Démographie de la Russie - Définition

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Démographie contemporaine

La Russie voit sa population baisser continuellement depuis l'éclatement de l'Union soviétique, où elle a atteint son apogée avec 148 millions d'habitants. Cette baisse est d'environ 750.000 à 800.000 personnes par an au cours de la fin des années 1990 et au début des années 2000. L'espérance de vie des hommes atteint ainsi aujourd'hui 58,8 ans, chiffre bien plus bas que celui atteint par les autres pays développés. La Russie compte 13 millions de handicapés, presque 9 % de la population , ce qui représente une très lourde charge pour le budget fédéral.

Natalité

Natalité en Russie
Taux brut de natalité 11,1 
Indice synthétique de fécondité 1,41 enfant(s)/femme
Source: The World Factbook, CIA
Le taux de natalité par sujets fédéraux en 2009

Le taux de natalité en Russie a augmenté depuis 1999, date de son plus faible taux de natalité avec 8,27 naissances pour 1000 habitants, pour arriver en 2009 à un taux de 11,1 naissances pour 1000 habitants. Dans son discours au Conseil de la Fédération, en mai 2006, le président Vladimir Poutine a confirmé la mise en place d'une politique nataliste. Cette politique permettrait notamment aux mères de bénéficier d'une « prime de maternité » conséquente (1 250 000 roubles, soit 17 350 €, pour la naissance d'un second enfant et 1 300 000 roubles (18 825 €) pour le troisième). De plus, depuis février 2006, des « certificats de naissance » ont été introduits dans les maternités : remplis lors de la naissance d'un enfant, ils permettent à la mère de toucher sa « prime de maternité », et à la sage-femme de bénéficier d'une « prime d'assistance » de 10 000 roubles (294 €) pour chaque enfant né dans son service.

Depuis 2006, une stabilisation puis une remontée du taux de natalité s'observe, résultat tant de l'amélioration du niveau de vie (le PIB, divisé par deux entre 1990 et 1998, a retrouvé son niveau de 1990 en 2006) que des politiques natalistes du gouvernement et de la structure des âges du pays, les enfants nés avant le déclin démographique de 1990 étant maintenant en âge de procréer.

En 2009, la population russe a augmenté pour la première fois depuis 1995, sous l'effet conjugué d'un accroissement de la natalité et d'une baisse de la mortalité.

Fécondité

Le taux de fécondité en Russie de 1990 à 2008

Le taux de fécondité de la Russie est passé de son plus bas historique à 1,16 en 1999 à 1,49 en 2008. En 2008, 7 des sujets fédéraux de la Russie avaient des taux de fécondité au-dessus de 2,1 enfants par femme (le minimum requis pour assurer le remplacement de la population) . Ces sujets fédéraux sont la Tchétchénie avec un taux de fécondité de 3,40, la république de Touva avec un taux de 2,68, l'Aga-Bouriatie avec un taux de 2,64, la république de l'Altaï avec un taux de 2,48, la Bouriatie-Oust-Ordaavec un taux de 2,73, l'Évenkie avec un taux de 2,41, le kraï de Perm avec un taux de 2,12. Parmi ces sujets fédéraux, trois ont une majorité ethnique russe (la république de l'Altaï, l'Évenkie et la Bouriatie-Oust-Orda).

Chez 12 autres sujets fédéraux, l'ISF était suffisamment élevé pour assurer un remplacement de population dans les zones rurales, mais pas dans les zones urbaines. Ces sujets fédéraux sont les suivants: République de Bouriatie avec un taux de 1,71 en milieu urbain et 2,29 dans les zones rurales, République de Sakha (1,71 / 2,54), la Tchoukotka (1,71 / 2,73), la Nénétsie (1,76 / 2,87), la Taïmyrie (1,38 / 3,94) , l'Iamalie (1,56 / 2,70), la Khakassie (1,49 / 2,35), république des Komis (1,27 / 2,23), Karatchaïévo-Tcherkessie (1,45 / 2,10), l'oblast de Tioumen (1,59 / 2,2), Koriakie (1,27 / 2,34) et l'oblast d'Irkoutsk (1,59 / 2,39). Parmi ces sujets fédéraux, tous sauf deux ont une majorité de Russes ethniques (les exceptions étant Sakha et Karatchaïévo-Tcherkessie).

