Le département de la Charente est subdivisé en trois arrondissements depuis la loi Poincaré de 1926 et s'étend sur une surface totale de 5 956 km2.
Par sa superficie, il est le moins étendu des départements de la région Poitou-Charentes dont il occupe à peine le quart de la région avec 23,1 %.
Depuis la nouvelle refonte de la carte administrative du département appliquée au 1er janvier 2008, la superficie des deux premiers arrondissements de la Charente est relativement identique. L'arrondissement de Confolens qui est le plus étendu couvre une superficie de 2 268 km2 tandis que celui d'Angoulême s'étend sur 2 217 km2. Ils occupent chacun plus du tiers de la surface départementale, respectivement 38,1 % et 37,2 %, ce qui est une moyenne assez usuelle dans les départements français.
Par contre l'arrondissement de Cognac, qui est le plus petit des trois avec une superficie 1 471 km2, occupe tout juste le quart de la superficie départementale avec 24,7 %.
Dans la région Poitou-Charentes, les deux premiers arrondissements de la Charente occupent respectivement les troisième et quatrième rangs par leur superficie tandis que celui de Cognac figure parmi les moins étendus de la région.
(Classement par ordre de superficie)
ARRONDISSEMENT | Superficie | Proportion dans le département |
---|---|---|
Confolens | 2 268 km2 | 38,1 % |
Angoulême | 2 217 km2 | 37,2 % |
Cognac | 1 471 km2 | 24,7 % |
La population se concentre principalement dans l'arrondissement d'Angoulême qui rassemble plus de la moitié de la population départementale avec 193 710 habitants, soit 55,4 %, en 2007 tandis que celui de Cognac en rassemble un peu plus d'un quart avec 26,1 %. Ces deux arrondissements concentrent 81,5 % de la population charentaise en 2007.
C'est le quatrième arrondissement le plus peuplé de la région Poitou-Charentes, se situant après les arrondissements de Poitiers, Niort et La Rochelle.
L'arrondissement de Cognac compte 91 174 habitants en 2007 et occupe le deuxième rang par sa population dans le département de la Charente.
Quant à l'arrondissement de Confolens à l'est du département, il se caractérise par un peuplement somme toute assez moyen. Avec 64 651 habitants en 2007, il ne représente que 18,5 % de la population du département charentais. A titre de comparaison, il est de surface quasi équivalente à l'arrondissement d'Angoulême, mais il est trois fois moins peuplé que ce dernier.
(Classement par ordre de population)
Arrondissement | Population 2007 | Population 1999 | variation 2007/1999 | Superficie | Densité hab./km2 |
---|---|---|---|---|---|
Angoulême | 193 710 | 185 150 |
![]() | 2217 | 87 |
Cognac | 91 174 | 90 108 | == 1,2 % | 1471 | 62 |
Confolens | 64 651 | 64 370 | == 0,3 % | 2268 | 28 |
(N.B.: La population de chaque arrondissement correspond à celle de leurs limites territoriales de 2008).
Années | Population des arrondissements | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Angoulême | Cognac | Confolens | Charente | |||
1962 | 158 214 | 90 164 | 79 280 | 327 658 | ||
1968 | 164 173 | 91 528 | 75 315 | 331 016 | ||
1975 | 173 209 | 93 154 | 70 701 | 337 064 | ||
1982 | 180 369 | 91 874 | 68 527 | 340 770 | ||
1990 | 184 108 | 91 497 | 66 388 | 341 993 | ||
1999 | 185 150 | 90 108 | 64 370 | 339 628 | ||
2007 | 193 710 | 91 174 | 64 651 | 349 535 |
Le département de la Charente recense 35 cantons dont trois sont des fractions cantonales de la ville d'Angoulême, deux relèvent de la ville de Cognac ainsi que deux autres de Confolens.
Entre 1999 et 2007, le département de la Charente a vu croître sa population de 2,9 %. Parmi les 35 cantons qui composent le département, un sur trois enregistre une croissance égale ou supérieure à la moyenne départementale, soit 13 cantons.
En fait, dans la période inter-censitaire 1999/2007, la population de 18 cantons est en croissance démographique nette - soit plus de la moitié des cantons du département - tandis qu'elle baisse pour seulement deux d'entre eux et est en stagnation pour les quinze autres.
