Une coquille est le squelette externe d'un mollusque. La majorité des mollusques à coquille se trouvent dans la classe des gastéropodes comme les escargots, et dans celles des bivalves comme les huîtres. Trois autres classes de mollusques sécrètent systématiquement une coquille : les scaphopodes (dentales), les polyplacophores (chitons) et les monoplacophores. C'est aussi le cas pour la quasi-totalité des céphalopodes, même si elle est parfois réduite et recouverte par le manteau (« os » des seiches ou « plume » des calmars).
Elle ne manque totalement chez l'adulte que dans un assez petit nombre de cas : certaines limaces, la plupart des opisthobranches, certaines pieuvres, ainsi que deux groupes de mollusques atypiques, les solénogastres et les caudofovéates autrefois regroupés pour cette raison dans la classe des aplacophores.
Une subdivision de la malacologie, l'étude des mollusques, la conchyliologie, est consacrée à l'étude des mollusques à coquille.
Le terme de coquille est issue du latin classique conchylium via le neutre pluriel du latin vulgaire *conchilia. Ce terme est issu du grec ancien κογχύλιον et désignait des enveloppes calcaires dures, que ce soit des coquilles d'œufs ou de mollusques. En Français, ce terme s'utilisait même à la fin du XIXe siècle pour la carapace des écrevisses. Aujourd'hui, si ce terme possède des sens plus restreint, les homonymes sont toujours nombreux. Le nom vernaculaire de certaines espèces utilisent directement ce terme comme Coquille Saint-Jacques ou coquille papillon, certaines utilisent des termes directement dérivés comme les coques.
Isolée de l'animal qui l'a sécrétée, la coquille est communément nommée coquillage.
La présence ou l'absence d'une coquille et son architecture ont une importance réelle dans la classification des mollusques ainsi qu'en témoigne la fréquence des dénominations faisant appel à ce critère dans la taxinomie du groupe. En outre, la connaissance des coquilles fossiles a un réel intérêt pour la datation de certains sites archéologiques. Les coquilles de mollusques sont très durables contrairement au corps mous de ces animaux. Ils fossilisent facilement. De grandes quantités de coquille, parfois sous forme de sédiments, se trouvent comprimé dans les dépôts calcaires.
La forme des coquilles a, depuis longtemps intrigué les scientifiques, parmi lesquels le chanoine MM Moseley, Naumann de Freyberg qui ont reconnu que les coquilles des Ammonites s'enroulaient selon une spirale logarithmique plus ou moins régulière. Jean-Henri Fabre a aussi été fasciné et s'est interrogé sur la perfection architecturale de la coquille des escargots. Dès le début du XXe siècle, le grand biologiste et mathématicien écossais D'Arcy Wentworth Thompson fut le premier à proposer une formulation mathématique de la forme et de la croissance des coquilles hélico-spirales.
Le nombre de valves à longtemps servi comme critère de classification animale, on distinguait donc notamment les mollusque à la coquille formée en un seul bloc ou Univalva, et les mollusques dont la coquille est constituée de deux parties, les Bivalva. Seule la classe des bivalves est toujours utilisée en taxonomie. Au sein des gastéropode, la forme de la coquille et ses couleurs sont toujours utilisées pour définir les taxons.
Utilisation dans la culture humaine [ Tout au long de l'histoire de l'humanité, des coquillages de nombreux types et de différentes espèces ont été utilisés comme parures. Les coquillages sont souvent utilisés ensemble et percés afin qu'ils puissent être enfilé comme une perle, ou coupés en morceaux de différentes formes. Les coquilles ont été créés ou intégrés dans des pendentifs, des perles, des boutons, des broches, des bagues et des peignes, entre autres... Les coquillages peuvent non seulement être percé et enfilé mais également être travaillé, de façon à leur donner une autre forme que leur forme initiale. C'est le cas particulièrement en Océanie, où de nombreuses parures et monnaies sont taillées dans la masse du bénitier géant, aussi dense que le marbre. Le plus ancien coquillage découvert, percée par l'homme à cette fin, est un coquillage de gastéropode marin de l'espèce Nassarius kraussianus, à Blombos en Afrique du Sud. Certains scientifiques estiment, que la présence de parure, marque le fait que les hominidés qui nous ont précédés étaient conscients de leur apparence et donc d'eux-mêmes, il y a plus de 35 000 ans .Certaines populations du néolithique ont délibérément utilisé des fossiles de coquillage, comme deux Arca senilis, posant des sérieux problèmes de datation. Des parures de coquillages ont été découvert également dans des sites, moins anciens, mais au centre des continent, comme en Moravie, en Alsace, en Hongrie, en Asie Centrale montre que ces objet servait lors d'échange, et que par conséquent, ils étaient considérés comme précieux[5]. L'utilisation des objets organiques a précédé de plusieurs milliers d'années l'apparition de parure faites fabriquer à partir de minéraux. La culture Moche au Pérou a adoré les animaux et la mer et souvent représenté les coquilles dans leur art. Certaines peuples amérindiens, ont utilisé des coquilles pour la fabrication d'objets religieux tel que les Wampums et les hair pipe[7]. Si les populations actuelles, dite primitives, comme en Nouvelle-Guinée se servent encore de ces colliers à la fois comme monnaie d'échange et comme parures, les populations des civilisations plus industrielles l'éliminent pratiquement, à partir de l'introduction du verre, ce qui correspond en occident au Ier millénaire av. J.-C.. Des exceptions subsistent comme les maisons décorées aux coquillages de la culture swahilie, plus particulièrement à Lamu. En Occident, les coquilles restent cependant utiles comme matière première, comme le pourpre du Murex durant des siècles.