Daphnies | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Arthropoda | ||||||||
Sous-embr. | Crustacea | ||||||||
Classe | Branchiopoda | ||||||||
Sous-classe | Phyllopoda | ||||||||
Ordre | Diplostraca | ||||||||
Sous-ordre | Cladocera | ||||||||
Infra-ordre | Anomopoda | ||||||||
Famille | Daphniidae | ||||||||
Genre | |||||||||
Daphnia Müller, 1785 | |||||||||
Espèces de rang inférieur | |||||||||
| |||||||||
| |||||||||
|
Les daphnies sont des petits crustacés zooplanctoniques mesurant de un à cinq millimètres, de la famille du genre Daphnia phyllopodes cladocères. Elles vivent dans les eaux douces et stagnantes, quelques espèces supportant des conditions légèrement saumâtres.
Leur nom populaire de « puce d'eau » donne une bonne idée de leur taille, de leur forme et de leur façon d’évoluer dans l’eau.
Elles sont utilisées par les aquariophiles comme aliment pour poissons, mais aussi pour nettoyer l'eau. Les toxicologues les utilisent aussi pour détecter la présence de certains toxiques dans l'eau.
Elles possèdent :
Leur couleur varie selon l'espèce et l'environnement ; de rougeâtre à vert, en passant par différentes nuances de bleuté ou jaunâtre. Les individus rougeâtres (teinte rosée en général) ont une lymphe qui contient de l'hémoglobine qui les rend plus adapté aux faibles taux d'oxygène, voire - temporairement au moins - à des conditions d' hypoxie sévère (~0.2 mg d'oxygène par litre).
Les daphnies vivent dans les points d’eau douce stagnante (étangs, lacs, mares plutôt en milieu forestier ou boisé, en présence de feuilles mortes sur le fond). Plusieurs centaines d'espèce de daphnies ont colonisé de nombreux types de milieux. Elles cohabitent souvent avec les cyclops et divers copépodes et des larves de chironomidés qui avec elles constituent l'essentiel du zooplancton des eaux douces tempérées.
Quelques espèces supportent des eaux légèrement saumâtres. Par exemple, Moina macrocopa peut développer des populations viables dans une salinité supérieur à 4 pour mille.
Les daphnies jouent un rôle majeur dans le cycle des nitrates et phosphates dans l'eau, et donc en termes d'« autoépuration » des eaux stagnantes. Elles sont aussi un régulateur efficace du phytoplancton, tant que les nutriments ne sont pas trop excessivement présents. Elles sont une source d'alimentation importante pour de nombreuses espèces aquatiques et semi-aquatiques.
Les daphnies montent et descendent dans la colonne d'eau de manière rythmique en fonction de la luminosité et des cycles nycthéméraux ; en l'absence de poissons et de mouvements de convection, notamment dans les mares forestières et de vallées peu exposées au vent ; par le mouvement constant de leurs antennes natatoires et par les microturbulences qu'elles engendrent ainsi dans la colonne d'eau, elles contribuent :
Les grands cladocères contribuent aux équilibres écologiques :
Dans les eaux stagnantes et très poissonneuses (ex : mares empoisonnées pour une pisciculture de rente ou pêche de loisirs), les cladocères régressent au profit des copépodes qui avec les rotifères ne peuvent efficacement réguler les populations de phytoplancton, ce qui entraine une augmentation de la turbidité de l'eau, et d'éventuels déséquilibres.
Les daphnies ne supportent pas les eaux très acides et/ou très peu minéralisées.
Les daphnies filtrent l'eau et capturent de minuscules organismes planctoniques à l'aide d'un filtre de maille inférieure au micromètre, placé en entrée de leur système digestif (système similaire au fanon des baleines)
La daphnie se déplace en battant simultanément des deux antennes. Sa nage saccadée lui a valu le surnom de « puce d’eau ».
Les nuages de daphnies donnent l'impression d'un comportement natatoire aléatoire, mais ces populations effectuent de lentes migrations horizontales et verticales (nycthémérales) qui semblent guidées par l'éclairement, les cycles jour/nuit et lunaires, la température, la salinité de l'eau, et des phénomènes discrets de convection de l'eau.
Comme pour d'autres invertébrés aquatiques, un éclairement correspondant à la moitié de celui de la pleine lune (moins de 0,1 lux) suffit à influencer la migration verticale nycthémérale. La pollution lumineuse pourrait donc aussi perturber cette espèce, avec des conséquences écologiques potentiellement graves telles que le développement d'algues de surface susceptibles d'appauvrir et dégrader les zones humides où les daphnies seraient ainsi perturbées.
Les daphnies connaissent comme tous les crustacés des mues périodiques. Mais elles sont aussi des polymorphes saisonnières (elles changent de forme selon la saison). Pour cette raison, seules les grandes femelles permettent d'identifier avec certitude une espèce.
Cette cyclomorphose est contrôlée par plusieurs facteurs (température, turbulence, turbidité et salinité du milieu).
La daphnie connaît deux modes de reproduction (sexuée et asexuée) :
Photos des deux modes de reproduction de la daphnie
Les œufs vrais ou « éphippies » sont ceux qui sont issu de la reproduction sexuée. ils sont produit en quantité bien moindre qu'en mode de reproduction parthénogénétique, mais ils sont très résistants. Ils résistent au gel (pour certaines espèces uniquement), à une certaine pression d'écrasement et de friction, ainsi qu'à la dessiccation. Protégés par leur membrane, ces œufs attendront les conditions favorables pour éclore ; chaque paire de ces œufs donnera naissance à deux femelles qui engendreront une nouvelle descendance, uniquement composée de femelles tant que les conditions du milieu seront optimales pour l'espèce.
Transportés par les oiseaux, sous les pattes d'animaux ou via les inondations, ces éphippies sont des propagules de colonisation ou de recolonisation de mares et zones humides, entretenant les échanges et la diversité génétique au sein d'une métapopulation.
L'œuf (éphippie) éclot (éventuellement après réhydratation) si l'eau est suffisamment oxygénée et à une température suffisante (conditions variant selon l'espèce concernée).