La diarrhée du voyageur ou tourista est une diarrhée associée à des symptômes tels que douleurs abdominales, nausées, vomissements ou malaises, survenant chez le voyageur à destination d'un pays à faible niveau d'hygiène alimentaire ou hydrique.
La diarrhée, définie par la survenue de plus de 3 selles non moulées par jour, est le plus souvent hydrique sécrétoire due à une infection par un germe entéro-toxinogène, plus rarement sanglante et fébrile liée à des infections par des germes entéro-invasifs ou à l'amibiase.
C'est une maladie généralement bénigne et d'évolution favorable même sans traitement mais des complications sérieuses peuvent apparaitre chez les enfants, les personnes âgées ou fragiles - présentant des affections telles que maladies cardiaques, diabète, immunodéficience.
Selon les pays, la diarrhée du voyageur porte différents noms :
Aden gut - Bali belly - Barsa belly - Boyaux d’Aden - Casablanca Crud - Complainte de l’été - Course de Rangoon - Course de Rome - Course de Tokyo - Course du touriste - Course de Turquie - Course du voyageur - Danse aztèque - Delhi belly - Djerblenne ou Djerbienne - Flux coeliaque - Gallop grec - Gastro-entérale emporiatrique - Gl’s - Gyppy tummy - Hong Kong dog - Kaboulite - Maladie de la Mer rouge - Maladie des Canaries - Passion - Poonah pooh - Revanche de Montezuma - San Francisquite - Squitter - TG tract - Toilette de Hong Kong - Toilette de Malte - Tourista ou Turista - Troskyste - Turkey trot - Ventre de Bassa - Ventre de Delhi - Ventre égyptien - Zermatite
La tourista est le trouble sanitaire le plus fréquent chez les voyageurs, et touche près 20 à 50% des voyages de courte durée. Elle survient en général une semaine après l'arrivée et dure habituellement quelques jours. Elle peut, cependant, devenir suffisamment gênante pour modifier le programme du voyage dans presque un quart des cas.
La réhydratation est la base du traitement. Des anti-diarrhéiques de la classe des inhibiteurs du péristaltisme intestinal peuvent être prescrits initialement en l'absence de germes invasifs. Le traitement antibiotique devrait être réservé aux cas sévères. Dans ces cas, les quinolones sont le traitement antibiotique de premier choix.
Par voie orale, elle est le pilier du traitement de la diarrhée et permet de réduire les complications liées à la déshydratation. Elle peut se faire avec des solutés de réhydratation orale (SRO - sels de réhydratation orale, UNICEF-Oralyte, Gallialite ...) commercialisés et apportant un apport hydrosalin équilibré. En l'absence de ces produits, tout apport hydrique contenant du glucose, du potassium et du sel est une bonne alternative, comme de l'eau en bouteille, des jus de fruit, des boissons gazeuses douces, associées à des biscuits salés, du bouillon... Ces solutés de réhydratation n'ont pas démontré de supériorité chez l'adulte par rapport à une réhydratation simple.
Cette réhydratation est classiquement associée à une diète de quelques jours.
La réduction de la motilité ou de la sécrétion intestinale fait appel à des dérivés opiacés. Ils sont contre-indiqués en cas de diarrhée invasive se manifestant par une dysentérie avec diarrhée glairo-sanglante car ils risquent alors d'aggraver l'infection, en empêchant l'élimination du germe invasif. Le lopéramide est néanmoins contre-indiqué chez les enfants.
L'usage d'un antibiotique chez le sujet sain n'est pas indiqué étant donné la nature bénigne de l'affection. Son emploi doit être réservée aux situations sévères avec plus de 3 selles liquides par jour, présence de douleurs abdominales, de fièvre et/ou dysenterie et symptomatologie récidivante lors de l'interruption du traitement symptomatique, ou chez la personne fragile.
Les fluoroquinolones, en traitement de 3 à 5 jours, voir en monodose, représentent le traitement antibiotique de première intention au cours de la diarrhée du voyageur. Des résistances apparaissent notamment sur certaines souches de Campylobacter dans le Sud-est asiatique ; dans ce cas l’azithromycine (500 mg/jour pendant 3 jours) est une alternative efficace.
Les traitements purement symptomatiques ne dispense pas d'un avis médical en cas d'aggravation et ne doivent pas être utilisé plus de 4 jours.
La prévention consiste essentiellement à surveiller son alimentation : peler les fruits et légumes, éviter les crudités et la viande insuffisamment cuite, cuire les aliments à plus de 65°C, ne boire que des boissons encapsulées, éviter les glaçons. Son efficacité n'est cependant pas démontrée car la moindre erreur peut la faire échouer.
Il n'existe pas de vaccin universel permettant de prévenir l'ensemble des turistas, même s'ils en existent qui sont ciblés sur des germes potentiellement responsable, dont le rotavirus.
Certains médicaments ont été utilisés à titre préventif : le bismuth a une certaine efficacité mais comporte des effets secondaires non négligeables. La prise de probiotiques ne diminue que de peu l'incidence de la turista.