Le regroupement de traités rattachés à Hippocrate remonte à l'Antiquité, comme en témoigne le travail de commentateurs comme Galien ou les éditions d'Artémidore Capiton et de Dioscoride. La Souda, une encyclopédie byzantine du Xe siècle, est la première à référer au Corpus à proprement parler, qualifié de ἑξηκοντάϐιϐλος / exêkontábiblos, c'est-à-dire « composé de soixante livres ».
L'ensemble du Corpus hippocratique a été imprimé d’un seul tenant en 1525. Cette édition était en Latin et a été publiée sous la direction de Marcus Fabius Calvus à Rome. La première édition complète en grec est parue l'année suivante à Venise. La première traduction en anglais a été publiée près de 300 ans plus tard.
Une des éditions les plus importantes est celle d’Émile Littré, qui a consacré vingt-deux ans (1839-1861) de travail acharné au Corpus hippocratique. Ce qui a pu être jugé comme un travail scolaire, encore imprécis et parfois malhabile, a néanmoins servi de référence pendant près d'un siècle. Une autre édition notable est celle de Franz Z. Ermerins, publiée à Utrecht entre 1859 et 1864. À partir de 1967, une importante édition moderne dirigée par Jacques Jouanna a commencé à paraître (avec le texte grec, la traduction et les commentaires en français) dans la Collection Budé. Une autre édition bilingue avec traduction annotée (en allemand ou en français) continue à paraître avec le Corpus Medicorum Graecorum publié par l'Akademie-Verlag à Berlin.
Le Corpus a été écrit dans un style qui, depuis des siècles, est jugé remarquable et que certains décrivent comme « clair, précis et simple ». Il est souvent apprécié pour son objectivité et sa concision, mais certains le trouvent « aride et austère ». Francis Adams, un des traducteurs du Corpus, va plus loin et le qualifie parfois d’« obscur ». Ce n’est pas le Corpus tout entier qui est rédigé dans ce style laconique, même si c’est le cas de la plus grande partie. Hippocrate avait l’habitude d’écrire dans ce style.
L'ensemble est écrit en dialecte ionien, alors que l'île de Cos se trouvait dans une région où l’on parlait le dorien. Cette utilisation littéraire du ionien à la place du dialecte dorien qui était la langue parlée est analogue aux habitudes des scientifiques de la Renaissance, qui utilisaient le latin pour écrire leurs traités au lieu de la langue vulgaire.