Cythère Κύθηρα (el) | ||
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Géographie | ||
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Pays |
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Localisation | Mer Égée (mer Méditerranée) | |
Coordonnées | ||
Superficie | 279,6 km2 | |
Géologie | Île continentale | |
Administration | ||
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Périphérie | Attique | |
Démographie | ||
Population | 3 354 hab. (2001) | |
Densité | 12 hab./km2 | |
Autres informations | ||
Découverte | Préhistoire | |
Fuseau horaire | UTC+2 | |
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Îles de Grèce |
Cythère (en grec ancien ἡ Κυθηρία / hê Kythêría, en grec moderne Τα Κύθηρα / Ta Kýthira, au pluriel), connue aussi sous les noms Cythare et Cérigo, est une île grecque de la mer Égée, située entre le Péloponnèse et la Crète.
Comme beaucoup de petites îles de la mer Égée, Cythère est aujourd'hui très peu peuplée. Elle compte environ 3 500 habitants, alors que probablement 60 000 descendants d'émigrés de Cythère vivent en Australie, pour ne citer qu'un cas.
Un séisme de magnitude 5,6 à 5,8 a frappé l'île le 5 novembre 2004.
L'île est parsemée de nombreux villages et hameaux, dont les plus grands sont Potamos, Livadi, et la capitale Chora.
S'y trouvent également de nombreuses plages, dont les plages de sable rouge de Firi Ammos, proches d'Agia Pelagia.
Cythère est l'île dont les eaux ont vu naître la déesse Aphrodite avant que celle-ci soit poussée par le zéphir vers Chypre. Selon Homère, la déesse en tire même l'une de ses épiclèses, Cythérée. Hérodote mentionne la présence d'un temple dédié à la déesse dans l'île.
Une Cythère rêvée a inspiré aussi bien les peintres que les poètes.
Le grand musicien François Couperin a écrit en 1722 une pièce de clavecin appelée "Le carillon de Cythère". Cette pièce figure dans son troisième livre, au sein du quatorzième ordre, où les références à l'amour sont nombreuses.
Antoine Watteau a peint plusieurs tableaux évoquant Cythère, dont Pèlerinage à l'île de Cythère. Gérard de Nerval raconte dans son Voyage en Orient comment, en abordant Cythère, il vit un pendu. Cet épisode a inspiré à Charles Baudelaire le poème « Un voyage à Cythère » des Fleurs du mal.
Une fois la Révolution française passée, l'imaginaire de la France bourgeoise s'embarque à nouveau vers Cythère, non seulement avec Hugo, Nerval et Baudelaire, mais avec Charles Blanc, les Goncourt ou Verlaine. Les « Fêtes galantes » de ce dernier poète donnent naissance à un florilège de mélodies et de pièces musicales considérées souvent d'une qualité exceptionnelle, signées Saint-Saëns, Fauré, Debussy, Ravel… Ces œuvres d'art attestent à quel point la bourgeoisie française de la fin du XIXe siècle affine son goût, mais aussi sa peur de l'Allemagne ou du prolétariat, et par cette réinvention artistique de Cythère, combien elle se plaît à rêver d'amour et d'utopie sociale.
L'île a donné son nom à un arbre fruitier : le prunier de Cythère, qui n'est pourtant pas un arbre originaire d'Europe.