Cyclone tropical - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Lieux de formation

Carte montrant la trace de tous les cyclones tropicaux entre 1985 et 2005. La couleur correspond à l'échelle de Saffir-Simpson selon la légende indiquée. Un seul cyclone dans l'Atlantique Sud : c'est Catarina

Presque tous les cyclones tropicaux se forment à moins de 30 ° de l'équateur et 87 % à moins de 20 ° de celui-ci. Comme la force de Coriolis donne aux cyclones leur rotation initiale, ceux-ci se développent cependant rarement à moins de 10 ° de l'équateur (la composante horizontale de la force de Coriolis est nulle à l'équateur). L'apparition d'un cyclone tropical à l'intérieur de cette limite est toutefois possible si une autre source de rotation initiale se manifeste. Ces conditions sont extrêmement rares et de telles tempêtes se produisent, croit-on, moins d'une fois par siècle.

La plupart des cyclones tropicaux apparaissent dans une bande d'orages tropicaux qui encercle le globe terrestre, et qu'on appelle la zone de convergence intertropicale (ZCIT). Leur parcours affecte le plus souvent des zones au climat tropical et au climat subtropical humide.

De par le monde, on rapporte en moyenne 80 cyclones tropicaux par année.

Bassins principaux

Bassins et Centres de l'OMM responsables
Bassin océanique Centre responsable
Atlantique Nord National Hurricane Center (Miami)
Pacifique Nord-est National Hurricane Center (Miami)
Pacifique Centre-nord Central Pacific Hurricane Center (Honolulu)
Pacifique Nord-ouest Japan Meteorological Agency (Tokyo)
Pacifique Sud
et Sud-ouest
Fiji Meteorological Service (Nadi)
Meteorological Service of New Zealand Limited (Wellington)
Papua New Guinea National Weather Service (Port Moresby)
Bureau of Meteorology (Darwin et Brisbane)
Indien Nord India Meteorological Department (New Delhi)
Indien Sud-ouest Météo-France (La Réunion)
Indien Sud-est Bureau of Meteorology (Perth)
Meteorology and Geophysical Agency of Indonesia (Jakarta)
: Indique un centre d'avertissements des cyclones tropicaux

Il y a sept principaux bassins de formation des cyclones tropicaux :

  • l'ouest du Pacifique Nord : les cyclones tropicaux dans cette région affectent souvent la Chine et Taïwan, le Japon et les Philippines. Ils y sont appelés typhons (du chinois : 台 风(taifeng)). C'est de loin le bassin le plus actif, comptant pour le tiers de tous les cyclones tropicaux dans le monde. Les agences météorologiques nationales, ainsi que le Joint Typhoon Warning Center (JTWC) ont la responsabilité d'émettre les prévisions et les avertissements dans ce bassin ;
  • l'est du Pacifique Nord : il s'agit de la deuxième zone la plus active au monde, et aussi la plus dense (le plus grand nombre de tempêtes dans une zone relativement réduite d'océan). Les tempêtes qui se développent dans ce bassin peuvent atteindre l'ouest du Mexique, Hawaï et très rarement la Californie. Le Central Pacific Hurricane Center est responsable des prévisions pour la partie ouest de cette zone, et le National Hurricane Center est chargé de la partie est ;
Les différents bassins et les centres responsables
  • l'ouest du Pacifique Sud : les cyclones dans cette région affectent généralement l'Australie et l'Océanie. Ils sont suivis et prévus par l'Australie et la Nouvelle-Guinée. Ils atteignent parfois la Nouvelle-Calédonie ;
  • le nord de l'océan Indien : on divise ce bassin en deux régions, le Golfe du Bengale et la Mer d'Oman. Le Golfe du Bengale domine le décompte, avec 5 à 6 fois plus de cyclones que la mer d'Arabie. Les cyclones qui se forment dans ce bassin sont historiquement les plus meurtriers. Notons particulièrement le cyclone de Bhola de 1970, qui fit 200 000 victimes. Les pays affectés par ce bassin incluent l'Inde, le Bangladesh, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Birmanie et le Pakistan. Chacun de ces pays émet des prévisions et des avertissements. En de rares occasions, un cyclone provenant de ce bassin peut affecter la Péninsule Arabique : en 1981 lorsque une tempête tropicale a touché le détroit d'Ormuz et le sultanat d'Oman et déversé des quantités d'eau totalement inhabituelles dans cette région (65 millimètres à Mascate) ;
  • le sud-est de l'océan Indien : les cyclones apparaissant dans cette région affectent l'Australie et l'Indonésie. Ils sont suivis et prévus par ces pays. Ils touchent également les Îles Cocos et l'ile Christmas ;
  • le sud-ouest de l'océan Indien : il s'agit du bassin le moins bien compris, en raison d'un manque de données historiques. Ces cyclones affectent Madagascar, le Mozambique, l'île de la Réunion, l'ile Rodrigues, l'île Maurice, les Comores (dont Mayotte), la Tanzanie et le Kenya. Les prévisions pour ces cyclones sont émises par le Centre Météorologique Régional Spécialisé de l'île de la Réunion, service de Météo-France. Les baptêmes sont par contre réalisés par le centre météorologique de l'île Maurice et par celui de Madagascar ;
  • l'Atlantique Nord : c'est le bassin tropical le plus étudié. Il inclut l'océan Atlantique, la mer des Caraïbes et le Golfe du Mexique. Le nombre de cyclones tropicaux formés dans ce bassin varie grandement d'une année à l'autre, entre un seul et une vingtaine. Ils y sont appelés ouragans (de l'espagnol huracán). Les États-Unis, le Mexique, l'Amérique centrale, les Caraïbes et le Canada peuvent être affectés par ces cyclones. Les prévisions pour ces cyclones sont émises pour tous les pays de la région par le National Hurricane Center, basé à Miami (Floride) ; le Centre canadien de prévision d'ouragan, basé à Halifax (Nouvelle-Écosse) émet des prévisions et des avertissements concernant les cyclones tropicaux qui menacent le territoire et les eaux canadiennes.

