Dans cette section, on considère la question suivante : étant donnée une variable aléatoire de densité et une fonction quelle est la loi de la variable aléatoire En particulier, sous quelles conditions possède-t-elle aussi une densité de probabilité ? Et comment peut-on la calculer ? Une réponse rapide est que, localement, on doit pouvoir appliquer à la fonction g le théorème d'inversion locale sauf sur un ensemble de points de mesure de Lebesgue nulle). Le calcul de se résume alors à un changement de variable dans une intégrale simple ou multiple, comme cela est illustré dans les quelques exemples ci-dessous.
La densité de probabilité de la somme de deux variables aléatoires indépendantes U et V, chacune ayant une densité fU et fV, est donnée par une convolution de ces densités:
Dans cet exemple, et
Dans cet exemple, et Alors, pour toute fonction mesurable bornée,
où désigne le déterminant jacobien correspondant au changement de variable
c'est-à-dire
Donc, pour toute fonction mesurable bornée,
Pour déterminer la loi de la somme de variables indépendantes, on peut aussi passer par la fonction génératrice des moments ou par la fonction caractéristique d'une variable aléatoire . C'est ainsi qu'est démontré le théorème de la limite centrale.
Notons la densité de la variable aléatoire réelle Il est possible de considérer un changement de variable, dépendant de x. La transformation est la suivante: Y = g(X) où la fonction g est strictement monotone et dérivable, de dérivée qui ne s'annule nulle part. La densité fY(y) de la transformée est
où g−1 représente la fonction réciproque de g et g' la dérivée de g.
Ce résultat découle du fait que les probabilités sont invariantes par changement de variable. Supposons par exemple que g est décroissante :
En différenciant, on obtient
qui s'écrit encore
Le cas où g est croissante se traite de manière analogue.
Pour une transformation g non monotone, la densité de probabilité de Y est
où n(y) est le nombre de solutions en x de l'équation g(x) = y, et sont les solutions. La fonction g doit vérifier certaines hypothèses, toutefois : essentiellement on doit pouvoir lui appliquer le théorème d'inversion locale sauf sur un ensemble de points de mesure de Lebesgue nulle. Par exemple un ensemble d'hypothèses peu limitatif mais simple à vérifier serait : g est de classe C1 et l'ensemble des zéros de la dérivée g' est localement fini. Il s'agit d'exclure entre autres (mais pas seulement) le cas où g est constante sur un ensemble de mesure non nulle pour la loi de X, cas où g(X) n'a pas une loi à densité, car la loi de g(X) peut alors avoir une partie discrète.
Prenons X uniforme sur [0,2] et Alors
Autrement dit, la loi de Y a une partie à densité, mais aussi un atome en 1.