Des maladies telles que l'anorexie mentale ou encore l'obésité peuvent conduire à un état de dénutrition. Les décompensations œdémateuses (notamment ascite ou œdème des membres inférieurs) représentent également un facteur favorisant, la surcharge hydrosodée dans les tissus extra-cellulaires induisant la dilution des protéines et leur malabsorption cellulaire.
La perte d'appétit lié à l'âge ou à un traitement médical peut également conduire à la dénutrition. Différentes maladies altérant à terme la conscience (maladie d'Alzheimer, coma, maladie mentale ou encore syndrome de Korsakov) sont des facteurs prédisposant la dénutrition.
Le processus de cicatrisation (plaie opératoire, escarre) sollicite des ressources protéiques supplémentaires, et de facto peut conduire à un état de dénutrition en l'absence de supplémentation nutritionnelle.
Un mauvais état du système digestif peut conduire à la dénutrition. Les facteurs sont variés et regroupent les affections de la bouche (mucite, mauvais état dentaire), difficultés à la digestion (nausées, vomissements, constipation), maladies digestives (ulcère gastroduodénal, divers syndromes de malabsorption).
D'un point de vue social, de mauvaises conditions d'hygiène alimentaire peuvent conduire à la dénutrition : c'est le cas notamment dans le contexte de famine ou encore de pauvreté. L'alcoolisme provoquant primairement un syndrome de Korsakov (et une baisse de vigilance), induit également la composante sociale de la dénutrition.
Le traitement de la dénutrition est à la fois étiologique (celui des causes), préventif, et celui de l'état de dénutrition en lui-même. Le traitement des étiologie est aussi varié que la nature des causes.
Le traitement de la dénutrition consiste quant à lui en la prévention de la dénutrition, au dépistage, à l'évaluation et à la surveillance de l'état de dénutrition, en une supplémentation nutritionnelle au besoin, voire in fine une éducation thérapeutique aux bonnes pratiques alimentaires.
Une recommandation de l'AFSSAPS en France prévoit que pour une personne hospitalisée, un apport de 30 kcal/jour/kg est une valeur de référence afin de prévenir la dénutrition. Des suites d'un bilan nutritionnel, la stratégie thérapeutique peut s'orienter sur une assistance nutritionnelle dans les forme les moins graves (compléments alimentaires hyperprotéinés, augmentation du nombre des collations et fractionnement des repas) ou encore vers une supplémentation parentérale exclusive (solutions intraveineuses).
La prévention de la dénutrition est possible notamment chez la personne âgée en institution. 30 à 70% des personnes âgées sont dénutries en maison de retraite. Ces dénutritions sont souvent liées à la maladie et au grand âgé mais aussi à une sous-alimentation et à un manque de personnel. Un outil est en cours de validation dans le gérontopole de Bourgogne-Franche Comté, le Diagramme Iso-Nutritionnel[1] (DIN) conçu par le géronto-nutritionniste Didier Buffet. Le DIN permettra de dépister, de prévenir et de suivre les patients âgés. Cet outil utilise quatre critères : l'albuminémie, la CRP, la variation du poids et l'IMC. Une étude médico-économique cherchera a démontrer qu'investir dans le Coût Aliment Moyen journalier ( qui est de 3 euros en France) et dans le ratio personnel/résidents ( qui est de 4/10 en France contre 10/10 en Suisse, 12/10 en Allemagne, 11/10 en Suede) cela permettra de mieux nourrir les personnes âgée et ainsi éviter les cascades de complications très couteuses induites par une politique de contrôle des coûts. Cette étude aura pour but de démontrer que cette politique s'avère beaucoup plus couteuse en terme de dépense de santé du fait des dommages co-latéraux qu'elle induit : dénutrition, baisse du systeme immunitaire, infections, escarres, manque de personnel, dépressions, absentéisme, maltraitance, etc.
Il est possible d'augmenter les apports en énergie et en protéines en:
L'alimentation parentérale utilise une voie centrale (ou périphérique) comme l'artère sous-clavière, l'artère fémorale ou l'artère jugulaire interne. La nutrition parentérale est utilisée lorsque le tube digestif n'est pas fonctionnel (iléus complet, intestin court, nausées/vomissements sévères). Les inconvénients de la nutrition parentérale sont les risques infectieux, le coût élevé et surtout le fait qu'il n'utilise pas le tube digestif (les entérocytes ne sont pas nourris!). C'est donc pourquoi, si le tube digestif est fonctionnel il faut toujours utiliser la nutrition entérale.