On appelle « période radioactive » (ou demi-vie) T1/2 la durée au bout de laquelle le nombre de radionucléides présents dans l'échantillon est réduit de moitié. Si N(t) représente le nombre de radionucléide à un instant t, alors :
On en déduit immédiatement :
ou encore:
Où N0 est le nombre de noyaux initiaux, et λ est la constante radioactive correspondant au type de noyaux.
Il ne faut pas confondre la demi-vie avec la vie moyenne t. Celle-ci s'obtient par le raisonnement suivant : La quantité de noyaux qui se désintègrent à l'instant t a « vécu » pendant cette durée t ou, plus exactement, à l'instant t il reste N0 exp(–λ t) noyaux présents. De ceux-ci, pendant une durée dt, il s'en détruit
dN = λ N0 exp(–λ t) dt.
Ces dN ont donc une durée de vie comprise entre t et t + dt. On peut donc définir la durée moyenne de vie pour l'ensemble des radionucléides de l'échantillon (ou simplement vie moyenne) par
t = ∫N0→0 t dN / N0.
En tenant compte de l'expression de dN donnée ci-dessus, on obtient donc
t = λ ∫0→∞ t exp(–λ t) dt = λ–1 ≅ 2,718 T1/2.
Dans la littérature scientifique, on désigne généralement la durée de vie radioactive moyenne par la lettre grecque τ, donc
τ = t = λ–1. Cette durée de vie ne dépend pas de la taille de l'échantillon N0 ; c'est un temps caractéristique du radionucléide considéré, tout comme sa période T1/2. Au bout de ce temps caractéristique τ, l'activité est réduite à la fraction 1/e de sa valeur initiale :
N(τ) = N0 exp(–λ/λ) = N0/e.
Soit l'isotope 1 qui se transforme en isotope 2 selon une constante radioactive λ1. L'isotope 2 décroît selon la constante radioactive λ2.
La décroissance de l'isotope 1 n'est pas influencée par l'isotope 2. Par contre, la quantité d'isotope 2 au temps t dépend de la quantité d'isotope 1 à l'origine et des deux constantes radioactives λ1 et λ2.
On a donc : dN1 = − λ1N1dt et dN2 = λ1N1dt − λ2N2dt
Ainsi, pour atteindre un éventuel équilibre entre les activités des deux isotopes, il faut une durée :
Quand t > > 10T1, alors
Au bout d'une durée équivalente à au moins 10 fois la période de l'isotope 1, la décroissance de l'isotope 2 ne dépend plus de l'isotope 1.
Au bout d'un certain temps, un équilibre de régime est obtenu, tel que :
Un équilibre séculaire est observé au bout d'environ 10 fois la période de l'isotope 2.
Les activités des deux isotopes sont alors équivalentes et décroissent selon la constante radioactive de l'isotope 1.
Le Plutonium 240 (période 6560 ans) se désintègre en Uranium 236 (23,42×10^6 ans), lequel se désintègre à son tour en Thorium 232 pratiquement stable (14,05×10^9 ans). Quand on représente la radioactivité de ces trois corps en fonction du temps, sur un diagramme log/log, on distingue bien trois zones distinctes:
Par rapport à l'univers, nous sommes actuellement à l'âge du thorium. La terre s'est formée il y a un peu plus de quatre milliards d'années, et le Big Bang ne date « que » de 13 milliards d'années: Le plutonium et l'uranium qui avaient pu se former dans les étoiles de première génération ont disparu depuis longtemps, mais le thorium originel subsiste encore en quantités appréciables.
L'activité du ennième isotope peut être calculé d'après les équations de Bateman et à partir de la quantité d'isotope 1 au départ (N1)
Dans le cas particulier où le premier isotope aurait une période (T1) très longue par rapport à celles des isotopes-fils, au bout de dix fois (T1), un équilibre séculaire s'installe et tous les isotopes ont la même activité. A1 = A2 = A3 = ... = An
cet équilibre n'est réalisé que si les différents isotopes de la chaine restent piégés.
Un exemple particulier est celui des trois chaines radioactives présentes naturellement dans l'écorce terrestre et dont les isotopes pères sont : l'uranium 238, le thorium 232 et l'uranium 235.