Deûle - Définition

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Introduction

la Deûle
La Deûle : lagunage linéaire aux Bois Blancs.
.
Caractéristiques
Longueur 60 km
Bassin 1 071 km2
Bassin collecteur l'Escaut
Débit moyen 8 m3⋅s-1 (Wambrechies)
Régime pluvial océanique
Cours
Se jette dans la Lys
Géographie
Pays traversés France France

La Deûle (en néerlandais : Deule) est une rivière du nord de la France dont l'essentiel du cours est aujourd'hui canalisé (de Lens à Deûlémont).
Dans sa partie amont, elle est encore en partie à l'état naturel et connue sous le nom de Souchez.

Étymologie

Le nom de la rivière est mentionné sous la forme Dupla en 1276, évolution phonétique d'un probable *Dubulā, basé sur le celtique (gaulois) dubu-, noir (cf. breton du, noir, irlandais dub, noir), c'est-à-dire : « la noiraude ». L'accent circonflexe n'a pas d'origine étymologique (pas d'ancien S).

Historique de la canalisation

Premiers aménagements

La Deûle, encore capricieuse et pleine de méandres a été naviguée au moins dès l'époque gallo-romaine entre Lille et la Lys.

  • En 1244, Marguerite, comtesse de Flandre, concède l'usage des marais de la Haute-Deûle aux riverains et habitants des paroisses locales. Le lacis de chenaux et tourbières est peu à peu drainé par un canal navigable. La jeune ville de Lille achète alors la Haute-Deûle, et le châtelain fait creuser un canal de Lille à Don.
  • En 1271 Jean III, châtelain de Lille gagne en dot de la comtesse Jeanne de Flandre cette portion de rivière, qu'il achève de faire canaliser de Don à La Bassée, en drainant au passage les marais d'Haubourdin. La Deûle sera ensuite définitivement connectée à la Scarpe, connectant entre eux plusieurs bassins versants et commençant à devenir un nouveau facteur de fragmentation écopaysagère pour la migration de la faune terrestre.
  • Au début du XVIe siècle, la navigation est encore étendue au Sud par la canalisation de la Souchez jusqu'à Courrières et la cité drapière de Lens, aux frais des bourgeois de la ville de Lille.

Les projets de Vauban

La Deûle à Courrières en 1920

Après que les armées de Louis XIV se furent emparées de Lille (1667), Vauban médita un vaste projet de canalisation inter-bassins afin, non seulement de disposer d'eau pour inonder les fossés de la nouvelle citadelle de Lille, mais aussi de retarder la marche des troupes ennemies en cas de contre-invasion depuis les Pays-Bas. Ce projet comportait :

  • un canal de jonction entre la Scarpe depuis Corbehem et la Sensée à Arleux (terminé en 1690),
  • un canal à bief de partage (aujourd'hui canal de la Haute-Deûle), entre la Scarpe (depuis le Fort de Scarpe) jusqu'à Courrières (terminé en 1693). Le bief de partage étant alimenté par l'Escrébieux,
  • une déviation des eaux de la Deûle à la traversée de Lille depuis l'île Rihour (où avait été fondée la ville) jusqu'à la nouvelle citadelle, créant le « bras de la Barre ».

La ville de Lille assuma toute la charge de l'entretien de la voie d'eau depuis le Fort de Scarpe jusqu'à Deûlémont, et perçut les péages jusqu'en 1798, date à laquelle le Consulat reprit en charge l'exploitation.

Le temps du charbon

Au XIXe siècle, pour améliorer l'approvisionnement en charbon de la ville de Lille depuis le bassin de l'Escaut, un groupe d'investisseurs obtient l'adjudication du canal de Roubaix entre l'Escaut et la Marque, affluent de la Deûle dont le confluent est à Marquette-lez-Lille. En 1880, le gouvernement décide d'homogénéiser les caractéristiques du réseau français au gabarit Freycinet, correspondant au transit des spits flamands, circulant déjà sur les canaux du Nord de la France.

L'aménagement à grand gabarit

Le canal à grand gabarit à Santes, en amont de Lille

Par suite des deux guerres mondiales, des dommages consécutifs et des moyens consacrés à la reconstruction, la situation du gabarit n'évolue plus sur la Deûle jusqu'en 1954 : cette année-là, la Conférence Européenne de Paris envisage de promouvoir les voies navigables de l'Escaut, la Deûle et la Lys en vue de la navigation des chalands de plus de 1,000 t.

Sur la Deûle, après la reconstruction de l’écluse à grand gabarit de Don (1959), la mise à grand gabarit (3 000 t) de la section Bauvin-Marquette est déclarée d'utilité publique. Les travaux commencent en 1968 par la section les Ansereuilles-Haubourdin, et se terminent avec la construction de la nouvelle écluse du Grand Carré à Lille (1974-1977). Par suite de restrictions budgétaires, les travaux ne se poursuivent de Lille jusqu'à Marquette qu'avec un gabarit réduit de 1,350 t, et ce n'est que par un programme de financement régional (1978-1982) que le gabarit est porté de 350 t à 800 t entre Marquette et Deûlémont.

Les travaux d'élargissement ne reprennent qu'en 1993 avec la démolition de l’écluse de Deûlémont qui entraîne un abaissement de 1,83 m du plan d’eau à l’amont de la confluence avec la Lys. Après une décennie de travaux, la Deûle a été ouverte au gabarit de 1,350 t à l'aval de Lille en juin 2004.

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