Dans la plupart des sujets fédéraux de la Sibérie et l'Extrême-Orient russe, les taux de fécondité sont élevés, mais pas assez pour assurer le remplacement de la population. Par exemple, le krai de Transbaïkalie avaient un indice synthétique de fécondité de 1,82, ce qui est supérieur à la moyenne nationale, mais moins que les 2,1 nécessaires au remplacement de la population. Dans cette région les zones rurales ont tout autant une plus forte fécondité par rapport aux zones urbaines. La différence est évidente dans l'oblast de Tioumen avec un ratio de 1,59 / 2,20, l'oblast autonome juif (1,50 / 1,86), Oudmourtie (1,40 / 2,21), Kabardino-Balkarie (1,28 / 1,82), l'oblast d'Amour (1,37 / 1,85), Kraï de Perm (1,40 / 2,15), Kraï de Khabarovsk (1,35 / 1,84), et l'oblast de Kaliningrad (1,32 / 1,74).

Les âges médians sont fortement corrélés avec les taux de fécondité et les groupes ethniques. Par exemple, en 2002, dans le groupe ethnique des Ingouches ayant l'âge médian le plus bas, les femmes de 35 ans ou plus avaient, en moyenne, 4,05 enfants. Dans le groupe ethnique des Juifs ayant l'âge médian le plus élevé, les femmes de 35 ans ou plus avaient en moyenne que 1,37 enfant. Ainsi les Juifs ont à la fois l'âge médian le plus élevé et le plus faible taux de fécondité, ce qui est une conséquence de l'émigration juive.

Année Fécondité Année Fécondité Année Fécondité Année Fécondité Année Fécondité
1960 2,52 1970 1,99 1980 1,89 1990 1,89 2000 1,21
1961 2,45 1971 2,03 1981 1,91 1991 1,73
1962 2,36 1972 2,04 1982 2,04 1992 1,55 2002 1,28
1963 2,27 1973 2,01 1983 2,11 1993 1,39 2003 1,28
1964 2,18 1974 2 1984 2,06 1994 1,4 2004 1,34
1965 2,13 1975 1,98 1985 2,05 1995 1,34 2005 1,29
1966 2,1 1976 1,97 1986 2,15 1996 1,28 2006 1,3
1967 2,04 1977 1,95 1987 2,22 1997 1,23 2007 1.3
1968 1,99 1978 1,92 1988 2,12 1998 1,24
1969 1,97 1979 1,9 1989 2,01 1999 1,17

Avortement

Dans les années 1980 seulement entre 8 à 10% des femmes mariées en âge de procréer russe utilisaient des méthodes de contraception hormonale et intra-utérine, à rapporter aux 20 à 40% des pays développés. Cela a conduit à des taux d'avortement plus élevés en Russie : dans les années 1980, la Russie comptait 120 avortements pour 1 000 femmes en âge de procréer, contre seulement 20‰ dans les pays occidentaux. Cependant, après l'effondrement de l'Union soviétique, de nombreux changements ont eu lieu, telles que la dé-monopolisation du marché pour les médicaments contraceptifs et la libéralisation des médias, qui conduisirent à une conversion rapide vers des pratiques plus efficaces de contrôle de la grossesse. Le taux d'avortement a décru dans la première moitié des années 1990 pour la première fois dans l'histoire de la Russie, même en dépit de taux de fécondité en baisse. Depuis le début des années 1990 à 2006, le nombre d'avortements par femme attendu au cours de sa durée de vie a chuté de près de 2,5 fois, passant de 3,4 à 1,2. En 2004, la proportion de femmes en âge de procréer utilisant des méthodes de contraception hormonale ou intra-utérine, a été d'environ 46% (29% avec l'intra-utérine, 17% avec l'hormonal).

Malgré de nets progrès dans la planification familiale, le nombre d'enfants souhaités au moment voulu pour une grande partie de familles de Russie n'a pas été encore atteint. Selon une étude de 2004, les grossesses en cours ont été qualifiées de «souhaitée et opportune» par 58% des répondants, tandis que 23% les ont décrits comme "désirée, mais intempestive», et 19% ont dit qu'elles étaient "indésirables". La part des grossesses inattendues reste nettement plus faible dans les pays développés, tels que les Pays-Bas, dont le pourcentage de grossesses non-désirées il y a 20 ans était déjà deux fois plus faible que dans la Russie d'aujourd'hui.

Mortalité

Mortalité en Russie
Taux brut de mortalité 16,06 
Taux de mortalité infantile (population totale)
- Hommes
- Femmes
10,56 
12,08 
8,94 
Espérance de vie à la naissance (population totale)
 - Hommes
 - Femmes
66,03 ans
59,33 ans
73,14 ans
Source: The World Factbook, CIA
L'espérance de vie des hommes et des femmes en Russie depuis 1950
La pyramide des ages de la Russie en 2009

Années 1990

L'augmentation de la mortalité dans les années 1990 est en grande partie attribuable au vieillissement de la population puisque les précédentes générations du troisième âge ont été peu nombreuses à cause des pertes massives dans les années 30 et 40. Mais les années 1990 font aussi l'objet d'un pic de mortalité indépendant à cet effet générationnel.