Zones de formation inhabituelles

Les zones suivantes produisent très rarement des cyclones tropicaux :

  • l'Atlantique Sud : des eaux moins chaudes (courant de Benguela), l'absence d'une zone de convergence inter-tropicale, et la présence de cisaillement vertical du vent contribuent à rendre très difficile le développement de cyclones tropicaux dans cette région. On y a toutefois observé deux cyclones tropicaux : en 1991, une faible tempête tropicale au large de l'Afrique (qui a touché l'île Sainte-Hélène), et le cyclone Catarina (parfois aussi appelé Aldonça), qui frappa la côte brésilienne en 2004 ;
  • le centre du Pacifique Nord : le cisaillement dans cette zone limite grandement les chances de développement de cyclones tropicaux. Toutefois, cette région est souvent fréquentée par des cyclones nés dans le bassin beaucoup plus favorable de l'est du Pacifique Nord ;
  • la Méditerranée : des tempêtes qui semblent apparentées par leur structure à des cyclones tropicaux se produisent parfois dans le bassin méditerranéen. De telles tempêtes ont été signalées en septembre 1947, septembre 1969, janvier 1982, septembre 1983 et janvier 1995. La nature tropicale de ces tempêtes reste matière à débats ;
  • Grands Lacs (Amérique du Nord) : bien que très au nord, la grande superficie de ces lacs peut devenir un terrain propice au développement convectif intense quand leur température est à son maximum et que de l'air très froid d'altitude y passe en automne. Une tempête en 1996 (voir Cyclone de 1996 sur le Lac Huron) sur le Lac Huron avait des caractéristiques similaires à celles d'un cyclone tropical ou subtropical, dont un œil au centre durant un temps bref ;
  • le Pacifique Sud : sans être une région à fort risque, le Pacifique Sud à l'est du méridien 180 n'est pas épargné par les perturbations de ce type. Entre 1831 et 1998 au moins 30 cyclones (vent moyen égal ou supérieur à 118 km/h) et environ 22 tempêtes tropicales (90 km/h < vent moyen < 118 km/h) ont affecté les Îles Cook et la Polynésie française dont 16 cyclones et 4 tempêtes entre 1981 et 1991. Ces nombres sont probablement sous-estimés en raison de données inexistantes ou incomplètes jusqu'en 1940. Le cyclone de 1906 qui frappa l'atoll de Anaa dans les Tuamotu vida l'atoll de ses habitants (environ 500 personnes emportées par la mer). Cet inventaire ne prend pas en compte des phénomènes ayant pris naissance à l'est du 180e qui ont évolué vers l'ouest, épargnant la Polynésie française.

Saisonnalité

Sur l'ensemble du globe, la fréquence des cyclones tropicaux atteint son maximum vers la fin de l'été, lorsque l'eau est la plus chaude. Chaque bassin a toutefois ses propres caractéristiques saisonnières :

  • dans l'Atlantique Nord, une saison des ouragans bien démarquée commence au début juin et se termine fin novembre, avec une forte poussée au début de septembre ;
  • le nord-est du Pacifique a une période d'activité plus large mais similaire à celle de l'Atlantique ;
  • le nord-ouest du Pacifique produit des cyclones tropicaux toute l'année, avec un minimum en février et une pointe au début de septembre ;
  • dans le bassin du nord de l'océan Indien, les cyclones sont plus fréquents d'avril à décembre, avec des pointes en mai et en novembre ;
  • dans l'hémisphère Sud, la formation de cyclones tropicaux commence à la fin octobre et se termine en mai. Les pointes surviennent en mi-février et début mars.

Voici un tableau récapitulatif qui donne les moyennes d'événements annuels par zone, classées par ordre de fréquence décroissante :

Moyennes saisonnières
Bassin Début Fin Tempêtes tropicales (> 34 nœuds) Cyclones tropicaux (> 63 nœuds) Catégorie 3+ (> 95 nœuds)
Nord-ouest du Pacifique Avril Janvier 26,7 16,9 8,5
Sud de l'océan Indien Octobre Mai 20,6 10,3 4,3
Nord-est du Pacifique Mai Novembre 16,3 9,0 4,1
Nord-Atlantique Juin Novembre 10,6 5,9 2,0
Australie et sud-ouest du Pacifique Octobre Mai 10,6 4,8 1,9
Nord de l'océan Indien Avril Décembre 5,4 2,2 0,4
Page générée en 0.217 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise