nourris des carcasses d'animaux sur plusieurs stations d'alimentation implantées pour les touristes.

L'activité volcanique, les tremblements de terre, la perte d'habitat, le feu (la population à Padar a été presque détruite par un feu de forêt et a mystérieusement disparu depuis), la diminution du nombre de proies, le tourisme et le braconnage ont tous contribué à la vulnérabilité du dragon de Komodo. En vertu de l'Annexe I de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction), le commerce de peaux ou de spécimens est illégale

Le biologiste australien Tim Flannery a suggéré que l'écosystème australien pourrait bénéficier de l'introduction de dragons de Komodo, qui pourrait occuper en partie le grand créneau carnivore laissé vacant par l'extinction du varanidé géant Megalania. Toutefois, Flannery plaide pour la plus grande prudence et une extension progressive de ces expériences, en particulier car « le problème de la prédation des grands varanidés sur l'homme ne doit pas être sous-estimé ». Il se sert de l'exemple de la réussite de la coexistence des hommes avec les crocodiles d'eau salée au nord de l'Australie comme preuve que les Australiens peuvent s'adapter avec succès à une telle expérience

Bien que les attaques contre l'homme soient très rares, les dragons de Komodo peuvent en tuer. Le 4 juin 2007, un dragon de Komodo a attaqué un garçon de huit ans sur l'île de Komodo. Il est décédé d'une hémorragie massive. C'était la première attaque meutrière en 33 ans. Les autochtones ont reproché l'attaque aux environnementalistes qui ne vivent pas sur l'île car ils interdisent les sacrifices de chèvres, ce qui provoque un manque de sources de nourriture pour les dragons et les oblige à errer dans les territoires habités à la recherche de nourriture. Pour les indigènes de l'île de Komodo, les dragons de Komodo sont en fait la réincarnation de concitoyens décédés et sont donc traités avec respect.

En captivité

Un dragon de Komodo au zoo de Washington. En dépit de conduits auditifs bien visibles, les dragons de Komodo n'entendent pas très bien.

Les dragons de Komodo ont longtemps été des attractions importantes pour les zoos, où leur taille et leur réputation les rendaient populaires. Ils y sont cependant rares car ils sont souvent porteurs d'infections et de maladies parasitaires lorqu'ils sont capturés dans la nature et ne sont pas faciles à reproduire en captivité.

Le premier dragon de Komodo a été exposé en 1934 au parc zoologique de Washington, aux États-Unis, mais il a vécu pendant deux ans seulement. Plusieurs autres tentatives d'exposition de dragons de Komodo ont été faites par la suite, mais la durée de vie de ces créatures a été très courte, avec une moyenne de cinq ans pour le zoo de Washington. Les études réalisées par Walter Auffenberg, qui ont été rapportées dans son livre The Behavioral Ecology of the Komodo Monitor, ont ensuite permis d'élever avec plus de succès et de faire reproduire des dragons en captivité.

On a observé que de nombreux dragons s'apprivoisent rapidement en captivité. On a signalé de nombreuses fois que des gardiens avaient fait sortir des animaux captifs de leur enclos pour venir parmi les visiteurs, y compris de jeunes enfants, sans aucun incident. Les dragons sont également capables de reconnaître les individus. Ruston Hartdegen du zoo de Dallas rapporte que leurs dragons de Komodo réagissaient différemment lorsqu'ils étaient en présence de leur gardien, d'un gardien moins familier ou d'un gardien totalement inconnu.

Les recherches sur les dragons de Komodo en captivité ont également fourni la preuve qu'ils se livrent au jeu. Une étude a porté sur un dragon qui poussait une pelle abandonnée par son propriétaire, apparemment pour écouter le bruit de la pelle sur les cailloux. Une jeune femelle dragon du Zoo de Washington récupérait différents objets comme des statues, des canettes, des anneaux en plastique et des couvertures pour les secouer. Elle insérait également sa tête dans des boîtes, des chaussures et d'autres objets. Elle ne confondait pas ces objets avec de la nourriture, comme elle se contentait de les avaler s'ils étaient couverts de sang de rat. Ce jeu social est fortement comparable au jeu chez les mammifères.

Dragons de Komodo au zoo de Toronto. Les dragons de Komodo en captivité deviennent souvent obèses, stockant en particulier des matières grasses dans leurs queues, en raison de leur alimentation régulière

. Une autre façon de jouer pour les dragons de Komodo a été décrite à l'université du Tennessee, où un jeune dragon de Komodo nommé "Kraken" s'amusait avec des anneaux en plastique, une chaussure, un seau ou une boîte qu'il poussait avec sa gueule, les attrapait et les prenait dans sa gueule. Elle les traitait de manière différente de son alimentation, incitant l'éminent chercheur Gordon Burghardt à conclure qu'il réfutait le point de vue ce mode de jeu comme étant « motivé par le comportement prédateur du dragon ». Kraken a été le premier dragon de Komodo né en captivité en dehors de l'Indonésie. Il est né au zoo de Washington le 13 septembre 1992.

Même apparemment dociles, les dragons sont imprévisibles et peuvent devenir agressifs, surtout lorsque l'animal voit son territoire envahi par un inconnu. En juin 2001, un dragon de Komodo a gravement blessé Phil Bronstein, rédacteur en chef du San Francisco Chronicle, quand il est entré dans le parc de l'animal au zoo de Los Angeles après y avoir été invité par son gardien. Bronstein a été mordu au pied, car le gardien lui avait demandé de retirer ses chaussures blanches, ce qui aurait pu exciter le dragon de Komodo. Bien qu'il en ait réchappé, il eut besoin d'avoir plusieurs tendons réparés chirurgicalement au niveau du pied.

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