Diable de Tasmanie - Définition

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Introduction

Diable de Tasmanie
 Sarcophilus harrisii
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Super-ordre Marsupialia
Ordre Dasyuromorphia
Famille Dasyuridae
Genre Sarcophilus
Nom binominal
Sarcophilus harrisii
(Boitard, 1841)
Statut de conservation IUCN :

EN : En danger
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

Le diable de Tasmanie ou scatophile (littéralement : qui aime la défection) (Sarcophilus harrisii) est une espèce de marsupial ne vivant plus que sur l'île de Tasmanie en Australie. Il avait disparu du « continent » australien environ 400 ans avant l'arrivée des premiers colons européens en 1788. Longtemps considéré comme une menace pour le bétail, il a été chassé impitoyablement jusqu'à ce qu'il soit protégé en 1941. Depuis les années 1990, un grand nombre de représentants de l'espèce sont victimes d'une tumeur cancéreuse (Devil facial tumour disease, ou DFTD) transmissible par morsure qui réduit fortement sa population.

Il est caractérisé par sa fourrure noire, l'odeur forte qu'il dégage lorsqu'il est stressé, son hurlement fort et inquiétant et son tempérament agressif envers ses congénères quand il mange.

Cette espèce est la seule survivante du genre Sarcophilus mais il existe encore d'autres marsupiaux carnivores (Dasyurus).

Taxonomie

Le naturaliste George Harris a décrit pour la première fois le diable de Tasmanie en 1807. Il lui avait donné le nom de Didelphis ursina. En 1838, Richard Owen le renomma Dasyurus laniarius avant que Pierre Boitard ne le déplace dans le genre Sarcophilus en 1841 en lui donnant le nom de Sarcophilus harrisii. Plus tard, une proposition de révision de son nom a été faite en 1989 en se basant sur l'étude de quelques fossiles continentaux. Cette proposition n'a pas été acceptée par la communauté scientifique internationale et le nom de S harrissii doit s'appliquer à l'espèce actuelle, celui de S. laniarius à une espèce fossile. Des études phylogénétiques récentes montrent que le diable de Tasmanie est plus proche du genre Dasyurus que du Tigre de Tasmanie ou thylacine disparu récemment.

Reproduction

Diable de Tasmanie humant l'air à la recherche d'une proie

Les femelles commencent à procréer avec la maturité sexuelle, typiquement dans leur seconde année. À ce moment-là, elles deviennent fertiles une fois par an, produisant de multiples ovules pendant leur période de chaleur. La saison des amours survient en mars. Les animaux s'accouplent, dans des lieux abrités, aussi bien la nuit que le jour. À cette occasion, les mâles se disputent les femelles, ces dernières optant pour le mâle dominant. Les diables sont polygames : à moins qu'elle ne soit gardée après l'accouplement, une femelle s'accouplera avec d'autres mâles.

La gestation dure trente et un jours, pour une portée de vingt à trente individus, chacun pesant approximativement 0,18–0,24 grammes. À la naissance, les jeunes gagnent la poche ventrale depuis le vagin. Là, ils se fixent à un mamelon pour les cent jours à venir. Chez cette espèce, à l'instar du wombat, la poche s'ouvre vers l'arrière, rendant difficiles les interventions de la mère. En dépit de la taille de la portée, la femelle ne dispose que de quatre à six mamelons. Il en résulte dès le début de leur existence, une lutte fratricide dans la poche maternelle qui aboutit très rapidement à la mort de la plupart des petits et seuls trois ou quatre parviennent à survivre. Statistiquement, il subsiste davantage de femelles.

La croissance est rapide. À quinze jours, l'oreille externe est visible. Les paupières sont apparentes à seize jours, les moustaches à dix-sept et les lèvres à vingt. Le jeune commence à développer de la fourrure à quarante-neuf jours et possède un pelage complet à quatre-vingt-dix jours. Juste après s'ouvrent les yeux — entre quatre-vingt-sept et quatre-vingt-treize jours — et la bouche peut relâcher son emprise sur le mamelon à cent jours. C'est cent cinq jours après la naissance que les jeunes quittent la poche, apparaissant comme de petites copies du parent et pesant environ deux cents grammes. Contrairement aux petits kangourous, ils ne regagnent pas la poche : ils restent dans la tanière pour trois mois supplémentaires, s'aventurant pour la première fois à l'extérieur entre octobre et décembre, avant de gagner leur indépendance en janvier. Les diablesses sont fécondables six semaines par an environ.

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