Contrôle des naissances - Définition

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Introduction

Un centre de planning familial en Malaisie

Le contrôle des naissances a fait l'objet, depuis le début du XXe siècle, de diverses politiques visant à la réduction du taux de fécondité, notamment par le biais de la contraception. Celle-ci est définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme « l'utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter ». La contraception désigne uniquement les procédés temporaires et réversibles, sinon il s'agit de stérilisation : castration, vasectomie ou ligature des trompes. Outre la contraception et la stérilisation, les politiques de contrôle de naissances, parfois liée à une conception malthusienne, procèdent aussi par incitations (fiscales, économiques, politiques, etc.).

Étymologie

Le terme contraception a pour origine:

  • contra: contre
  • (con)ception, du latin conceptio, de concipere: concevoir: formation d'un nouvel être, donner naissance.

Du malthusianisme au XIXe siècle

Au XIXe siècle, Thomas Malthus constate que la courbe des naissances dépasse la courbe des subsistances. Craignant la surpopulation, il prône le recours à un contrôle des naissances qui n'empêcherait pas le plaisir.

La politique de contrôle des naissances mise en œuvre dans divers pays a suivi différentes finalités et différents moyens. Elle a ainsi pu aller de pair avec l'eugénisme (notamment sous le nazisme) ou avec des méthodes de stérilisation contraintes (Japon, États-Unis, Suède, Allemagne nazie, Pérou sous Fujimori dans les années 1990, etc.). D'autre fois, elle a plutôt incité à des comportements permettant une baisse du taux de fécondité, notamment via le droit ou l'économie. D'autres pays ont au contraire mis en place une politique nataliste, visant à l'augmentation de la fécondité (notamment la France sous la Troisième République, ainsi que l'Italie fasciste ou l'Allemagne nazie). L'explosion de la démographie au XXe siècle, la population mondiale passant de 1,6 à 6 milliards d'habitants de 1900 à 2000, a cependant favorisé le soutien aux politiques de contrôle des naissances.

Dès la fin du XIXe siècle, les politiques de contrôle des naissances deviennent populaires, en particulier dans les pays anglo-saxons, mêlant plusieurs facteurs, dont la crainte d'une explosion des naissances des populations des États colonisés, la popularité des thèses eugénistes, mais aussi les progrès de la laïcité et du féminisme, qui affirme le droit à disposer de son corps.

Après la Seconde Guerre mondiale, les méthodes contraignantes (en particulier les programmes de stérilisations contraintes) ont perdu de leur légitimité en même temps que l'eugénisme, bien que certains programmes aient été continués (aux États-Unis jusqu'aux années 1960, au Pérou dans les années 1990). Les États ont eu alors tendance à procéder via des incitatifs non contraignants, sous le nom de planning familial, à l'exception notable de l'Inde et de la Chine. L'aspect contraignant des méthodes de contrôle des naissances a été dénoncé en particulier dans les années 1980, certains auteurs soulignant la continuité entre les méthodes mises en œuvre par des régimes démocratiques et celles utilisées par des régimes totalitaires. Dans le même temps, les fondamentalismes religieux et le mouvement « pro-vie » critiquaient ces politiques.

La promotion de la maîtrise des populations (en partie soutenue par des organisations internationales comme l'OMS) a mené à déployer la contraception dans des pays à économie fragile et à population en forte croissance après la révolution agricole (augmentation de la capacité à nourrir les populations) et la révolution médicale (déploiement international de médicaments, de règles d'hygiène et de pratiques réduisant sensiblement la mortalité). Ces politiques ont été initiées dès les années 1950 par l'Inde et le Pakistan, et continueront, de manière brutale en Chine et en Inde, lors des années 1980. En Inde, Sanjay Gandhi, le fils du Premier ministre Indira, fait ainsi réprimer les populations récalcitrantes, tandis que Deng Xiaoping met en œuvre, en 1979, la « politique de l'enfant unique ».

Ces deux pays, les plus peuplés du XXe siècle, ont en effet eu massivement recours à la contraception, à l'avortement et à la stérilisation afin de limiter la croissance de leur population. Ainsi, dans le canton chinois de Linyi (province de Shandong), une campagne de stérilisations et d'avortements forcés a affecté 7000 femmes en 2005 . Les fonctionnaires du planning familial ont voulu rectifier de force les mauvais chiffres de la natalité dans cette région. Le sommet est atteint en 1983, avec plus de 50 millions de personnes concernées, par des moyens très divers (16 millions de femmes stérilisées et 4 millions d'hommes; 14 millions d’avortements; 18 millions d’insertions de dispositifs intra-utérins). Dans certains cas, la contraception forcée a aussi été employée comme au Tibet.

La scolarisation, l'accès aux soins, l'augmentation de la durée du célibat des femmes et l'urbanisation réduisent la natalité. Dans de telles conditions, la plupart des populations adoptent un taux de natalité proche du taux occidental. En général, les politiques de contrôle des naissances auraient cependant eu un effet modéré, malgré les fonds engagés dans les années 1970. Au Brésil, la baisse du taux de fécondité a ainsi eu lieu en l'absence de programme de planning familial, occasionné par la hausse du niveau d'éducation des femmes. Ailleurs, elle a pu avoir eu lieu avant la mise en œuvre des politiques de contrôle des naissances.

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