Diego Garcia est le seul atoll des l'archipel des Chagos a être habité. En novembre 2004, 4 000 personnes, essentiellement des militaires britanniques et américains, vivent de manière plus ou moins permanente sur l'atoll. Les civils sont représentés par des Britanniques, des Américains, des Mauriciens et des Philippins. Ces derniers sont employés par l'administration britannique pour le développement des installations militaires et pour assurer des services divers. L'accès à Diego Garcia est restreint, que ce soit pour les civils ou les militaires et ces derniers ne peuvent se trouver en même temps sur l'île lorsqu'ils sont en couple.
Hormis la base militaire, la seule autre activité économique sur Diego Garcia est la vente de licences de pêche et l'émission de timbres postaux.
Malgré la présence américaine, la loi applicable sur Diego Garcia est celle du Royaume-Uni, l'île faisant partie du territoire britannique de l'océan Indien. Le commissionner et l'administrateur de ce territoire résident au Royaume-Uni mais sont représentés sur Diego Garcia par un officier.
La seule raison d'être d'une présence humaine dans l'atoll étant constitué par la base militaire, celle-ci fournit certains services à l'administration du territoire britannique de l'océan Indien telle que la production d'électricité, les communications téléphoniques, la connexion à internet, etc. De plus, la livre sterling est officiellement en usage mais le dollar américain est aussi en circulation. Les services britanniques ont néanmoins en charge la radiodiffusion, la gestion du domaine internet .io, la télévision avec une chaîne interne à l'atoll et la sécurité assurée par les Royal Overseas Police Officers.
Les objectifs militaires de la base américaine de Diego Garcia sont d'apporter un soutien logistique aux opérations militaires des pays du pourtour de l'océan Indien où les États-Unis sont engagés. Dans cette région du monde qui inclus aussi le Proche et le Moyen-Orient, Diego Garcia constitue ainsi le « fer de lance » de l'armée américaine. Occasionnellement, une flotte de bombardiers dont des B-2 est basée sur Diego Garcia qui est utilisée comme base de départ de raids de bombardement durant la guerre du Golfe de 1991, la guerre d'Afghanistan de 2001 et la guerre d'Irak de 2003[réf. souhaitée]. Une station du réseau Echelon serait basée sur l'atoll ce qui constitue un atout majeur pour le United States Central Command. Elle est soupçonnée d'être ou d'avoir été un centre de détention secret pour des prisonniers d'Al-Qaida.
Diego Garcia est vraisemblablement découvert au cours du XVIe siècle par des navigateurs portugais, peut-être Pedro de Mascarenhas ou bien un certain Diego Garcia, un capitaine de vaisseau le baptisant de son nom.[réf. souhaitée] L'atoll est alors inhabité et le restera jusqu'au XVIIIe siècle. Les Français qui colonisent l'archipel des Chagos amènent des Africains sur Diego Garcia pour les employer dans les cocoteraies afin d'en tirer du coprah et de l'huile de noix de coco. Au lendemain des guerres napoléoniennes, Diego Garcia passe aux mains des Britanniques dans le cadre du traité de Paris en 1814. L'atoll servira de point de ravitaillement en charbon pour les navires britanniques naviguant entre l'Europe et l'Australie à partir de l'ouverture du canal de Suez en 1869.[réf. souhaitée]
En 1965, Diego Garcia, de même que le reste de l'archipel des Chagos et quelques îles seychelloises, est intégré au territoire britannique de l'océan Indien nouvellement formé par le regroupement d'îles jusqu'alors dépendantes des colonies britanniques de Maurice et des Seychelles. Cette création se fait avec l'accord de Maurice dans le cadre de sa future indépendance qui surviendra le 12 mars 1968. Néanmoins, Maurice change son point de vue et réclame depuis cette date la souveraineté de l'archipel des Chagos.
En 1971, les Chagossiens de Diego Garcia sont déportés par les autorités américaines vers les Seychelles et Maurice dans le cadre du développement des activités militaires dans l'atoll. Depuis, Diego Garcia ne compte plus de population indigène. Certains des anciens habitants de l'atoll y sont toutefois revenus en temps que visiteurs en avril 2006 mais sans possibilité d'y retourner y vivre. Les Chagossiens continuent de réclamer un droit au retour sur Diego Garcia et malgré plusieurs décisions favorables des cours britanniques, le gouvernement du Royaume-Uni utilise des « pouvoirs spéciaux » pour empêcher leur retour.
Diego Garcia occupe une position stratégique dans le centre de l'océan Indien remarquée dès le XIXe siècle par le Royaume-Uni et dans les années 1950 par les États-Unis[réf. souhaitée]. En effet, l'atoll est situé à 2 000 kilomètres de l'Inde, à 3 500 kilomètres des côtes orientales de l'Afrique et de l'Indonésie, à 4 500 kilomètres du golfe Persique et à 5 000 kilomètres des côtes occidentales de l'Australie. Il est situé au croisement des routes maritimes reliant l'Extrême-Orient à l'Europe aussi bien via le canal de Suez que par le cap de Bonne-Espérance et les pétroliers sortant du golfe Persique croisent au large de Diego Garcia quelle que soit leur destination et notamment en direction de l'Asie.
L'apparition de la Guerre froide et l'accroissement de la présence soviétique dans des pays riverains de l'océan Indien conduit les États-Unis à rechercher une base d'opérations, notamment avec la perte de l'allié iranien. L'installation de facilités militaires sur Diego Garcia est accordée par les Britanniques aux Américains pour cinquante ans suite à des discussions conclues en 1966. Ce bail a été renouvelé pour une durée de vingt ans ce qui porte son expiration à 2016. La construction de la base militaire débute en janvier 1971 lorsque des Seabees, une unité de génie militaire de l'armée des États-Unis, sont débarqués sur Diego Garcia.
Lorsque la Guerre froide cesse, la base militaire de Diego Garcia trouve de nouveaux objectifs militaires et stratégiques avec la guerre du Golfe en 1991, les opérations contre les Talibans en Afghanistan depuis 2001 et la guerre d'Irak en 2003. L'île accueille en effet des bombardiers furtifs B-2 pour des escales techniques grâce à des hangars démontables pressurisés[réf. souhaitée]. Avec la montée du terrorisme islamiste, les États-Unis souhaitent renforcer leurs moyens d'action à Diego Garcia. Dans cette optique, l'United States Navy déclare en décembre 2009 vouloir installer un port flottant qui pourrait accueillir jusqu'à quatre sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de croisière.
[réf. nécessaire]