Les trois plus fortes croissances démographiques dans la période 1999/2007 concernent le canton de La Rochefoucauld avec une croissance record de +12,7 %, suivi du canton de Saint-Amant-de-Boixe avec +12,3 % et du canton de Hiersac avec +6,9 %. Ce sont tous des cantons péri-urbains situés autour d'Angoulême ou semi-ruraux en forte expansion démographique pour au moins trois raisons majeures : un prix de l'immobilier beaucoup plus accessible pour les jeunes ménages, un coût du foncier nettement plus abordable et enfin une pression fiscale sur le foncier moins lourde que dans les villes. La péri-urbanisation autour d'Angoulême mais également autour de Cognac est un phénomène social et urbain qui remonte au milieu des années 1970. Cette "exurbanisation" touche encore Angoulême et Cognac, principalement les quartiers populaires.
Il est vrai que le canton de Brossac affiche une croissance assez exceptionnelle de 7,3 % dans cette même période, mais elle n'est pas significative au regard de la population de ce canton qui est le moins peuplé du département et de toute la région. Ce canton profondément rural enregistre une croissance essentiellement due à l'installation de nombreux retraités, ce qui a pour conséquence majeure un vieillissement accéléré de la population. Les conséquences démographiques se feront fortement ressentir au début de la décennie des années 2020.
Les deux cantons en perte de vitesse sont par ordre de décroissance le canton de Confolens-Sud avec une perte démographique de -3,4 % et le canton d'Angoulême-Est avec une perte démographique de -3 %.
(Classement par ordre démographique de 2007)
Canton | Pop. 2007 | var. /1999 | canton | Pop. 2007 | var. /1999 |
---|---|---|---|---|---|
La Couronne | 23 570 |
![]() | Blanzac-Porcheresse | 8 080 |
![]() |
Gond-Pontouvre | 19 251 |
![]() | Chabanais | 7 930 | == -0,5 % |
Cognac-Sud | 19 074 | == 1,7 % | Châteauneuf-sur-Charente | 7 827 |
![]() |
Ruelle | 19 017 |
![]() | Villebois-Lavalette | 7 496 |
![]() |
La Rochefoucauld | 18 467 |
![]() | Rouillac | 7 342 |
![]() |
Angoulême-Ouest | 16 059 | == -0,9 % | Montbron | 6 935 |
![]() |
Cognac-Nord | 15 999 | == -0,9 % | Confolens-Sud | 6 613 |
![]() |
Soyaux | 15 088 |
![]() | Villefagnan | 5 670 | == 1,5 % |
Angoulême-Nord | 13 764 | == 0,3 % | Aigre | 4 819 | == -1,8 % |
Angoulême-Est | 12 846 |
![]() | Montmoreau-Saint-Cybard | 4 721 | == 0,2 % |
Jarnac | 12 599 | == 1,7 % | Chalais | 4 623 | == 0,6 % |
Segonzac | 12 142 | == - 1 % | Confolens-Nord | 4 590 |
![]() |
Hiersac | 11 718 |
![]() | Baignes-Sainte-Radegonde | 4 122 |
![]() |
Saint-Claud | 10 997 | == 0,8 % | Montembœuf | 3 879 |
![]() |
Barbezieux-Saint-Hilaire | 9 744 | == -1,2 % | Aubeterre-sur-Dronne | 3 293 |
![]() |
Saint-Amant-de-Boixe | 8 782 |
![]() | Champagne-Mouton | 2 647 | == -1,9 % |
Mansle | 8 764 |
![]() | canton de Brossac | 2 325 |
![]() |
Ruffec | 8 742 | == 1,4 % |
En 2007, la Charente compte 14 cantons sur 35 ayant plus de 10 000 habitants, soit 2 cantons sur 5. Ce nombre est identique à celui du recensement de 1999.
Un seul canton a plus de 20 000 habitants; il s'agit du canton de La Couronne qui est dix fois plus peuplé que le canton de Brossac, ce dernier étant le plus faiblement peuplé de la Charente.
De plus, le canton de Brossac fait partie des neuf cantons les moins peuplés du département et qui ont chacun moins de 5 000 habitants en 2007.
Depuis la décennie des années 1970, le département a vu le nombre de ses communes diminuer de façon notable, ce nombre atteint 404 communes aujourd'hui.
Entre 1999 et 2007, la répartition de la population par communes fait apparaître d'importants contrastes de peuplement ainsi que des évolutions démographiques très sensibles entre chaque tranche de communes.
