On s'intéresse au calcul de division euclidienne de deux entiers, connaissant au préalable les opérations d'addition, de soustraction, de multiplication, et de comparaison, entre des nombres entiers. Il est facile de ramener le problème à deux entiers positifs, et on se restreint à ce cas.
Les algorithmes décrits ci-dessous calculent le quotient de la division euclidienne ; il est bien clair que le reste s'en déduit. Attention, le contraire ne serait pas vrai.
La première méthode, naturelle mais naïve, demande beaucoup trop de calculs pour des grands nombres. On présente ensuite deux méthodes courantes, de complexité semblable : la première convient pour des calculs en base 2, et donc pour une programmation informatique ; la deuxième méthode, essentiellement équivalente, est une adaptation pour la base de numération habituelle, la base décimale, et convient donc pour des calculs à la main. C'est l'algorithme enseigné à l'école.
Pour effectuer la division euclidienne de a par b, on construit une suite arithmétique strictement décroissante (ai) de raison (-b) : a0 = a, puis
Le nombre de pas de cet algorithme est donc I c'est à dire la partie entière de
Une simple amélioration consiste à faire une recherche dichotomique, sur le quotient : au lieu de parcourir comme précédemment tous les entiers depuis 0 en attendant de tomber sur le bon quotient, on va commencer par trouver rapidement un entier dont on sera sûr qu'il est plus grand que le quotient cherché ; dans la liste finie de quotients possibles restants, on fera une recherche dichotomique.
Le premier calcul se fait simplement en considérant la suite géométrique 2n. Tant que
. Le nombre d'étapes pour trouver cet entier est de l'ordre de
Pour le deuxième calcul, on construit deux suites (αn) et (βn) ; l'une stockera des minorants du quotient cherché, l'autre des majorants stricts. On pose donc α0 = 2N − 1 et β0 = 2N, puis par récurrence :
On montre facilement par récurrence qu'à chaque étape n de ce deuxième calcul, αn et βn sont deux entiers, tous deux multiples de 2N − 1 − n et dont la différence vaut 2N − 1 − n ; cette remarque permet notamment de montrer que les suites sont bien définies jusqu'à n = N − 1, et que αN − 1 et βN − 1 ne diffèrent que de 1 ; puisqu'ils sont respectivement un minorant large et un majorant strict du quotient, αN − 1est le quotient cherché.
Le nombre maximal d'étapes pour ce calcul est de l'ordre de
En concaténant les résultats des deux calculs, on voit que cet algorithme a une complexité qui croît logarithmiquement avec
Soit deux entiers naturels a et
On remarque que cette méthode se divise comme la précédente en deux étapes : d'abord une recherche d'une puissance assez grande, ce qui demande à nouveau un nombre de calcul logarithmique en a, c'est-à-dire linéaire en la taille de a ; ensuite un calcul de tous les coefficients qi associés au différentes puissances de 10 inférieures à la puissance assez grande obtenue. Pour chaque calcul de qi, l'algorithme demande en fait un calcul de division euclidienne intermédiaire ; mais le quotient est à chercher seulement parmi les entiers de 0 à 9 ; il se fait donc rapidement en utilisant des tables.
Cette méthode est celle utilisée en primaire lorqu'il s'agit de poser une division.