Crack (stupéfiant) - Définition

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Usage personnel

Les crackeurs (usagers de crack) sont généralement des populations précaires, ils peuvent aussi être nommés crack head.

Mode de consommation

Le crack est fumé, il tire son effet de la chaleur pour n'en rester que des vapeurs, inhalées par l'usager.

L'outil de consommation le plus courant est la pipe à air, souvent fabriquée par les usagers eux-mêmes de manière très simple à partir de canettes en fer, dosettes à pastis, ou autres objets à disposition faisant l'affaire.

On appelle une pipe à crack artisanale un « youyou » qui désigne plus particulièrement celles faites à partir d'une bouteille en plastique plantée horizontalement d'un stylo à bille vide et dont le goulot est recouvert d'une feuille d'aluminium percée de quelques trous. L'usager dépose alors un tapis de cendres de cigarette dessus et y introduit un caillou de crack, qu'il soumet longuement à la flamme du briquet en aspirant par le stylo jusqu'à ce que le caillou crépite et fonde entièrement.

Cette opération provoque de petits craquements assez sonores, originaires de son nom.

Une autre méthode moins répandue consiste à le fumer en cigarettes. L'usager retire le tabac jusqu'à la moitié de la cigarette, y introduit son caillou de crack, remplit sa cigarette avec du tabac et fume cette dernière. Parfois s'ajoute au crack et au tabac du cannabis, le tout roulé en joint s'appelle un « woolie » ou un « blaka jango » (black joint, joint noir) ou un « crack surprise ».

Argot

  • modous : dealers de crack
  • balachadha : crack en argot indien
  • Pookie : Ce terme désigne une personne qui fume du crack — il ferait référence au personnage de Pookie dans le film de 1991 New Jack City.
  • canyon : terme désignant l'endroit où l'on fume du crack

Chimie

Le crack est le résultat de la purification par cristallisation de cocaïne lorsque celle-ci est dissoute dans de l'ammoniaque (technique la plus répandue car la plus simple), du bicarbonate de soude (moins répandu car les dosages doivent être exacts), ou de l'éther éthylique (ancienne technique qui n'est plus utilisée car trop toxique) ; et chauffée. Cette transformation chimique qui rend la cocaïne fumable lui donne alors l'apparence d'un caillou blanc ou jaunâtre qu'il faut rincer à plusieurs reprises avant de consommer : on dit que la cocaïne est « basée » autrement dit transformée en crack.

Ce crack peut-être fabriqué par l'usager lui-même.

Soins aux crackeurs

Il n'existe pas de produit pharmaceutique substitutif du crack. La buprénorphine n'est pas efficace pour pallier les effets de manque liés à l'usage de crack.

Effets

Effets à court terme

Le crack provoque des effets et des conséquences similaires à la cocaïne, mais plus violents, rapides, et brefs.

Il provoque une montée immédiate qui se caractérise par une forte stimulation mentale et une impression de rêve qui s'achève à la descente et ne peut continuer qu'avec une nouvelle prise.

Il est alors difficile de ne pas renouveler la dose. La descente (l'état durant lequel l'effet de la/des drogues s'amenuise, en tendant vers la disparition) est connue pour être pénible : dépression, anxiété, épuisement, mal-être.

Conséquences

La consommation de crack provoque une dilatation des pupilles, une augmentation de la température, une vasoconstriction déclenchant une accélération du rythme cardiaque et une élévation de la pression artérielle. En conséquence, la population consommatrice de crack est très exposée aux complications de type crises cardiaques, détresse respiratoire, accidents vasculaires cérébraux, crises épileptiques et des troubles gastro-intestinaux.

Cette consommation par voie inhalée provoque aussi des problèmes pulmonaires (crack lung) comme la dyspnée et des pathologies spécifiques à son usage (brûlure, abcès).

Des douleurs abdominales brutales et violentes durant plusieurs heures, voire jours sont décrites par vingt cinq pour cent des sujets d'une étude comparant usagers de cocaïne et de crack.

Par son effet anorexigène, mais aussi par la désocialisation habituelle des crackeurs, leur préoccupation majeure qu'est la consommation rituelle du produit laissant peu de temps à autre chose, le crack entraine une malnutrition rapide avec perte de poids (88 % d'une population de consommateur), fatigue, chute des dents, des cheveux, etc.

L'usage régulier entraîne des hallucinations, une agitation et un comportement violent, une irritablilité ainsi qu'une anxiété, provoquant parfois un épisode de psychose paranoïde voire un état suicidaire, particulièrement après une consommation excessive. Les usagers réguliers restent soumis à des altérations de l'humeur plusieurs mois après l'arrêt.

Il donne des démangeaisons, des taches sur le corps et autour des yeux.

Le crack provoque une forte dépendance psychique.

Il existe des centres de désintoxication, prenant en compte la toxicomanie au crack.

Autres complications et situations particulières

Les usagers de crack seraient plus exposés aux infections par le VIH et le VHC que le reste de la population.

Pendant la grossesse l'usage de cocaïne ou de crack augmente les risques d'avortement spontané, d'accouchement prématuré et d'hématome rétro-placentaire. Le crack entraine une baisse de perfusion placentaire avec pour conséquence, un retard de croissance fœtal in utero. La mortalité périnatale augmente de 3 % par rapport à une population de même niveau socio-économique. Un syndrome de sevrage majeur chez le nourrisson est particulièrement fréquent dans les trois jours qui suivent la naissance. Les malformations du nourrisson liées à la consommation maternelle de crack sont fréquentes.

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