Le cyprès de Nootka est originaire de la côte occidentale de l'Amérique du Nord, depuis la presqu'île de Kenaï en Alaska au nord jusqu'au Nord de la Californie au sud.
C'est un arbre qui croît généralement dans des stations humides en montagne, souvent près de la limite des arbres, mais parfois à des altitudes plus basses.
Les plus anciens spécimens de cyprès de Nootka connus dans le monde se trouvent dans la chaîne des Caren Range (dans la péninsule de Sechelt, sur la côte ouest de la Colombie-Britannique. L'un d'eux aurait 1834 ans.
Cet arbre a été introduit en France dès 1851, puis dans le reste de l'Europe.
Le cyprès de Nootka est un grand arbre pouvant atteindre 20 à 40 mètres de haut (exceptionnellement à 61 mètres), en général à port pleureur.
Son feuillage est formé de rameaux aplatis, très denses, constitués de feuilles en forme d'écailles de 3 à 6 mm de long, de couleur vert foncé mate.
Les cônes femelles sont formés de 4 ou 6 écailles et ressemblent beaucoup à ceux du cyprès de Bentham Mexique (Cupressus benthamii, autre espèce de cyprès à rameaux aplatis) sauf qu'ils sont un peu plus petits (en général de 10 à 14 mm de diamètre) et que les écailles sont dotées en leur centre d'un mucron pyramidal d'environ 2 mm de long, caractère également partagé avec les espèces du genre Cupressus, à la différence des cônes de Chamaecyparis aux écailles en forme de croissant.
Son allure générale, avec un tronc droit et une base étalée, est majestueuse et élégante. Ses ramules retombantes donnent à l'arbre un port pleureur très grâcieux. Cela en fait un type d'arbre très attrayant pour orner les parcs et les grands espaces. Il peut aussi servir à constituer de grandes haies.
C'est un arbre très rustique du fait de ses origines nordiques. Il préfère un sol frais et bien drainé, mais s'accommode très bien du calcaire, du sable ou de l'argile, et un climat relativement humide et surtout des étés frais. Il se plait mieux en exposition semi-ombragée plutôt qu'en plein soleil.
Il en existe de nombreuses variétés, sélectionnées soit pour leur port, soit pour leur couleur, parmi lesquelles : 'Pendula', au port pleureur très marqué (ramules retombantes comme des draperies), 'Viridis', de couleur vert brillant, 'Aureovariegata' et 'Aurea', aux jeunes ramille dorées, 'Compacta', nain au feuilles accolées aux rameaux...
Le cyprès de Nootka peut aussi être cultivé comme bonsaï.
Les propriétés physiques de son bois en font un matériau intéressant à la fois pour le bâtiment et la construction navale. Du fait de sa croissance lente, c'est un bois dur, et comme les autres cyprès, c'est un bois durable. Il offre une bonne stabilité dimensionnelle et est résistant aussi bien aux insectes qu'aux intempéries et au contact avec le sol. Il se travaille aisément à la main ou avec des machines. Il se tourne et se sculpte très bien. Il peut être assemblé par collage, vissage ou clouage. La texture de ce bois, sa couleur uniforme et son fil droit permettent de lui donner une belle finition. Il résiste à l'écaillage et maintient facilement dans le temps.
A cause de son coût, il est principalement employé pour la charpenterie finie. Ses applications typiques comprennent les parements extérieurs, les bardeaux, les planchers, les poutres nues, les poutres en lamellé-collé, les lambris, le mobilier et la menuiserie intérieure. Dans le domaine de la restauration historique, il peut être utilisé comme substitut au thuya géant et au cyprès chauve, du fait de la difficulté actuelle à obtenir du bois de qualité de ces espèces à cause de problèmes environnementaux ou de la surexploitation passée.
Parmi les autres emplois du cyprès de Nootka , on peut citer les saunas et, grâce à sa résistance aux acides, les conteneurs à batteries. On fabriquait traditionnellement avec ce bois les pagaies, les totems et les arcs. Comme son odeur forte et désagréable disparait une fois sec, ce bois était aussi utilisé autrefois pour fabriquer les masques cérémoniels, ainsi que des ustensiles de cuisine (plats, etc...).