TRANCHE DE COMMUNES | Nombre de communes en 2007 | Nombre d'habitants en 2007 | Proportion dans le département en 2007 | Nombre de communes en 1999 | Nombre d'habitants en 1999 | Proportion dans le département en 1999 |
---|---|---|---|---|---|---|
< 99 habitants | 13. | 1 044 hab. | 0,3 % | 18. | 1 490 hab. | 0,4 % |
> 100 - 199 < | 84. | 12 489 hab. | 3,6 % | 84. | 12 645 hab. | 3,7 % |
> 200 - 499 < | 148. | 49 443 hab. | 14,1 % | 151. | 49 924 hab. | 14,7 % |
> 500 - 999 < | 89. | 59 977 hab. | 17,2 % | 86. | 58 070 hab. | 17,1 % |
> 1 000 - 1 999 < | 38. | 49 966 hab. | 14,3 % | 34. | 43 687 hab. | 12,9 % |
> 2 000 - 4 999 < | 22. | 66 521 hab. | 19 % | 24. | 74 505 hab. | 21,9 % |
> 5 000 - 9 999 < | 6. | 37 835 hab. | 10,8 % | 4. | 26 425 hab. | 7,8 % |
> 10 000 - 19 999 < | 2. | 29 591 hab. | 8,5 %. | 2. | 29 711 hab. | 8,7 % |
> 20 000 habitants | 1. | 42 669 hab. | 12,2 % | 1. | 43 171 hab. | 12,7 % |
A la lecture du tableau ci-dessus, les très petites communes, celles appartenant à la catégorie des communes de moins de 199 habitants, tendent à se dépeupler et leur nombre à diminuer régulièrement. Elles ne représentent plus que 3,9 % de la population départementale en 2007 contre 4,1 % en 1999. Cependant, elles sont encore nombreuses puisque 1 commune sur 4 se trouve dans cette catégorie de communes.
Au recensement de 2007, ces communes se situent majoritairement dans l'arrondissement de Confolens qui est, pour rappel, le moins peuplé des arrondissements de la Charente et le plus rural. En effet, cet arrondissement cumule en 2007 44 communes sur les 97 communes de cette catégorie, soit près de la moitié (45 %).
Comme dans la catégorie précédente, cette tranche de petites communes tend également à se réduire et leur nombre à diminuer. En 2007, elles ne représentent plus que 14,1 % de la population départementale contre 14,7 % en 1999. Ces communes sont très souvent situées dans le "rural profond" et sont très peu attractives, sauf celles qui peuvent bénéficier d'une relative proximité d'Angoulême et de son agglomération urbaine, pôle urbain principal du département dont l'influence s'étend largement sur ces communes. Ainsi, la continuité du phénomène de l'"exurbanisation" d'Angoulême mais également de Cognac profite à ces petites communes.
Cette catégorie de communes dont la population est comprise entre 500 et moins de 1 000 habitants affiche une certaine vitalité démographique. Ce phénommène n'est pas inhérent au seul départment de la Charente puisqu'il se vérifie également dans le département voisin de la Charente-Maritime.
Ces communes sont au nombre de 89 en 2007 contre 86 en 1999, soit 2 communes sur 5 appartiennent à cette tranche de communes. Une majorité d'entre elles bénéficient généralement d'un bon report de la péri-urbanisation avec installation de jeunes ménages souvent avec des enfants et revitalisation économique et sociale des villages. Ce constat se vérifie avec force dans les cantons péri-ubains de La Rochefoucauld, Saint-Amant-de-Boixe et Hiersac ainsi que ceux redynamisés de Montbron et de Blanzac-Porcheresse dans l'arrondissement d'Angoulême. Même les communes de cette catégorie situées dans le canton de Jarnac et dans celui de Rouillac, tous deux situés dans la mouvance urbaine de Cognac et dont certaines communes font partie de son aire urbaine, bénéficient d'un réel essor démographique.
Par contre, comme partout ailleurs dans le département et la région Poitou-Charentes, ces communes situées en milieu rural profond n'offrent guère de possibilité de développement et sont le plus souvent condamnées à péricliter, sinon à stagner dans un premier temps. Cette situation se vérifie dans les communes se situant dans l'arrondissement de Confolens, notamment dans les cantons de Confolens-Nord et Confolens-Sud.
Entre 1999 et 2007, les communes de 1 000 à 1 999 habitants augmentent aussi bien en nombre qu'en chiffre de population. Leur proportion dans le département est passée de 12,9 % en 1999 à 14,3 % en 2007 et le nombre de communes de cette catégorie est passé de 34 à 38 dans la même période.
Aujourd'hui, un habitant sur six réside dans une commune de 1 000 à moins de 2 000 habitants. Cette situation se vérifie également dans le département voisin de la Charente-Maritime où les proportions démographiques sont presque identiques.
