Les Datura sont des plantes herbacées annuelles ou pérennes à courte vie, pouvant atteindre 2 m de haut.
Les feuilles sont entières ou sinuées, pétiolées.
Les fleurs sont dressées vers le haut (et non pas pendantes comme pour les Brugmansia) avec une corolle infundibuliforme (en forme d'entonnoir) de 5 à 20 cm de long.
Leur période de floraison s'étale de juin jusqu'aux gelées.
Le fruit est une capsule, de 5 10 cm de long, recouverts ou non d'un duvet hérissé d'aiguillons effilés. Ils renferment jusqu'à 500 graines brunes.
Le datura est vendu comme plante ornementale. Pour obtenir des fleurs, il faut l'arroser et le fertiliser en abondance de mai à septembre.
Le datura se multiplie par bouturage ou par semis. Les espèces arbustives se bouturent en été : coupez des extrémités de tête, pour obtenir des plantes fortes à l'automne, à hiverner dans une pièce éclairée et fraîche.
Les daturas annuels se sèment en fin d'hiver, vers le mois de mars. Ils aiment une exposition chaude.
Principales espèces cultivées :
La plante (notamment les espèces Datura stramonium, Datura metel, Datura inoxia, Datura seratocaula, Datura aurea, Datura candida, Datura dolichocarpa, Datura sanguinea) a été utilisée par de nombreuses sociétés traditionnelles (notamment les Aztèques) sur tous les continents pour ses propriétés psychotropes et hallucinogènes.
En Chine, du Xe au XVIIe siècle, elle était utilisée dans un mélange de vin et de cannabis préconisé comme anesthésique ou bronchodilatateur. Ses propriétés bronchodilatatrices ont longtemps été utilisées dans la pharmacopée, notamment sous la forme de cigarettes anti-asthmatiques.
Elle est fumée ou bue en infusion. Elle est d'ailleurs toujours utilisée par certaines ethnies d'Amérique lors de rites initiatiques, même si son usage et sa préparation restent variables d'une ethnie à l'autre.
Sa grande toxicité la rend potentiellement dangereuse même pour un usage chamanique. L'ingestion de toute partie de la plante entraîne un délire hallucinatoire qui peut mener au décès en cas de surdose.
Ce sont des plantes riches en alcaloïdes (hyoscyamine, scopolamine, atropine) dans tous leurs organes ; elles sont toxiques.
Les propriétés psychotropes de ce genre botanique sont connues depuis longtemps. Ses alcaloïdes présentent des analogies avec les hallucinogènes, mais s’en différencient par une action spécifique. Ils agissent par blocage de l’effet d’un médiateur chimique (l’acétylcholine) du système nerveux parasympathique. Ce sont des anticholinergiques appartenant au groupe des esters glycoliques. Ces produits ont été distingués des hallucinogènes. Tels que Smythies les a définis en 1959, ils constituent un sous-groupe des psychodysleptiques. Ils sont aussi classés dans la famille des hallucinogènes délirants.
Dérivés de l’atropine, scopolamine et hyosciamine induisent un état de conscience comparable au delirium tremens (syndrome anticholinergique ou atropinique), qui leur doit d’avoir été différenciés des autres produits hallucinogènes. Ils provoquent un état confusionnel assimilé à une phase de début de psychose aigüe où surviennent des hallucinations véritables (absence de stimulus objectif). Le sujet ne peut alors distinguer son environnement extérieur de son monde intérieur. Les hallucinations ainsi induites sont d’une réalité surprenante. Le sujet ne les rattache pas à la prise de drogue et n’a aucune distance par rapport à celles-ci. Il n’a pas les moyens de les différencier de son environnement habituel.
De plus, les alcaloïdes tropaniques possèdent la faculté de détruire les doryphores. En effet, les larves de ces insectes sont attirées par les feuilles de datura, les grignotent et meurent empoisonnées. Il va sans dire que les enfants ne doivent en aucun cas toucher ces plantes toxiques.
Le génome de Datura stramonium comprend 12 chromosomes. L'analyse de certains mutants a montré qu'une trisomie pour chacun de ces 12 chromosomes est viable.