La plupart des espèces d'albatros se rencontrent dans l'hémisphère Sud, de l'Antarctique à l'Australie, l'Afrique du Sud et la Terre de Feu. Seules les espèces du genre Phoebastria sont présentes dans le Pacifique Nord, avec deux espèces à Hawaii, une au Japon et une aux Galapagos. Le besoin de vents importants pour planer contraint les albatros à rester confinés dans les plus hautes latitudes, il leur est par exemple très difficile de traverser la zone de convergence intertropicale. S'ils y parviennent, ils peuvent rester "prisonniers" dans l'Atlantique Nord durant des décennies. Si l'albatros des Galapagos parvient à vivre en milieu tropical, c'est grâce au courant de Humboldt qui amène des vents sur cette zone.
L'utilisation de satellites a permis de mieux comprendre les mouvements des albatros. Après la reproduction les oiseaux entreprennent un voyage circumpolaire. Afin d'éviter la compétition, les différentes espèces se répartissent selon plusieurs niches, l'albatros hurleur par exemple ne se nourrit que dans des eaux dont la profondeur dépasse 1000 mètres.
Si l'on en croit François Joseph Grille (d'Angers), des albatros survolaient parfois (ou encore) les terres et rivages de Flandre et du nord de la France dans la première moitié du 19ème siècle.
Menaces et conservation
Albatros mort suite à l'ingestion d'objets de plastique.
Les albatros sont un groupe d'oiseaux extrêmement menacés (18 espèces sur 22 d'albatros sont menacées d'extinction). Les albatros ayant un taux de reproduction très lent, toute mortalité des adultes est difficilement compensée.
Au XIXe siècle ils étaient chassés pour leurs plumes (et parfois pour leur viande, sur des navires au long cours en mer). Aujourd'hui ce commerce a cessé mais de nouvelles menaces sont apparues.
L'introduction de prédateurs domestiques ou commensaux de l'homme (rats, porcs, chats et chiens...) sur les îles où ils se reproduisent entrave le succès de la reproduction.
la sur-pêche et la pêche à la palangre sont les premières causes de mortalité des adultes. Ils privent les oiseaux de nourriture ou les tuent quand ils se prennent aux hameçons. On estime à environ 100 000 le nombre d'albatros tués de cette manière tous les ans. En dépit des rapports alarmants et des recommandations scientifiques, la CICTA (Commission Internationale pour les Thonidés de l'Atlantique et de ses mers adjacentes) réunie à Recife au Brésil a refusé en 2009 de prendre des mesures pour sauver les albatros. Selon Birdlife, les méthodes scientifiquement validées, efficaces et peu coûteuses ont été refusées par le Japon qui a poussé la CICTA vers d'autres méthodes non scientifiquement validées.
Même sur des zones très éloignés des terres (à plus de 2000 miles marins du continent le plus proche pour l'atoll de Midway), les albatros (dont des poussins) sont nombreux à mourir d'inanition après avoir ingéré parfois plusieurs dizaines d'objets en plastique (bouchons, morceaux de stylos, gadgets et autres jouets de plastique pour enfants, débris de récipients...). Ces objets sont aussi apportés par les parents à leurs poussins comme s'il s'agissait de nourriture (ils étaient couverts d'oeufs ou d'organismes marins commestibles) et à la différence des os ou arêtes avalés par les oiseaux, ils ne ne peuvent être dissous par les sucs digestifs d'aucun animal, ni ressortir de l'estomac des poussins ou adultes qui finissent par en mourir.
Enfin, comme tous les oiseaux marins, les poussins et adultes albatros sont sensibles à la pollution lumineuse.