La vitalité de ces communes est un fait récent et une large proportion d'entre elles est composée de communes péri-urbaines. Nombre d'entre elles - comme les communes de 500 à 999 habitants - bénéficient des mêmes retombées positives de leur proximité d'un centre urbain et connaissent une réelle revitalisation de leurs activités communales.
La catégorie des communes de plus de 2 000 habitants se caractérise par une croissance démographique constante bien que le nombre de communes soit resté le même en 1999 et en 2007. Elles sont 31 communes représentant en 2007 50,5 % de la population départementale.
Aujourd'hui, un habitant sur deux réside dans une commune de plus de 2 000 habitants dans le département de la Charente.
En 2007, sur les 404 communes qui composent le département de la Charente, 31 ont une population municipale supérieure à 2 000 habitants, soit 1 commune sur 13 en Charente.
Parmi celles-ci, 9 communes ont plus de 5 000 habitants et sont toutes classées comme communes urbaines ou en voie de l'être, dont 3 recensent plus de 10 000 habitants dont Angoulême qui compte plus de 40 000 habitants.
L’évolution démographique de ces différentes communes entre 1999 et 2007 est contrastée. Parmi les neuf communes de plus de 5 000 habitants, la moitié d'entre elles enregistre une croissance démographique positive avec quelques records de croissance comme ceux constatés à Saint-Yrieix-sur-Charente (+ 9,2 %), Champniers (+ 8,6 %) et L'Isle-d'Espagnac (+ 8,2 %).
Les deux villes principales du département, Angoulême et Cognac, enregistrent une stagnation de leur chiffre de population orientée toutefois vers une légère décroissance démographique. En fait, ces deux villes sont en crise urbaine depuis le milieu des années 1970 et continuent de perdre de la population, autant dans les vieux quartiers de centre-ville que dans les quartiers populaires. Cette "exurbanisation" profite aux communes de la proche banlieue de ces deux villes et aux communes rurales périphériques.
Ainsi, ce sont surtout les villes de banlieue et les communes péri-urbaines qui affichent les plus fortes croissances démographiques, comme partout ailleurs sur le territoire national.
A l'inverse, cinq petites villes sont en véritable crise urbaine. La persistance de ce déclin touche notamment Barbezieux-Saint-Hilaire, Jarnac, Ruffec, La Rochefoucauld et Confolens. Toutes ces petites villes enregistrent des pertes démographiques assez importantes. Les deux premières avaient plus de 5 000 habitants en 1975. Elles se caractérisent toutes par une véritable "hémorragie" démographique alors que ce sont des centres économiques importants auprès de leur canton ou de leur "pays".
(En caractères gras, les 9 communes de plus de 5 000 habitants en 2007)
(Classement par ordre d'importance démographique au recensement de 2007)
Commune | Pop. 2007 | var. /1999 | Commune | Pop. 2007 | var. /1999 |
---|---|---|---|---|---|
Angoulême | 42 669 | == -1,2 % | Châteauneuf-sur-Charente | 3 451 | == 0,8 % |
Cognac | 19 243 | == -1,5 % | La Rochefoucauld | 3 089 |
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Soyaux | 10 348 | == 1,7 % | Saint-Michel | 3 078 |
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Ruelle-sur-Touvre | 7 468 |
![]() | Magnac-sur-Touvre | 3 010 |
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La Couronne | 7 037 |
![]() | Chasseneuil-sur-Bonnieure | 2 960 |
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Saint-Yrieix-sur-Charente | 6 960 |
![]() | Confolens | 2 798 |
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Gond-Pontouvre | 6 044 | == 1,2 % | Roumazières-Loubert | 2 580 |
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L'Isle-d'Espagnac | 5 324 |
![]() | Mouthiers-sur-Boëme | 2 442 |
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Champniers | 5 001 |
![]() | Cherves-Richemont | 2 437 | == -0,4 % |
Barbezieux-Saint-Hilaire | 4 645 |
![]() | Puymoyen | 2 401 |
![]() |
Jarnac | 4 508 |
![]() | Nersac | 2 317 |
![]() |
Châteaubernard | 3 884 |
![]() | Montbron | 2 167 |
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Roullet-Saint-Estèphe | 3 686 |
![]() | Segonzac | 2 166 |
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Brie | 3 652 |
![]() | Mornac | 2 114 |
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Ruffec | 3 594 | == -1 % | Linars | 2 068 |
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Fléac | 3 518 |
![]() |
Les 31 communes de plus de 2 000 habitants représentent en 2007 50,5 % de la population du département et celles de plus de 5 000 habitants en totalisent 31,5 %.
En 2007, un habitant sur deux réside dans une commune de plus de 2 000 habitants en Charente.