Déchet en mer - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Macrodéchets de surface, apportés par les courants marins sur la côte hawaïenne. Bien qu'il soit illégal de jeter en mer tout type de déchets ou objet en plastique aux États-Unis, le plastique constituerait 80 % des déchets trouvés en mer en 2009.
Les albatros ne peuvent digérer une partie de leurs aliments (vertèbres et grosses arêtes de poissons, « becs » de calamars), mais on retrouve de plus en plus dans leur bol alimentaire des déchets plastiques non dégradables (ici brosse à dent et plusieurs monofilaments de nylon provenant de fil de pêche ou de filets de pêche perdus ou abandonnés en mer). (albatros à pieds noirs ou un Laysan). L'ingestion de déchets plastique flottant est une cause de plus en plus fréquente de mortalité d'albatros.

La notion de « déchets en mer » ou « déchets marins » ou « débris marins » regroupe :

  • des déchets d'origine naturelle (ex. : bois flotté) ;
  • des déchets d'origine anthropique trouvés en mer (en surface, entre deux-eaux, sur les fonds marins ou dans les sédiments) ou sur les plages (dont dans les laisses de mer).

Malgré des campagnes de nettoyages de plus en plus fréquentes, la quantité de déchets apportée par la mer sur les plages tend à augmenter. Ainsi en 2008 a-t-on trouvé sur les plages du Royaume-uni en moyenne de 2 195 détritus par kilomètre de plage, soit une hausse de 110%, par rapport à 1994. Dans ce seul pays, ce sont plus de 5 000 volontaires qui ont nettoyé 374 plages en 2008 (y recensant plus de 385 600 macrodéchets, sur près de 180 km. Plus d'un tiers de ces déchets sont des emballages alimentaires et des mégots. Le matériel de pêche perdu par les pêcheurs constituent 13 % de ces déchets. Ces déchets impactent la biodiversité marine, mais posent aussi des problèmes sanitaire et financiers.

Pour les anglophones, la notion de « marine debris » peut inclure des déchets trouvés dans les lacs ou réservoirs. L'ONU a repris une définition incluant les déchets persistants, manufacturés déchargés, perdus ou abandonnés ou trouvés dans l'environnement marin et littoralEn français, il s'agit uniquement des déchets trouvés en mer, mais le Grenelle de la mer a traité conjointement les déchets trouvés sur ou dans les eaux douces et susceptibles d'être apportés en mer. La question est également abordée via le w:fr:Sédiment#Le_grenelle_de_la_mer_et_les_s.C3.A9diments.

La plupart des déchets d'origine humaine trouvée en mer, en tant qu'altéragènes physiques, chimiques ou biologiques sont une pollution. De nombreux animaux meurent après avoir ingérés certains de ces déchets. (À titre d'exemple, suite à des autopsies d'individus trouvés morts, des enchevêtrements de déchets marins ont été signalés dans les intestins de 6 des 7 espèces de tortues marines du monde entier. La Fondation Cousteau et d'autres organismes alertent l'opinion publique sur le fait que l'ingestion de jouets et d'autres déchets de plastique est devenu une cause courante de mortalité d'albatros sachant que toutes les espèces d'albatros sont vulnérables ou en danger de disparition.)

Données quantitatives

Déchets ingérés par un albatros, à l'origine de sa mort, et retrouvé dans son squelette.
Un autre exemple.

Le nombre d’objets perdus ou volontairement abandonnés chaque jour dans les océans a été estimé à environ 11 milliards. Ce sont en moyenne 13 000 morceaux de plastique qui flottent sur chaque km2 de mer, 5 millions d'entre eux étant perdus ou jetés en mer directement par les navires. Les déchets liés à la pêche (640 000 t/an) constitueraient environ 10% des détritus marins. Leur impact est croissant en raison de l'utilisation d'inox, de laiton, de nylon, kevlar, plastiques hautement résistants et d'autres matériaux non dégradables ou très lentement dégradables. Les tempêtes, courants et tsunamis peuvent les disperser sur de grandes distances. Un récent rapport de l'ONU propose des campagnes de détection et récupération des déchets, et des matériels écoconçus pour se dégrader plus rapidement s'ils sont perdus en mer. Ces déchets endommagent les bateaux et les engins de pêche, mais les filets fantômes ont aussi une action cachée quand ils piégent et tuent des poissons, tortues, oiseaux et mammifères marins. Ils peuvent également détériorer l’habitat de certaines espèces et endommager les coraux.

En mer, les déchets flottants de plastique, exposés aux vagues et aux UV solaires deviennent cassant et se fragmentent peu à peu. Dans les années 1980, des milliards de petits fragments de plastiques étaient présents jusque dans l'océan Austral, bien au sud de la convergence antarctique, en mer de Ross. On en a depuis trouvé dans toutes les mers du globe. On ignore quel impact environnemental ils peuvent avoir à moyen et à long terme. Dans ces zones éloignées, de nombreux albatros meurent avec leur gésier plein de dizaines de jouets en plastiques qu'ils ont ingérés en mer.

Il y aurait selon les dernières estimations (2008/2009) plus de 100 millions de tonnes de déchets en plastique dispersés dans les océans du monde ; 20 % proviendraient de pertes ou rejets directs en mer (abandon d'engins de pêche et de déchets, pertes de containers, naufrages...), mais 80 % proviendraient des bassins versants continentaux. Une grande partie de ces déchets sont des objets conçus pour être jetables et à usage unique, des articles de consommation. Les plastiques industriels provenant d'avant le stade de produit fini constituent environ 10% des déchets trouvés sur les plages, dont des granules de plastique.

Selon les régions du monde, le plastique constituerait de 60 à 80 % de la masse des déchets trouvés en mer et sur les côtes, atteignant des taux de 90 à 95 % dans certaines régions du monde selon l'ONU.

Tous les compartiments de l'océan mondial semblent touchés : on trouve des déchets de plastiques de l'Arctique à l'Antarctique et à toutes les profondeurs. Les autopsies faites par le laboratoire d'Algalita sur 600 poissons de grands fonds (Myctophidae) capturés dans l'océan Pacifique ont montré que plus de 50 % de ceux-ci avaient ingéré des fragments de plastiques ainsi retrouvés dans leur tube digestif.

Page générée en 0.222 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise