Delta du Pô - Définition

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Introduction

Le delta du Pô est l'embouchure du fleuve Pô et la partie Est de la plaine du Pô qui borde la mer Adriatique (Italie) du Nord.

Géographie

Le delta du Pô est la partie comprise entre la zone de résurgence des eaux, c’est-à-dire, environ, depuis Stellata à l’ouest de Ferrare et de Rovigo ; là où le fleuve se sépare en plusieurs branches, et la côte Adriatique., y compris le fleuve Adige au nord et la zone côtière (et marécageuse) qui s’étend jusqu’à Ravenne, Cervia et Cesenatico.

La main de l’homme

La transformation des sols, suite aux mouvements de la mer et des fleuves aux cours des millénaires, rend difficiles la découverte de traces préhistoriques, si ce n'est celle du passage des Étrusques à Adria (ville qui donna son nom à la mer Adriatique), située entre le Pô et l'Adige dans la province de Rovigo en Vénétie.

Époque gréco-étrusque et romaine

  • Les assainissements des marais dans les environs de Comacchio, principalement celui de Trebba (Valle Trebba) en 1922 a permis la découverte de la nécropole de Spina, datant autour du VIe siècle av. J.-C. et témoignant de la présence étrusque qui y avait fondé un port de commerce entre les voies de communication fluviale, maritime et terrestre (Reno, Pô et Adriatique). Au cours des assainissements des marais de Pega en 1954-1960 (Valle Pega) et des marrais de Mezzano en 1960 (Valla del Mezzano), d’autres importantes découvertes furent mises au jour, aujourd’hui exposées au musée archéologique national de Ferrare.
  • La pénétration des Romains plus au sud du delta, commence avec la fondation de Senigallia (Sena Gallica 290 av. J.-C.) et de Rimini (Ariminum 268 av. J.-C.) sur l’Adriatique, puis se dirige plus au nord sans créer de colonie au passage. Ce n’est qu’à partir du Ier siècle que les besoins en bois et en matériels de construction (tuiles et briques en terre cuite) que les Romains s’établirent dans cette région riche en forêts et en sols argileux.

La découverte de nécropoles à Voghenza (Vicus Habentia) à 15 km de Ferrare permet de dater, grâce aux monnaies trouvées de l’époque de Claude Ier (années 41-54) et Maximin Ier le Thrace (235-238), que les Romains étaient installés dans cette zone du Ier et IIIe siècles.

Le découpage ou centuriation romaine des terres au sud montre, de toute évidence, le travail des Romains qui se sont employés à assécher les terres par le creusement de canaux de drainage tout au long des routes. D’ailleurs les nombreux monuments érigés dans la ville de Ravenne témoignent de leur passage et du travail colossal accompli. L’assèchement des marais et l’exploitation des salines entre Cervia et Cesenatico, la plantation de pinèdes en direction de Ravenne pour retenir le sable en bordure des côtes. Le déclin progressif de Ravenne favorisa le développement de Ferrare qui faisait partie de l’Exarchat de Ravenne et dont le nom apparaît dès 754.

Au Moyen Âge

À cette époque le Pô de Volano, qui passe à Ferrare, était le cours principal jusqu’en 1152, quand le fleuve rompit la digue nord à la jointure des bras, à Ficarolo (province de Rovogo, à 20 km à l’ouest de Ferrare), devenant le cours actuel. Avec ce changement de direction, la zone nord qui s'était stabilisée jusqu'alors, continua son avancement dans la mer, accentué par le percement de "porto Viro" en 1604 (en deux siècles l'embouchure du Pô de Goro a avancé de 20 km, soit 83 m/an).

Dans Ferrare apparaît une autre branche appelée Pô de Primaro qui se jette dans la mer au nord de Ravenne après avoir affleuré la ville d’Argenta. Il est permis de penser que vu le peu de moyen et de main-d’œuvre pour lutter contre les brusques changements de la natures ; les inondations et le rapide changement de niveau des eaux devaient décourager les plus valeureux.

Du XVIIe au XIXe siècle

Progression et limites des terres en 1600
Carte de 1787 montrant le boisement dans le delta

Depuis le 22 décembre 1605, le « Consortium de San Giorgio » a traversé les époques et malgré les ordonnances juridiques, a maintenu intact son obsession de sauvegarde du territoire. À travers des assèchements et des accords successifs, l'actuelle subdivision a été étendue de 120.000 hectares compris entre le Pô de Volano au nord, la mer Adriatique à l’est, au fleuve Reno au sud et au Pô de Primaro à l’ouest. Contrairement à la partie septentrionale de la province, les terres qui forment une unique grande dépression, le territoire de « Polesine de San Giorgio », ne se prête pas à un assèchement avant un soulèvement mécanique des eaux. La gestion hydraulique arrivera, donc, d'abord avec le départ des eaux effluentes des terrains plus élevés dans le lit des grandes fosses hydrauliques qui parcouraient la zone (Fosse de Porto, des Massi, de Voghenza), jusqu'à l'embouchure finale constituée par les marais de Comacchio (valli di Commacchio). D'autant plus qu'à cette époque le fleuve Reno se jetait directement dans le Pô et que les rivières et torrents descendant des Apennins créaient de vastes zones marécageuses le long du Primaro, du sud de Ferrare jusqu'à Ravenne. Zones anciennement nommée Valle Padusa où l'habitat à toujours existé malgré les aléas de la nature.

Il fallut attendre le XVIIIe siècle pour que le creusement du Cavo Benedettino déviant le cours du Reno dans le Primaro et récoltant les eaux des torrents, permit l'assainissement de la région.

L’ère industrielle

Station de pompage du côte d’Argenta

Le soulèvement mécanique des eaux des terrains plus bas fut possible à partir de 1872, année de construction de la plus ancienne installation de pompage de Marozzo à Lagosanto, au service d’assèchement de Gallare. Jusqu'en 1930, d’autres installations sont entrées en service pour l'assèchement des bassins avoisinants, par le creusement, comme le faisait les romains, de canaux profonds et des rives arrivant à la hauteur des terres les plus hautes. De là, des pompes, mues par des machines à vapeur, remontent l’eau des zones basses dans ces canaux qui se déversent ensuite dans la mer.

Ainsi aujourd’hui, le Pô de Volano, de Goro et Primaro, les rivières Reno et Lemone sont tous reliés par des canaux qui aboutissent dans la mer, permettant l’assèchement des toutes les terres du delta à l’exception des marais de Comacchio (le plus grand) et deux ou trois autres petits marais ; les terres ainsi asséchées étant dédiées à l’agriculture.

Avec les dernières interventions imposantes d’assainissement des marais de Mezzano et de Pega, effectuées par l'Organisme pour la Colonisation du Delta de la plaine du Pô, 20.000 nouveaux hectares de terres cultivables, sont passés en 1989 en gestion au Consortium.

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