Ce pic s'explique par divers facteurs : l'alcoolisme, des équipements de santé déficients, une production de médicaments insuffisante, une dégradation du niveau de vie. La Russie a connu, pendant la période de transition économique, marquée par la « thérapie de choc », un bouleversement social qui s'est traduit par quatre fois plus de morts violentes que les États-Unis à la même période : en effet, elle se classait alors au deuxième rang mondial pour les homicides (28,4 pour 100 000 habitants en 2000)) et troisième pour les suicides (38,4 pour 100 000 habitants en 2002). L'arrivée, plus tardive qu'à l'ouest, de certaines épidémies comme le SIDA explique aussi la situation : à la fin de 2005, la Russie enregistrait près de 350 000 infections au VIH.

Une étude du Lancet (2009) établit une corrélation entre la brutalité de la transition (privatisations rapides et massives, augmentation corrélative du chômage) et l'augmentation de la mortalité. En effet, à partir de 1992, la Russie privatisa massivement, la thérapie de choc étant mise en œuvre de façon complète à partir de 1994: à cette époque, plus de 50% du secteur public (112 625 entreprises d'État) avaient été privatisées.

Dans un contexte de privatisations hâtives et d'inflation persistante, la transition s'est d'abord traduite par une quasi-division par deux du produit intérieur brut, ce qui a fait naître des controverses sur le rôle joué par le Fonds monétaire international (FMI). Le chômage, qui s'élevait à moins de 0,1% de la population active au début des années 1990, avait grimpé à 0,8% en 1992 et jusqu'à 7,5% en 1994, quatre fois plus vite qu'en Biélorussie (0,5% en 1992 et 2,1% en 1994), qui a adopté une méthode plus graduelle de libéralisation. Dans le même temps, souligne cette étude comparative entre pays post-communistes du Lancet (2009), le taux de mortalité augmenta quatre fois plus vite en Russie qu'en Biélorussie. L'étude constate une corrélation entre les privatisations massives et rapides et l'augmentation du chômage, et entre celle-ci et l'augmentation des taux de mortalité. Elle attribue ainsi une augmentation de plus de 18% de la mortalité en Russie attribuable aux privatisations massives et au chômage, donnant un accès difficile aux soins, induisant une l'augmentation de l'alcoolisme et des comportements alcooliques dangereux avec des ingestion de substances toxiques, etc. ); tandis qu'en Biélorussie, l'augmentation du taux de mortalité attribuable aux privatisations, plus progressives, aurait été de 7,7%.

En 2008

En 2008, 57% des décès en Russie, soit 1 185 993 morts ont été causés par des maladies cardiovasculaires. La deuxième cause de mortalité avec 14% des décès sont les cancers avec 289 257 morts. Les causes externes de décès, comme les suicides (1,8%), les accidents de la route (1,7%), les meurtres (1,1%), les intoxications accidentelles avec de l'alcool (1,1%) et les noyades accidentelles (0,5%), ont couté 244 463 vies au total, ce qui représente 11% des décès. Les autres causes principales de décès sont les maladies du système digestif (4,3%), les maladies respiratoires (3,8%), les maladies infectieuses et parasitaires (1,6%), et la tuberculose (1,2%). Le taux de mortalité infantile en 2008 était de 8,5 pour 1000 décès, en baisse par rapport au taux de 9,6 pour 1000 en 2007.

En 2008, l'espérance de vie moyenne en Russie était de 61,83 années pour les hommes et de 74,16 années pour les femmes. L'espérance de vie moyenne russe est de 67,88 années à la naissance, soit 11 ans de moins que la moyenne de l'Union européenne, ou des États-Unis. Les principaux facteurs ayant contribué à cette faible espérance de vie est la proportion élevée chez les hommes en âge de travailler d'accidents, d'intoxication alcoolique, de crimes violents, et de maladies cardiaques. Quelques maladies infectieuses sont également impliquées à ce constat, telles que le VIH et la tuberculose, qui sont devenues plus répandues en Russie depuis les années 1990 en raison de la détérioration du système de santé. Récemment cependant, l'espérance de vie en Russie a recommencé à augmenter. Entre 2005-2008, l'espérance de vie masculine en Russie a augmenté de trois années, augmentant l'espérance de vie globale de 2,5 ans à 67,88.

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