Complexe militaro-industriel allemand - Définition

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Introduction

Le complexe militaro-industriel allemand fonctionna à plein pendant les deux guerres mondiales. De forme évolutive, il passe des Konzern associés aux marchands de canons et d'obus de la Ruhr en 1914, forme prise par le capitalisme bourgeois lié à de riches familles associées à l'aristocratie prussienne et militaire, à un secteur de l'armement intégré par les nazis comprenant des concepteurs de technologies de pointe en 1945 qui intéresseront les vainqueurs du deuxième conflit mondial.

Équipement de levage et enseigne de l'entreprise métallurgique Zeche Zollverein à Essen, située au cœur du complexe minier de la Ruhr. Ces lieux font partie du patrimoine mondial de l'Unesco.

Première Guerre mondiale

Usine Krupp fabricant des pièces d'artillerie durant la Première Guerre mondiale.

Le complexe est situé géographiquement dans les houillères de la Ruhr pour l'essentiel; il est associé à la production métallurgique de masse assurée par le financement de grandes familles capitalistes au sortir de la concentration monopolistique obtenue par la révolution industrielle: ce capitalisme rhénan structure les Konzern, intégrations verticales et horizontales liées à tout le secteur du charbon et de l'acier donnant un avantage en termes de puissance de feu à la Deutsches Heer.

La production d'armements s'effectuait entre autres dans les arsenaux impériaux allemands comme l’Arsenal Germania de Kiel (exemple d'armement : Maschinengewehr 08). La production de canons était principalement réalisée par Krupp Ag, Thyssen et Preussag, lesquelles étaient liées à la métallurgie dans le bassin de la Ruhr (exemple de canon : Grosse Bertha).

De nos jours

Formation de chars Leopard 2 en 1986. Il est depuis les années 1980 le char le plus courant en Europe de l'Ouest.

Après avoir été en partie réactivée à cause de la Guerre froide à partir de 1955 et construisant alors des équipements américains sous licence, l’industrie de l'armement en Allemagne de l'Ouest fut de nouveau l’une des plus puissantes d’Europe et construit depuis du matériel d’excellente facture couvrant la majorité de la gamme des armements conventionnel telle la série des chars Leopard I et Leopard 2, des corvettes et frégates légères ainsi que des sous-marins d'attaque et dans le domaine aéronautique, en collaboration avec d'autres nations d'Europe, le Noratlas (sous licence), le C-160 Transall, le Panavia Tornado et actuellement l'Eurofighter Typhoon.

Type 209 des Forces armées turques. L'Allemagne est le premier exportateur occidental de sous-marins.

Dans les années 1980, les commandes à la seule industrie des blindés représentaient, pour le développement et la production, un chiffre d’affaires annuel moyen de près de 2,3 milliards de Deutsche Mark (environ 1,15 milliard d’euros). À partir de 1993, le volume annuel des commandes est passé en dessous de 1 milliard de DM (environ 500 000 €).

Après la réunification allemande et la fin de la Guerre froide, elle s'est contractée de manière spectaculaire comme ce fut le cas dans les autres pays d’Europe. Près de 280 000 personnes étaient employées dans l'ensemble du secteur en 1990; en 2007, il n’y en a pas plus de 70 000.

Depuis 1990, le nombre d’emplois dans la seule industrie d’armement terrestre allemande a baissé de 250 000 à 90 000 en 2003, celui de l’industrie des blindés de 44 000 à 10 000 personnes et celui de l’industrie des munitions, de 16 000 à 6 000 personnes.

Les chiffres sont à considérer en regard des bataillons mécanisés de la Bundeswehr, qui sont passés sur la même période de 96 à 18.

Krauss-Maffei, MaK, Wegmann et Rheinmetall assurent alors le développement et la fabrication des systèmes lourds, alors que les sociétés Thyssen-Henschel et Kuka Wehrtechnik sont les centres de développement et de fabrication de systèmes légers comprenant les véhicules blindés à roues.

Cette industrie trouve en 2008 au 3e rang des exportateurs d'armes avec 10 % du marché mondial pour un montant de 8,7 milliards d'euros

En 2007, le budget de la défense de l'Allemagne est de 36,9 milliards d'euros (soit au 6e rang mondial d'après la SIPRI) et, en 2006, cinq entreprises de cette nation se classent dans les cent plus grandes du secteur et vendu un total de 6,08 milliards de dollars américains d'armement :

  • Rheinmetall (n° 31)
  • ThyssenKrupp AG (n° 34)
  • Krauss-Maffei (n° 47)
  • Diehl BGT Defence (n°58)
  • MTU Friedrichshafen (n° 70)

En Allemagne de l'Est

Suite à des dispositions de la conférence de Potsdam qui déterminent, entre autres, les réparations au titre de dommage de guerre, l'URSS transfère 600 usines d’armement sur son territoire. Deux cents autres restent en Allemagne de l'Est où elles deviennent des sociétés anonymes soviétiques qui participeront à la reconstruction économique de la République démocratique allemande.

À partir des années 1950, cet État produira également des armements sous licence d'origine soviétique pour la Nationale Volksarmee ainsi des navires de guerre légers de conception nationale pour la Volksmarine, ceux-ci dans les chantiers naval de Wolgast.

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