Pour disposer de versions algébrisées de toutes les notions de courbure introduites, il convient de considérer une surface orientée.
En un point M de la surface, on considère un plan tournant, perpendiculaire en M au plan tangent à la surface. Ce plan intersecte la surface considérée en une courbe. À chacune des courbes ainsi construite est associée sa courbure en M.
Les valeurs minimum et maximum de la courbure portent le nom de courbures principales. En général, elles sont différentes et, dans ce cas, les plans correspondant aux deux courbures principales sont perpendiculaires entre eux. Leur intersection avec le plan tangent définit les directions principales.
Courbures principales et directions principales sont respectivement les valeurs propres et vecteurs propres d'un endomorphisme symétrique du plan tangent. Ce dernier, l'endomorphisme de Weingarten, s'obtient à partir de la différentielle de l'application de Gauss.
On appelle courbure moyenne
Il s'agit de la trace de l'endomorphisme de Weingarten.
On appelle courbure de Gauss
Il s'agit du déterminant de l'endomorphisme de Weingarten.
La courbure totale d'une surface orientée S de l'espace est l'intégrale de la courbure de Gauss sur la surface. Elle s'interprète également comme l'aire (algébrique) balayée par le vecteur normal unitaire sur la sphère unité.
La courbure est définie comme la norme du vecteur accélération d'un mobile parcourant une courbe à vitesse constante égale à 1. En d'autres termes, c'est la dérivée seconde par rapport à l'abscisse curviligne de la position du mobile.
En pratique si on considère une courbe paramétrée
Le problème revient donc à calculer
On peut également écrire cette formule ainsi:
où
Pour une courbe plane en coordonnées paramétriques dans un repère orthonormé
Dans le cas où la courbe est paramétrée par l'abscisse cartésienne
Lorsque l'équation de la courbe est exprimée en coordonnées polaires,
dans laquelle la dérivée est prise par rapport à
En géométrie riemannienne, la courbure est un tenseur introduit à partir de la notion de connexion. Cet objet s'est dégagé comme le plus pertinent, mais il peut être difficile à appréhender en raison du formalisme nécessaire à son introduction. La courbure sectionnelle d'une variété riemannienne, d'abord plus simple, véhicule autant d'information que le tenseur de courbure, et permet de faire le lien avec la courbure de Gauss.
On définit une courbure sectionnelle pour chacun des 2-plans inclus dans chacun des espaces tangents d'une variété riemannienne. Si P est un tel plan en un point m, on considère en premier lieu la famille des géodésiques issues de m selon les vecteurs de P. Cette famille constitue une surface paramétrée incluse dans la variété, image du 2-plan par l'application exponentielle.
La courbure sectionnelle du 2-plan est alors la courbure de Gauss de cette surface. Formellement, la collection de toutes les courbures sectionnelles constitue une application sur la grassmannienne des 2-plans, à valeurs réelles.
Soit une variété affine M de dimension n, c'est-à-dire une variété munie d'une connexion affine
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où [X, Y] est le crochet de Lie de X et Y.
On munit la variété affine M d'un tenseur métrique g : (M,g) est alors une variété riemannienne, et on peut définir une courbure à valeurs réelles par :
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En composantes dans une base locale
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où les
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En prenant sa trace (par rapport à X et Y), on obtient le tenseur de courbure de Ricci, et en prenant la trace de celui-ci, on obtient la courbure scalaire (qui est une fonction de M dans