Le terme diaspora désigne la dispersion d'une communauté ethnique ou d'un peuple à travers le monde.
À l'origine, ce terme ne recouvrait que le phénomène de dispersion proprement dit. Aujourd'hui, par extension, il désigne aussi le résultat de la dispersion, c'est-à-dire l'ensemble des membres d'une communauté dispersés dans plusieurs pays.
Le mot fut d'abord employé pour la diaspora juive comme l'indiquent l'encyclopédie Larousse et le dictionnaire du CNRS et pour le Larousse, utilisé avec une majuscule, il désigne uniquement la diaspora juive. Le terme a ensuite été repris au XXe siècle pour désigner d'autres communautés : la diaspora arménienne, la diaspora irlandaise, la diaspora kurde, la diaspora italienne, la diaspora grecque, la diaspora africaine, la diaspora chinoise, la diaspora palestinienne, la diaspora libanaise (voir aussi diaspora arabe), la diaspora marocaine, la diaspora coréenne, ou encore la diaspora québécoise (descendants des Français de Nouvelle-France).
Le nombre de personnes en situation de diaspora n'est pas connu précisément, mais il peut être estimé à 600 millions, soit 10 % de l'humanité. Le rapport de la Commission globale sur les migrations internationales (ONU) évalue à 200 millions le nombre de migrants (Rapport de 2005). On peut multiplier par trois ce chiffre pour évaluer le nombre de diasporiques, citoyens ou non des pays d'accueil.
Le terme était initialement un terme botanique signifiant « dispersion des graines ». Du grec ancien διασπορά (diasporá, « dispersion ») construit avec le préfixe διά, dia- et σπορά, (sporá, « ensemencement ») issu du verbe σπείρω (speíro, « semer ») qui a aussi donné « spore » en français.
Trois caractéristiques essentielles :
La définition adoptée peut cependant être plus ou moins restrictive selon les chercheurs, certains faisant de la perte du territoire d'origine un préalable, d'autres comme Michel Bruneau insistant davantage sur la dispersion dans des pays différents. C'est un point de débat.
L'espace d'une diaspora est un espace transnational diffus et réticulé, fait d'une multitude de noyaux dispersés, centres de communautés, et d'une multipolarité sans hiérarchie stricte. Le lien communautaire est essentiel pour la pérennité de la diaspora. Il s'établit à partir de différents ancrages (maison familiale, quartiers, édifices religieux, sièges d'associations) et se développe à travers de nombreux réseaux (filières et cultures régionales).
La mémoire joue un rôle important dans la structuration des communautés et peut s'inscrire en référence à un territoire réel ou mythique lorsqu'il est inexistant. La référence au territoire d‘origine est particulièrement forte pour les diasporas issues de la vaste zone eurasiatique, naguère lieu de prédilection des empires multiethniques. Le rapport entre les diasporas et l'État-nation est difficile, quand ce dernier s'accompagne d'homogénéisation ethnique, donnant lieu parfois à des génocides (en Turquie : génocide arménien). Mais les diasporas ont largement contribué à créer, repeupler leur État-nation (Grèce, Arménie, Israël, Québec) . Parfois la diaspora est utilisée comme une extension de la politique du territoire d'origine, et inversement elle peut faire pression sur la politique extérieure.
Cadre historique des diasporas :
Les diasporas se redéploient de plus en plus dans les pays du nouveau monde (Amérique du Nord et du Sud, Australie). Les phénomènes de circulation migratoire (territoire d'origine-territoire d'accueil) tendent à se généraliser avec les progrès des techniques de transport et de communication. Dans l'État-nation post-moderne, les diasporas sont moins assimilées qu'intégrées et conservent une certaine autonomie.
Les territoires d'origine des diasporas sont souvent de grands isthmes à l'échelle mondiale : Moyen-Orient, Asie du Sud est et Amérique centrale-Caraïbes. Les diasporas peuvent également être issues de zones de fortes pressions démographiques et de pauvreté relative (diasporas « prolétaires » qui à la seconde génération deviennent de vraies diasporas, car elles ont les moyens d'auto-développement). C'est seulement à partir du XIXe siècle que les diasporas se sont mondialisées.