De architectura - Définition

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Introduction

Manuscrit du traité de Vitruve sur parchemin, vers 1390
Une édition en italien du De architectura de 1521, traduit et illustré par Cesare Cesariano.

De architectura (en français « au sujet de l’architecture ») est le traité d'architecture en latin de Vitruve, écrit vers -25, et dédié à l’empereur Auguste.

Description

Il s’agit d’une des plus importantes sources de la connaissance moderne des méthodes et les techniques constructives des Romains, de leur conception des ouvrages d’une part, aqueducs, palais, thermes, ports, etc., comme des machines, outils et autres instruments de mesure. Il est également la principale source de la célèbre histoire d’Archimède et sa baignoire.

Le traité était probablement accompagné d’illustrations, à l’origine. Il se présente comme une encyclopédie des techniques de l’Antiquité romaine, et fait l’éloge à son dédicataire de la fonction d’architectus, intermédiaire entre celle de l’architecte grec et de l’ingénieur militaire romain — éloge fort nécessaire, puisqu’il semble qu’à Rome, ce métier ne fût pas beaucoup mieux considéré que celui de simple artisan. Or, selon Vitruve, l’architecture est « science qui s’acquiert par la pratique et la théorie ». L’architecte doit avoir de nombreuses connaissances en géométrie, en dessin, en histoire, en mathématiques, en optique.

Unique texte concernant l’architecture qui nous soit parvenu de l’Antiquité, il occupe une place prééminente dans le fondement théorique de l’architecture occidentale, depuis la Renaissance et jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ainsi les architectes de la Renaissance comme les italiens Sebastiano Serlio et Palladio s’en inspirèrent beaucoup. Il continua d’exercer une influence majeure jusqu’à l’avènement de l’architecture classique et baroque, où Claude Perrault (1613-1688) commença à remettre en question l’interprétation de ses principes.

Le Moyen Âge a connu Vitruve mais souvent de façon indirecte, malgré l’existence de quelques manuscrits : ainsi l'épisode d’Archimède et la couronne du roi Hiéron II nous sont-ils transmis par Vitruve. C’est à l'érudit Leone Battista Alberti que l’on doit le regain de faveur du De architectura, dans les années 1420. Pour établir le texte de la première édition imprimée (Rome, 1486, impr. G. Herolt, 2 volumes in-folio), Sulpizio da Veroli dut collationner plusieurs manuscrits puisqu’aucun ne comportait le texte complet, mais s’appuya essentiellement sur le manuscrit de l’Escurial (daté du XIe siècle).

Vitruve est connu pour son étude des proportions anatomiques de l’homme, reprise par Léonard de Vinci dans l’« homme de Vitruve » représentant un homme à 4 bras et 4 jambes inscrit dans un cercle.

En France, Guillaume Philandrier est l’auteur de la première édition critique du texte latin (Lyon, 1552, impr. Jean de Tournes).

Argument

Dans ce traité, si Vitruve donne à l’architecture le terme de science, il ne la limite pas à un domaine restreint : en effet, il l’élève au rang de primauté par le fait qu’elle contient pratiquement toutes les autres formes de connaissance. Nella fattispecie, l’architecte doit avoir des notions de :

  • géométrie : il doit connaître les formes avec lesquelles il travaille ;
  • mathématique : l’édifice doit rester stable, ce pour quoi des calculs spécifiques sont nécessaires ;
  • anatomie e médecine : construire des lieux pour la vie de l’homme, pour cela il doit connaître les proportions humaines, doit être attentif à l’éclairement, à l’aération et à la salubrité des villes et des édifices ;
  • optique et acoustique : il suffit de penser aux théâtres ;
  • droit : de toute évidence, la construction doit suivre des règles bien précises
  • théologie : dans le cas de l’édification des temples, ceux-ci devaient être agréables aux dieux ;
  • astronomie: certains types de bâtiments, en particulier lieux de culte, doivent tenir compte de la position des étoiles ;
  • météorologie : le microclimat du lieu de construction de l’édifice est fondamental pour les caractéristiques qu’il doit avoir.

L’architecture est imitation de la nature, l’édifice doit s’insérer harmonieusement dans l’environnement naturel. L’architecte doit posséder une culture générale vaste, également philosophique — le modèle du De oratore de Cicéron est présent chez Vitruve, outre la connaissance de l’acoustique pour la construction des théâtres et des édifices semblables, de l’optique pour l’éclairement naturel des édifices, de la médecine pour l’hygiène des aires constructibles.

« L’architecture est une science qui embrasse une grande variété d’études et de connaissances ; elle connaît et juge de toutes les productions des autres arts. Elle est le fruit de la pratique et de la théorie. La pratique est la conception même, continuée et travaillée par l’exercice, qui se réalise par l’acte donnant à la matière destinée à un ouvrage quelconque, la forme que présente un dessin. La théorie, au contraire, consiste à démontrer, à expliquer la justesse, la convenance des proportions des objets travaillés.
Aussi les architectes qui, au mépris de la théorie, ne se sont livrés qu’à la pratique, n’ont pu arriver à une réputation proportionnée à leurs efforts. Quant à ceux qui ont cru avoir assez du raisonnement et de la science littéraire, c’est l’ombre et non la réalité qu’ils ont poursuivie. Celui-là seul, qui, semblable au guerrier armé de toutes pièces, sait joindre la théorie à la pratique, atteint son but avec autant de succès que de promptitude. »

— Vitruve, De l’architecture, livre i.

Vitruve, dans la préface, vise aussi à conférer à l’architecte un prestige culturel et social fortement ancré dans les techniques anciennes.

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