Le diagnostic crise de panique (également appelée attaque de panique ou crise d'angoisse aiguë) est un diagnostic devenu à la mode dans les années 1980 aux USA avec les classifications DSM. On trouve l'histoire de ce diagnostic chez Pierre Janet et F. Raymond en 1903 qui se référent à une définition datant de 1871 et qui émane de C. Westphal, neurologue à Berlin, dans un article publié dans Archiv für Psychiatrie und Nervenkrankheiten : « L'agoraphobie : une manifestation névropathique ». Sigmund Freud parlait lui de névrose d'angoisse dont l'une des manifestations était l'attaque d'angoisse : Le mécanisme de la névrose d'angoisse est à rechercher dans la dérivation de l'excitation sexuelle somatique à distance du psychisme et dans une utilisation anormale de cette excitation qui en est la conséquence.
Aujourd'hui on la décrit comme une période de peur et d'inconfort intenses, survenant typiquement de façon brutale et durant quelques minutes à plusieurs heures. Les symptômes vont des frissons aux palpitations cardiaques en passant par des sueurs, nausées, souffle court, hyperventilation, des sensations de picotement (paresthésie) et l'impression d'étouffer (plus de détails ci-après sur les symptômes). Une crise de panique est un cercle vicieux, en ceci que les symptômes mentaux et les symptômes physiques s'aggravent mutuellement.
Un patient ayant connu une attaque de panique peut être sujet à des rechutes. On diagnostique chez les patients souffrant d'attaques de panique régulières un « trouble panique ».
La plupart des patients sujets aux crises de panique rapportent une peur de mourir, peur de « devenir fou », ou de perdre le contrôle de leurs émotions ou de leur comportement. Ces impressions très pénibles entraînent en général un besoin urgent de fuir l'endroit où l'attaque a commencé (réaction de « combattre ou fuir ») et également fuir le regard des autres en cherchant un endroit isolé où s'enfermer seul jusqu'à ce que le sentiment de malaise disparaisse partiellement ou totalement.
Dans la mesure où il ressent souvent des douleurs à la poitrine ou des difficultés respiratoires, le patient a l'impression que sa vie est en danger, ce qui provoque un recours fréquent aux services d'urgence (SAMU).
L'attaque de panique se distingue des autres formes d'anxiété par son caractère intense et brusque et sa nature épisodique. Les sujets souffrent souvent de troubles de l'anxiété autres, comme l'agoraphobie ou d'autres troubles psychologiques touchant à l'anxiété – les attaques de panique ne sont pas symptôme de maladie mentale. Environ 10% de la population générale connaît l'expérience d'une attaque de panique isolée par année, et une personne sur 60 environ est sujette à des troubles paniques pendant sa vie.
Les personnes phobiques peuvent faire l'expérience d'attaques de panique en réaction à une exposition à l'objet de leur phobie. Ces crises sont en général courtes et se résolvent lorsque l'exposition cesse.
L'anxiété chronique peut entraîner des situations où une crise succède immédiatement à une autre, suscitant un épuisement nerveux en quelques jours.
Une étape fondamentale du traitement consiste à bien comprendre le cercle vicieux et la dimension psychologique impliqués dans les crises de panique.
Les psychothérapies, associées à un certain nombre de méthodes de relaxation, comme l'acupuncture, la méditation, etc, donnent de très bons résultats. Il appartient bien sûr au patient, aidé ou non, d'adopter celles qui lui correspondent le mieux.
Par ailleurs, des techniques comme l'E.M.D.R. (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), initialement prévues pour le traitement de crises post-traumatiques, ou des techniques d'hypnose douce (hypnose ericksonienne), permettent de reconfronter les personnes souffrant d'attaques de panique avec leurs souvenirs de crise, et surtout d'apurer ces-dernières de leur charge émotionnelle hyperintense, facteur majeur d'évitement et par là meme de multiplication des attaques.
La médication peut être indiquée en cas de crises répétées. Des benzodiazépines comme le diazépam, le lorazépam, l'alprazolam ou le clonazépam sont généralement prescrits à cet effet. Le simple fait que le patient ait cette médication en sa possession peut s'avérer anxiolytique et ainsi prévenir le développement d'une crise. Cependant, ces médicaments peuvent entraîner des dépendances, et ne sont pas toujours efficaces notamment lors des crises qui apparaissent de façon brutale. Un beta bloquant non sélectif, propranolol (Avlocardyl), permet de bloquer les décharges d'adrénaline et d'arrêter certains symptômes gênants, comme les palpitations, les tremblements, et peuvent être pris ponctuellement, avec une bonne tolérance et pas de dépendance. Le propranolol fonctionne par exemple très bien dans la prévention du trac des artistes.
Certains médecins préfèrent la prescription d'antidépresseurs de type ISRS (beaucoup mieux tolérés que les antidépresseurs dits tricycliques), qui après une certaine période sont efficaces dans la prévention des attaques de panique. La prise d'antidépresseur ou d'anxiolytique peut rebuter certains patients, mais cela s'avère parfois nécessaire.
Il est par ailleurs fréquent que les patients, se sentant mieux après une courte période de traitement, décident de stopper tout traitement, cela s'avère être une erreur. En effet, l'arrêt brutal de traitement de type antidépresseur et anxiolytique sans sevrage plus ou moins long (quelques semaines à quelques mois) peut faire ressurgir les symptômes voire les aggraver.
Avec l'aide d'un traitement, pas seulement médicamenteux mais également psychothérapeutique, les patients souffrant de trouble panique parviennent généralement à retrouver leur équilibre, des rechutes étant cependant possibles.